Mois : décembre 2023

Calendrier des anecdotes de l’Avent 

C’est mon premier Noël, je suis trop petite pour manger du chocolat (enfin mes parents me donnent chips, beurre de cacahouète,… donc je pourrais bien manger un peu de chocolat !). Je me suis donc fabriquée un calendrier de l’Avent particulier.

Belles fêtes à tous, Français, Canadiens, Américains, Mexicains et autres ! Pour ma part, j’ai passé la moitié de ma vie en voyage et je crois que c’était un beau cadeau pour ce premier Noël !

A bientôt sur les ondes.

Anna

Noël au Mexique

Feliz Navidad ! Un Noël pas comme les autres pour nous, avec des fêtes qui n’existent pas en France. Le 23 au soir, avec la famille de Veronica, nous avons fait la rama et la posada. 

On vous explique tout cela avec Veronica.

Ah oui, ici les enfants ne reçoivent leurs cadeaux que le 6 Janvier, jour de l’épiphanie et non le jour de Noël. 

A bientôt pour de nouvelles aventures. On espère que le Père Noël vous a gâté !

Antoine et Agathe 

5 mois de voyage et 3500 kms plus tard …

Nous continuons notre route dans la jungle en dormant dans des villages mayas. Nous nous arrêtons vers 15h le temps de trouver un endroit pour dormir (il fait nuit à 17h30). Après avoir refusé pour la première fois une porte qui nous était ouverte (à l’intérieur de la maison, des détritus partout, des restes alimentaires au sol, des vêtements à même le sol recouverts d’eau croupie : nous ne pouvions vraiment pas dormir là même si nous ne sommes pas du tout difficiles), nous nous rendons au commissariat du village. Les policiers nous ouvrent alors le centre de santé (qui est vide) pour avoir accès aux toilettes et aux douches, le paradis ! Et nous poserons la tente sous le kiosque du parc pour enfants.

Tout le village vient nous parler, les enfants jouent avec les petits mayas et ma spécialité, parler des heures avec les grands mères des villages, je comprends un mot sur 2 mais on s’en sort. L’hospitalité est  incroyable, on nous offre fruits et autres alors que dans ces villages, les gens n’ont absolument rien. Alors on partage nos tortillas, gâteaux, chips et bonbons à la bonne franquette.

Arrivés à Campeche, Idelfonsa et Pablo nous réservent un superbe accueil.

Cette ancienne ville coloniale est très belle. Ce couple nous rejoindra même 40 kms plus loin, le soir, pour nous offrir le resto ! Merci de nous avoir couvert d’attentions et de cadeaux ! Promis, votre hamac sera installé à notre retour en France !

Ils sont étonnés que les enfants ne boivent pas de coca. Ici, c’est la boisson phare, passant même devant l’eau. Les bébés commencent à en boire à 6-7mois. Et la seule source d’eau potable du Mexique est utilisée par Coca, cela me rappelle une triste histoire en Tanzanie…

La route ou plutôt l’autoroute longiligne vers Isla Iguada aurait pu être très longue et ennuyeuse. C’était sans compter le pèlerinage de Ste Maria de Guadeloupa. Des milliers de cyclistes pélerinent de Ciudad de Mexico à Merida avec des vierges pesant jusqu’à 20 kg, accrochées à un petit sac à dos sur le dos courbé. Ils dorment de 23h à 4h dans les églises et repartent. Nous les croisons toutes la journée et faisons nos pauses avec eux. Leurs vélos iraient directement à la déchetterie en France et eux, parcourent des centaines de kms dessus avec un chargement de dingue. Et ping ! encore une belle leçon de vie. Pas besoin du vélo dernier cri pour partir en pèlerinage ou à l’aventure. Cela a été un plaisir de rouler avec eux. Nous avons en plus trouvé des spots magiques pour camper (et en prime une rencontre avec Laurent et Bagheera !).

C’est donc de la meilleure des façons que nous arrivons à Isla Iguada pour voir les dauphins dans leur milieu naturel. Pablo nous a trouvé une barque, et nous passons deux heures à observer les dauphins. Nous sommes la seule barque sur la lagune. Agathe a même oublié d’enlever son sourire pendant la nuit ! Son rêve est devenu réalité.

Destination Ciudad del Carmen où nous attendent Humberto et Claudia, ainsi que Monica et Juan.

Et oui, une chance incroyable, une chaîne de solidarité s’est nouée, nous sommes attendus à différents endroits du Yucatan, merci Roger qui a été le premier maillon de la chaîne. Comme dirait Tonton, nous sommes des aspirateurs à hospitalité et nous comptons bien rendre la pareille une fois notre retour en France.

Nous devions rester une nuit chez Humberto. Au final, la faute au mauvais temps, qui bloque les bateaux au port, nous y passerons 4 nuits et vivrons à la mexicaine (horaires des repas : 9h – 15h – 22h). Nous apprendrons beaucoup.

Le pèlerinage est malheureusement fini, et nous n’avons donc plus envie de faire cette longue portion d’autoroute seuls. Celle-ci étant également plus dangereuse après Cuidad del Carmen. Une barque peut nous emmener de Ciudad del Carmen à Palizada, vamos! Le port est de nouveau ouvert ! Deux heures hautes en couleurs, je n’ai jamais autant serré Anna dans mes bras ! Nous avons traversé des villages seulement accessibles par bateau, même pour accéder à l’école, c’est par le Los Rios ! Des colis ont été déposés à la barque le matin, nous les livrons au fil de l’eau, la Poste sur l’eau. Incroyable, mais vrai !

Par la suite, nous ferons deux jours au milieu des marécages, les gens vivent dans des conditions extrêmement difficiles et nous nous sentons très petits face à leurs conditions de vie. Un peu comme dans « les enfants du marais ». Nous avons observé de merveilleuses plantes, oiseaux, papillons tout au long de ces journées dans une végétation luxuriante. La région est très agricole, le moyen de locomotion le plus utilisé sont les chevaux. Nous verrons des cowboy, yeaeeeehaaaa !

Direction les montagnes (maintenant que Julien est de nouveau en forme, les montagnes lui manquaient !), dans le Chiapas. État extrêmement pauvre, nous nous sentons observés mais la bienveillance reste de mise. On est très respectueux de ces gens qui n’ont rien et pourtant nous offre quelques paroles, paquets de biscuits, café, conseils pour la route…

A bientôt pour d’autres nouvelles mexicaines ! Nous vous souhaitons à tous de formidables fêtes ! Merci pour vos mots d’encouragements/soutien/nouvelles,…


Le coin des anecdotes 

  • Pause du matin, Julien se débat avec son couteau et une noix de coco. Un mexicain arrive de nulle part avec sa machette. Il nous dégote deux noix de coco : une germée et une non germée. Deux coups de machette, un sourire et un au revoir plus tard, il repart aussi vite qu’il est venu. Nous n’avons plus qu’à déguster!
  • Un après-midi, deux mexicains viennent nous chercher, machettes à la main et nous montrent notre tente avec un regard désolé. Mince, que s’est il passé ? On comprend qu’ils ont vu un serpent rentrer dans la tente. On sort tout, ils sont dans la tente armés de leurs machettes et on voit qu’ils ne sont pas rassurés. RAS. Ils sont complètement désolés de nous voir dérangé. On leur dit que c’est adorable d’avoir été si prévenants. Ils reviennent 10 minutes après avec deux noix de coco prêtes à manger et du jus de coco. 
  • Rencontre improbable avec Mel : il fabrique avec les enfants des balles de jonglage, leur apprend à danser, nous fait manger pizza et coca au petit dej (là je peux pas perso mais aucun souci pour les autres membres de la famille). L’apothéose arrive lorsqu’il demande le signe astrologique de Julien, lui montre sa constellation et à l’aide d’un laser, trace chaque lettre du prénom Julien dans l’espace avec un joli cœur entre chaque lettre !
  • Nous arrivons à Agua Clara. Après 60 kms (et 68 kms la veille, record battu), un peu de dénivelé, nous sommes content d’arriver au camping … qui n’en est pas un. On avait vendu aux enfants la piscine à l’arrivée, super site… Un homme arrive, il est légèrement ivre. Nous avons fait dans la matinée 10 kms de détour car des locaux nous ont dit de ne surtout pas passer par une piste où tout le monde se fait braquer par des types avec des guns et avec le soutien des policiers (nous avons fait le détour sans aucune hésitation). Nous sommes donc un peu sur la retenue mais n’avons guère le choix ; le prochain village est à 35 kms, il fait nuit dans une heure. Nous décidons de rester, et cet homme, lui, décide de continuer à boire. Moyen rassurés… et plus il boit, moins on le comprend et plus ses propos ont un ton véhément. On décide d’envoyer un message à mon papa, histoire qu’au moins une personne sur cette terre sache où nous sommes. Cela ne capte pas… A 20h, nous sommes en train de finir de manger. Il vient nous dire qu’il part se recharger en bière… Mission famille : ok les enfants, il faut que l’on soit tous dans la tente au retour pour ne pas que la situation s’envenime. Et on ira dans la tente tous les 5 en même temps. Cela s’active de tous les côtés : vaisselle, fin de la lessive à la main, brossage de dents, les pipis. On l’entend revenir, on se précipite dans la tente et chut silence, hein Anna ! Mission accomplie ! Nuit la plus stressante du voyage surtout quand ses copains aussi bourrés que lui arrivent à 20h puis 22h30 ! Le lendemain soir, hôtel pour se remettre des émotions ! 

Le coin des naissances

C’est avec une émotion particulière que nous avons appris la naissance de notre petit neveu/cousin le 5 décembre. Côme, nous avons découvert la musique maya. Tambour rythmant le cœur de la terre, appel du Dieu Chac pour la pluie : Antoine, Agathe et deux mayas ont joué pour toi, petit bonhomme. Anna aussi a tapé en rythme (même s’il semblerait que ton papa a plus le rythme dans la peau que le sien !). On te souhaite en rythme et en musique une belle arrivée sur Terre. Embrasse tout le monde de notre part ! On t’aime déjà, de loin et de près dans quelques mois ! Nous t’imaginons déjà avec Anna sur la terrasse de Papi et Mamie en train de jouer à la cuisine !

« Les Mexicains, surtout ne changez rien, vous êtes formidables ! »

Bonjour à tous,

Nous ne savons même plus par où commencer avec un concentré d’émotions difficile à retranscrire par écrit !

Pour commencer : Julien, barbouillé depuis un mois et malade ++ depuis une semaine, se résigne enfin à aller voir un médecin. Verdict : un parasite au niveau digestif expliquant la grosse fatigue et les kilos en moins. Un diagnostic enfin posé avec un traitement adapté. Merci Marion qui m’a poussé à aller voir un médecin, merci Dr Pepe de San Felipe et à notre médecin de France pour avoir validé le traitement.

Pendant cette pause à San Felipe, nous passerons beaucoup de temps avec Stéphanie et Scott, canadiens et amoureux de la Baja 1000, la plus grande course de motos et voitures au monde hors route se faisant en une étape. Le voyage permet aussi de sortir de sa zone de confort et de s’intéresser aux passions des personnes rencontrées. On en profite pour découvrir l’univers de cette course hors norme qui attire des écuries de toute l’Amérique. Budget indécent, voitures sous stéroïdes, tracé spectaculaire de 1600km, que la catégorie Ironman parcoure en solo en moins de 55h. C’est la fête sur toute la péninsule à l’approche du départ et on comprend mieux pourquoi maintenant. 

Point sur le voyage, la Baja ne se fera pas à vélo. Mais il faut tout de même descendre les 1000 kms qui nous séparent de la Paz.

Nous avions fait une rencontre incroyable avec Olimpia et Yiyos à Ensenada. Un coup de fil inattendu et … Yiyos nous propose de nous emmener à la Paz en van. Nous n’en croyons pas nos yeux. C’est avec Joël et Yiyos que nous allons parcourir ce trajet haut en couleurs, avec rires tonitruants, de la bonne musique mexicaine, et des stops incessants où Yiyos et Joël discutent avec des inconnus et une joie communicative. Un après-midi, on s’arrête sur une plage magnifique, ils pêchent, on nage. Naturellement, nous partons chez un copain à eux, restaurateur. Il nous prépare les poissons pêchés. On n’aura jamais mangé des plats de poisson aussi bon. Et puis hop, à peine fini de manger, on repart après une dizaine de photos et des embrassades. Nous ne regrettons pas notre choix d’avoir abandonné cette partie en vélo. Montagne de cactus, oasis, magnifique mais peu d’ombre et peu d’eau, cela aurait été dur avec notre allure de tortue.

Arrivés à la Paz, nous ne sommes pas au bout de nos surprises. Accueillis par Brenda et Eduardo et leurs enfants de 3 ans et 10 mois, Oliver et Luc, nous vivons 4 jours en immersion mexicaine. Nous nous sentons de suite à l’aise, le courant passe très bien. Emballage des vélos, repas en commun, discussion autour de la gestion des enfants en bas âge, trampoline, devoirs, plage, premiers repas sur le pouce au cœur d’un marché mexicain, premiers jus de fruits frais, rythmeront ces jolies journées passées ensemble avant notre envolée vers le Yucatan. Merci à vous 4 pour votre accueil et incroyable gentillesse. Le plus fou, c’est qu’au moment de se quitter, Brenda nous dit ces mots : “N’oubliez pas l’hospitalité; car, en l’exerçant, quelques-uns ont logé des anges, sans le savoir.” Frissons garantis, c’est le monde à l’envers, c’est nous qui ne savons pas comment les remercier !

Une nuit à l’aéroport de Mexico city ; une arrivée à Merida avec Roger et Bob nous attendant en pick-up ; puis 4 jours chez Gabriella à Merida le temps de remonter nos vélos et visiter cette belle ville, son musée maya, son grouillant marché et … Décathlon (notre adresse shopping préférée) ! Roger (le Patrick mexicain connaissant toutes les pistes et petites routes des environs) passera 3 heures avec nous pour étudier le trajet !

Nous voici désormais sur les pistes de la jungle, en direction d’Uxmal, 1er temple maya que nous allons visiter. Les rencontres sont riches sur ces routes non touristiques, nous repartons avec des kilos de fruits offerts par un maraîcher (on se régale des meilleurs pamplemousse de notre vie), des bivouacs avec des gens chaleureux nous entourant. Et puis cette soirée à San Antonio, petit village maya de 500 âmes restera gravé dans nos mémoires. On nous prête une maison située sur la place du village. Des humains mais aussi des porcs, des poules, des coqs et des chiens gravitent autour de cette place. On se lavera sur la place, les enfants joueront avec les enfants maya et auront cette chance de les accompagner et de visiter l’école le lendemain. Ici maya 1ère langue, espagnol 2eme langue. On se comprend avec les mains ! 

Le coin des anecdotes

– Arrêt sur une place de village. Nous cherchons un endroit pour mettre notre tente. Les policiers nous conseillent le stade de football. Allez hop, on y va. On nous amène même de l’eau (toujours non potable au robinet). Le soir, à 20h (il fait nuit noire à 17h30 donc 20h, nous sommes dans la tente), on voit des gyrophares s’approcher. Quatre policiers armés de la tête aux pieds viennent simplement nous demander si on a pas trop de moustiques, si le bébé dort bien et si on a besoin de quelque chose ! On a besoin de rien, on a une moustiquaire avec la tente, par contre le bébé ne dort plus. Mais cela n’est pas grave du tout, les Mexicains, surtout ne changez rien, vous êtes formidables ! Et merci pour les reflets bleus des gyrophares la nuit, ça donne des frissons tellement c’est beau ; et ça rappelle les nuit au boulot. 

– Nous dormons sous la tente à côté de la maison de José. Robin et Eduardo sont apparus dans mon champ de vision (dixit Julien) au bout du chemin, au milieu de la jungle à 6h du matin quand je faisais des squats et des fentes avec Anna en porte bébé (on fait sport quand on peut et chacun sa méthode pour rendormir sa fille, )… et là je me dis que ces mecs qui marquent un temps d’arrêt à 100 m sont sûrement des bûcherons et qu’ils doivent sérieusement se demander ce que je fabrique. Le ridicule ne tue pas ! Je finis ma série et retourne au camp préparer le petit déjeuner avec Marion. Quand ces deux hommes arrivent à nous, c’est eux qui me font halluciner et nous font vivre un moment de vie complètement décalé. Ils sont adorables et ont envie de discuter. Mais nous avons un espagnol encore limité. Ils nous ont offert une compagnie irréelle pour ce petit déjeuner : Eduardo sort de son sac à dos deux litres de bières et nous en propose. Bah en fait Eduardo, le matin on prend plutôt du thé ou du café, desculpe… Antoine émerge de la tente pas très bien réveillé, les regardent et nous dit : ils sont en train de boire chacun une bouteille de 1 L de bière là ? Maman, un des monsieurs, il est déguisé en femme et me parle avec une voix de femme non ? Bah…oui pour tout. Ils resteront avec nous 1 bonne heure, et repartiront avec leurs bouteilles vides. Antoine a dit que c’était un drôle de réveil ! On ne vous oubliera pas !

Hasta luego

PS : Vous l’aurez compris, quelle joie d’être retournés sur nos deux roues ! On s’habitue à l’humidité, à la chaleur, aux moustiques et aux fourmis qui mordent fort ! Cela se fait naturellement notamment grâce à la gentillesse incroyable des mexicains. On ne peut plus répondre individuellement à tout le monde alors merci à vous, du fond du cœur pour vos messages ! Tout est lu, toujours avec grand plaisir.