Mois : février 2024

La « cyclist caravan »

Bonjour,

Les enfants  ont vécu leur première expérience en auberge de jeunesse et nous, les parents, avons rajeuni de 15 ans. Les grands ont pu faire les trois cents coups et faire péter les traditionnels pétards mexicains avec Luc et Vincent le soir du 31 décembre. Anna, quant à elle, a pu se promener à l’envie avec Andrea et Yannick. Merci à vous d’avoir régalé les enfants avec tous ces bons moments.

Durant cette halte à San Cristobal de la Casas nous avons aussi visité une église recouverte au sol d’aiguilles de pins – où les tzotziles sacrifient les poulets, arpenté tous les marchés de la ville, fêté le Nouvel an dans la rue à la mexicaine (quand tu es en short t-shirt, c’est plus agréable de faire la fête en plein air) et profité de la présence de notre copine Adeline jusqu’au dernier moment. Nous avons ensuite regagné – par un trajet épique en mal des transports – Palenque où nous attendaient nos vélos pour de nouvelles aventures, direction le Guatemala. 

La première journée fut de courte durée, 4 kms seulement. Antoine est encore malade (voir le coin des anecdotes) et nous sortons péniblement (dans une chaleur humide et écrasante) de Palenque, dont l’inclinaison des rues ressemble à celles de San Francisco.  Nous prenons le lendemain une piste très très très empierrée avec de fortes pentes durant 2 jours. Il fait chaud, humide et on avance à rien ! Quel bonheur de trouver une cascade magnifique en cours de chemin ! Nous serons en plus bercés par le bruit des singes hurleurs. Nous les rencontrons déjà depuis quelques semaines, leurs rugissements sont semblables à celui de lions! Camille, « notre jeune fille au pair » comme on s’amuse à l’appeler, fait la route avec nous pour le plus grand plaisir de tous !

Quand nous revoyons la route bitumée, nous sautons tous de joie ! En prime, un accueil d’un soir très sympa chez Norma et Carlos. Nous cherchions un endroit pour dormir, la place de l’église était un peu étroite pour planter nos 2 tentes et Norma nous a invité chez elle. Merci à vous 2 !

La frontiere avec le Guatemala se passe rapidement et sans encombre. Attendus par des amis à 200 kms de là, nous alternons vélo et 2 sauts en pick-up pour rejoindre Florès en un temps record en mode Pékin Express.  Une pause d’une journée dans cette ville nous permet d’assister au défilé traditionnel de marionnettes géantes. Si on pouvait juste se passer des pétards « bomba et mitraillette » pour le premier défilé de 6h du mat, on ne dit pas non. Et si on pouvait aussi éviter de faire péter des bombas à 4h du mat, bah… on ne dit pas non non plus. Merci pour notre cœur et notre sommeil. On a aussi profité du tournoi de basket sur la place du village en soirée et en mode kermesse. Une façon de faire vivre le sport de manière festive et conviviale, à importer en France.  

Le lendemain, à El Remate nous retrouvons nos amis de la Vuelta Familia (famille habitant à 5 kms de chez nous en Gironde). Nous fêterons les 1 an d’Anna chez « Alice », une superbe guesthouse où nous avons le droit de planter nos tentes. Pinãta cassée avec également 1 autre famille française de cyclo, maxi gâteau et petit jouet pour notre kikou. Elle grince un peu des dents depuis quelques jours, la faute à 2 dents faisant leur apparition ! 

Notre convoi exceptionnel (pas moins de 11 personnes !), la « cyclist caravan », prend la route joyeusement, direction le Belize. En 1 semaine, 2 passages de frontière, 3ème changement de monnaie et changement de langue, on revient à l’anglais.

Ce tout petit pays nous réserve de belles surprises, nous nous croyons sur les îles. Ambiance à la cool et toujours autant de klaxons et de coucous joyeux tout au long de la route ! Ce pays semble plus riche que son voisin le Guatemala. Il n’y a presque plus de déchets en bord des routes et dans les jardins, l’eau du robinet est à nouveau potable et l’on recroise des énormes et rutilant pick-up flambant neufs. Le métissage est très important et de ce que nous avons appris, le racisme peu présent. Les nattes et les rastas sont sur beaucoup de têtes. Alors, bain culturel, Jerusha et Michelle alterneront pour coiffer toutes les têtes (pour tous ceux ayant les cheveux assez longs) dans le community center autour d’un café pendant que les enfants jouent ensemble.

Tous les supermarchés sont tenus par des chinois. Cela nous interroge. Nous apprenons qu’ici les prêts à la banque sont très chers, trop chers pour les Béliziens qui ne peuvent ouvrir que de petites tiendas et se prêtent de l’argent entre eux. Les chinois, peuvent trouver les capitaux nécessaires  pour un supermarché.  Résultat : Le monde appartiendra un jour aux chinois…

Les liens familiaux au Belize font chaud au cœur. Plusieurs générations vivent dans la même maison, une seule maison de retraite existe dans le pays, dans la capitale, à Belmopan. D’ailleurs, parlons en de cette capitale, la plus petite capitale que nous n’ayons jamais vu ! Elle ressemble à un gros village, elle peut se parcourir à pied en un temps record ! 1 seule boulangerie, 2 banques, impossible de se perdre !

Nous trouvons des lieux de bivouacs très sympas : chez Bobby l’ambassadeur, dans une réserve de protection des singes, chez Marga l’hippie, dans des community center, dans une école, chez des locaux … Comme quoi même à 11 ou à 10, nous arrivons à nous immerger dans vie locale.

Les enfants sont heureux d’être ensemble et les parents aussi ! Nous laissons Camille après 20 jours ensemble, elle part au Sud. Adieu notre jeune fille au pair quadrilingue : il va à nouveau falloir s’occuper des enfants… Sans compter qu’elle était aussi notre interprète anglais-espagnol-italien. Camille, reviens ! Pour info, elle a organisé une superbe chasse aux trésors aux enfants et elle leur a fait des bons : pour des crêpes,  des glaces,… ils n’ont pas oublié alors on te déteste autant que l’on t’aime 🙂 

Nous continuons à 10 vers le Nord. Nous sommes actuellement au sud de Bacalar, dans une petite lagune, plus exactement au balneario Ejidal, à se dorer la pilule avant de repartir dans des directions différentes dans quelques jours. Devoirs, nage, jeux de société, sieste, nage, et re-nage, partie de foot endiablée, ouverture de 4 ou 5 noix de coco par jour, mise à jour administrative, etc. rythment les journées.

Le coin des anecdotes

– Parfois, les voyages à vélo déraillent, un peu, juste un temps. Il suffit de pas grand chose où plutôt l’accumulation de petites choses. Cela nous est arrivé en ce début d’année 2024. Dans notre aventure, il nous faut accepter les journées difficiles, avec les enfants malades (gastro pour Antoine et Agathe, poussée dentaire pour Anna), des pistes empierrées et raides, des chutes (sur le même jour, chutes des deux garçons), le téléphone nous servant de GPS qui tombe et sur lequel on roule, des moisissures de la remorque et de sacoches dues à l’humidité et la pluie lorsque nous avons laissé nos vélos durant 10 jours pendant les fêtes, un ras le bol de ne pas avancer, la chaleur, l’humidité, un doigt de pied de cassé pour ma part en glissant sur un ponton… Durant plusieurs jours, nous avons combattu toutes ces péripéties puis nous les avons accepté en fin de compte, pas le choix ! Elles font aussi partie de l’aventure. 

– Un midi hors du commun expliqué par Antoine ci-dessous.

– La rencontre avec Camille, notre jeune fille au pair. Tout a commencé quand nous sommes arrivés à Palenque pour Noël, elle a vu nos vélos, a été conquise. Nous sommes sur un groupe Whatsapp spécial cyclo pour le Mexique, nous lui disons que nous avons vu un vélo pas cher à vendre sur ce groupe. 10 jours après nous prenons la route ensemble, tellement facile et parfois improbable la vie !

– Nous sommes accueillis chez Roberto, et il nous propose… sa machine à laver (cela fait 2 mois que nous lavons tous à la main) ! Cela ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd. Les deux familles trient le linge, on lance une machine. Quand vient le temps de l’essorage, la machine (installée sur une palette) chute ! Trop de linge ? Linge qui bloque ? Bref, voilà Héloïse et Ju tenant la machine le temps de l’essorage. Il faut les voir être secoués comme des pruniers durant plusieurs minutes ! Fou rire garanti !

– Flash culturel : Le Belize est un pays plus riche que ses voisins. Le niveau de vie est plus élevé. Mais les Béliziens ne sont pas pour autant adeptes des grandes maisons, des finitions impeccables, ni de la dernière décoration d’intérieure. Ils privilégient pour leur habitat le vivre ensemble, le fonctionnel et la simplicité. Une idée à méditer, pour ne pas se prendre la tête avec les accords entre la couleur du plan de travail de la cuisine et celle des interrupteurs des WC. 

A bientôt ! Bises à tous et merci pour vos nombreux messages qui nous rendent toujours aussi heureux !