Mois : juin 2024

De la Grèce à l’Italie

On s’active pour finir le programme scolaire. Au menu du jour : les différents types de langage. Essayons d’appliquer la leçon à notre article !

Langage courant pour la fin de notre trajet grec

Anna a fini son antibiothérapie. Nous pouvons donc reprendre la route, elle est en pleine forme. Le thermomètre extérieur est lui aussi un peu trop en forme à notre goût : il affiche entre 38 et 42 degrés… Hors de question de rouler sous ces températures. Nous décidons de prendre un bus (2h) entre Trikala et Ionina. Nous remplissons la moitié de la soute à nous seuls mais tout se passe bien, les Grecs nous aident de manière bienveillante. Nous recommençons à rouler sous 30 degrés dans les montagnes. Routes magnifiques (et bien pentues), spots de bivouacs de rêve et gens adorables. Le bonheur pour finir notre périple grec jusqu’à Igoumenista.

Langage soutenu pour notre traversée en ferry d’Igoumenista à Venise

Chers enfants, notre ferry appareillant aux aurores demain (4 a.m), nous sommes contraints de séjourner cette nuit à l’embarcadère. Vous nous voyez navrés de vous infliger ce désagrément, mais que diable ! cela serait de mauvais goût que de manquer notre navire. Les voyages forment la jeunesse. Nous lèverons le camp ce soir à 21h et cheminerons de nuit sur une piste cyclable éclairée pour votre sécurité. Nous nous arrêterons écouter un récital de plein air de musique traditionnelle. Puis vous l’aurez compris, nous sommeillerons quelques heures dans le hall du terminal avant de prendre nos quartiers dans notre cabine. 25h plus tard et une mer Adriatique traversée, nous mettrons pieds et roues en Italie pour de nouvelles et trépidantes aventures, à Venise.

Langage familier pour notre périple en Italie

Truc de fou, notre arrivée à Venise. Un accueil de dingue de la part d’Adriano et de toute sa famille. Nous stoppons 3 jours chez lui : visite de Venise. Bam ! enfin une ville sans bagnoles ! Et… sans vélo aussi. Ils ne sont pas parfaits, non plus, à Venise.

Italie oblige, c’est le grand retour du saucisson dans nos assiettes et 2 soirées remplies de fous rires (et 1 coupe de cheveux home made pour Agathe) avec pizzas et pâtes avec Adriano, Joshua, Sylvia, Lorenzo,…

Lors de notre journée à Venise, arrêt obligatoire au consulat pour nos procurations de vote. Comment expliquer aux drôles qu’on risque de rentrer dans un pays où l’extrême droite est représentée en nombre… alors que cela fait 1 an qu’ils rencontrent dans tous les pays traversés des gens accueillants et tolérants qui n’ont que faire de tes origines nationales, sociales ou religieuses. Alors, lors de l’attente au consulat, la discussion ressemble à celle-ci : « Vous vous rappelez les Américains ? Ils avaient pour la plupart peur des Mexicains et nous déconseillaient de nous rendre au Mexique. On a été accueilli par la chaleur humaine partout au Mexique…et les Mexicains nous ont souvent déconseillé le Guatemala. Pourtant dans ce pays aussi l’accueil a été merveilleux. Chaque peuple, chaque communauté, partout dans le monde a « son étranger » qu’elle ne connaît pas et qui peut lui faire peur. Mais rappelez vous que l’étranger est avant tout un ami que tu ne connais pas encore. »

Après ces premiers jours off en Italie, nous remontons sur nos vélos avec le smile jusqu’aux oreilles ! Nous empruntons la vélo route « Venise-Munich » que nous ne pouvons que vous conseiller. Route magnifique, une bonne partie en gravel, on retrouve un peu l’atmosphère de la Great Divide avec plus de cyclistes et moins d’ours. On est encouragé par des tas de « bravissimo » et « respect » toute la journée et nous rentrons dans les Dolomites après avoir quitté la plaine vénitienne. On fait des bivouacs de « ouf », émerveillés chaque soir par ces montagnes majestueuses ! Feu de camp de nouveau au programme. La pluie nous chassera un peu trop tôt des Dolomites nous empêchant de faire de la randonnée comme prévu mais on en a quand même pris plein les mirettes !

Désormais, direction l’Autriche puis la Slovénie. Bonne fin d’année scolaire à tous, on vous embrasse et merci encore pour vos nombreux messages !

Le coin des anecdotes

Nous sommes sur une vélo route assez populaire donc pas mal de vélos. Mais on est environ 5% à avoir des vélos non électriques. Nous sommes assez surpris, surtout lorsqu’on voit des enfants ou des jeunes sur des vélos électriques, mais à chacun ses raisons ! La très bonne nouvelle, c’est qu’il y a par conséquent des bornes rechargeables qui nous servent pour la recharge de nos téléphones, lampes frontales et tablettes ! Toujours voir le bon côté des choses !

Sur le parcours que nous effectuons se déroule la Veneto Trail. Nous croisons donc de nombreux bikepackers et nous nous encourageons mutuellement. 500 kms de trail VTT avec pas moins de 10 000 m de dénivelé pour eux. Antoine a évidemment des étoiles plein les yeux (on fera 5000 m de dénivelé sur la partie de vélo route Venise Munich que nous empruntons). Certains s’arrêtent à notre hauteur au moment de nos pauses. Quelle joie pour Antoine quand il se fait féliciter par un d’entre eux et que ce dernier lui offre cacahouètes et sandwich camenbert-jambon fumé. Deux minutes après, Antoine déclare : je ferais ce trail quand je serais plus grand. Cette envie a elle un rapport avec le sandwich ?!

Καλημέρα

Bonjour à tous, 

1

… passage de frontière entre la Turquie et la Grèce qui se fera par voie fluviale. Kastellorizo sera notre porte d’entrée pour la Grèce. Île paradisiaque loin du tumulte touristique. Un jour passé sur cette île, sur une petite plage à jouer, nager et profiter. Un autre ferry pour nous rendre à Rhodes, jolie ville médiévale au milieu de sa horde de touristes (on n’a pas trouvé le colosse…). Puis on se prépare pour nos 22 heures de ferry pour rejoindre Athènes. Hors saison, les prix sont plus qu’abordables, nous avons une cabine 4 places. Le temps file vite. On rencontre sur le pont une famille suisse avec leurs 3 garçons voyageant en sac à dos et transports en commun/voiture. Chapeau ! Puis le soir, on rejoint notre copain cyclo Mathys qui est en compagnie de Yannick et Romane. Ils sont en mode sac à dos et rallient Tahiti (où ils ont travaillé 3 ans) à la France sans prendre l’avion sur 2 ans. On les retrouvera par pur hasard 15 jours plus tard et on partagera une belle soirée ensemble. On verra, depuis le pont, différentes îles des Cyclades.

2

… heures après le débarquement, douche froide à Athènes ! Arrivée lundi 13 mai à midi, au Pirée, port d’Athènes. On ne le sait pas encore mais l’après-midi sera éprouvante. On va traverser cette ville de 4 millions d’habitants (qui est loin d’être plate) sous une pluie torrentielle. Accalmie d’une heure où nous pourrons tout de même voir l’Acropole. Nous arrivons à plus de 20h, épuisés chez Matt et sa femme ainsi que leurs deux filles. Merci à vous 4 pour votre accueil. Ils nous ont récupéré mouillés jusqu’aux os. On valide la devise de votre famille : « The best things in life are wild and free ».

3

… jours de vélos pour arriver dans la ferme de  Yiannis et Anna. Il y a 6 ans, ils recueillent Chand, pakistanais qui a alors 18 ans. Il a passé les frontières entre l’Iran et la Turquie puis entre la Turquie et la Grèce clandestinement, la peur au ventre. Yiannis n’est pas là lorsque nous arrivons avec nos vélos. Chand nous accueille et deux minutes après notre arrivée, nous brandit un papier : sa nationalité grecque obtenue quelques heures auparavant ! Il vit dans une caravane sur la ferme, sa maison est bientôt prête . On l’invite à manger dans le logement prêté par Yiannis. Il nous a raconté son histoire qui fait froid dans le dos mais qui se finit bien. Le lendemain, on rencontre Yiannis et sa femme Anna, prof de français. Les enfants ont eu un cours particulier de grec, on a un bel itinéraire de tracé et ils nous ont fait goûter des spécialités grecques. Il y a des soirées de ce voyage qui ne s’oublieront pas… De plus, grâce à eux, on sait désormais à quoi ressemble un pistachier ! Et les enfants ont béni Yiannis qui nous a monté en camion en haut de sa montagne (500 m de dénivelé et 15 kms de gagné !).

4

… personnes qui s’arrêtent sur notre chemin et pour qui nous avons eu un coup de cœur. Ils s’appellent Chris, Georges, Cristobal et Despina. Ils nous offriront de leurs temps pour nous indiquer des bivouacs (attention : ne lâcher pas les enfants, traces de loups à moins de 15 minutes de marche d’ici…), nous faire découvrir des spécialités grecques, nous en apprendre plus sur leur pays, … Ils nous gâteront de gâteaux typiques du pays, brioches, abricots du jardin, cerises, pizzas, pop corn, jeux pour les enfants et même un flacon de propolis (Cristobal est apiculteur).

5

… corps se mettant dans une eau chaude thermale souterraine à 38 degrés aux Thermopyles. Après avoir retracé l’histoire du roi Léonidas et des Perses, place à la détente : ça décontracte les mollets. Et oui, le dénivelé est là mais les pentes sont beaucoup moins importantes qu’en Turquie. On monte plus facilement et nous sommes capables de faire 800m de dénivelé par jour. 

6

… monastères chrétiens orthodoxes hissés majestueusement sur les Météores. Ils sont perchés au sommet de falaises. Notre première partie de parcours est atteinte. De belles randonnées nous attendent pour découvrir ces lieux. On s’interroge quand même : les moines sont venus s’installer ici pour vivre reclus du monde et des centaines de touristes (dont nous) débarquent chaque jour…

7

… nuits de camping sauvage dont une vraiment magique sur un amphithéâtre de l’époque (nous avions eu l’autorisation). Les églises nous prêtent leurs parvis, les oliviers leurs terres, les sapins leurs aiguilles de pins pour un matelas tout doux. Par contre, pas de zone pastorale donc nous pouvons aisément faire du camping sauvage mais nous remplissons nos poches à eau au dernier village ou à la dernière station-service pour le soir (nos 20 L nous permettent de faire les douches, la vaisselle, la cuisine, une petite lessive et remplir les gourdes du lendemain… ).

8

… nuits au camping Meteora garden. Les touristes restent en moyenne 1 ou 2 nuits. Nous concernant, c’était sans compter Ju et Anna qui ont tourné pendant 48h à plus de 39 de fièvre… On devient potes avec les proprios qui nous proposent de nous embaucher pour la saison !

9

…. ce maudit chiffre que nous ne voulons plus voir sur ce thermomètre pour notre petite dernière. 48h à 39 degrés, visite chez le docteur qui nous dit que tout va bien… Le lendemain, ce n’est pas le 39 mais le 40 qui s’affiche. Direction le General Hospital de Trikala à 25 kms du camping. Amalia et Pauline, nos copines suisses, nous déposent toutes les deux (merci les filles !). Une batterie d’examens, des personnels soignants ne parlant pas forcément anglais, qui ont fait option boucher au lieu de pédiatrie, une petite fille somnolente et qui n’est vraiment pas au mieux. Le verdict tombe, ce sera une pneumonie et 6 jours à l’hôpital pour des antibiotiques en intraveineuse. Julien et les enfants remballent tout au camping, font les 25 kms en sens inverse et prennent un logement pour nous retrouver et nous épauler (merci à Zoé et Gregory d’être aux petits soins pour nous, votre logement est magique, vos conseils sont précieux et vos gâteaux et pizzas délicieux !).

On pense tous les jours aux supers médecins et infirmières de Pelegrin et on les regrette du fond du cœur. Réveils impromptus et sans aucune douceur 5 à 6 fois par nuit pour Anna pour ne même pas l’examiner, manque de communication, pas un geste ou parole douce lors de l’examen (ils sont donc 3 à la tenir de force pour l’ausculter), staff non aimable hormis un médecin et une infirmière, chaleur intense dans les chambres (il fait 35 degrés dehors), chambre partagée la dernière nuit,… Les parents grecs hurlent contre le staff dans le couloir, quelle ambiance ! Alors je dis à Anna : « on serre les fesses, on garde le moral, tu guéris le plus vite possible pour qu’on puisse prendre la poudre d’escampette ! » 

Une sortie le mardi 4 Juin avec un contrôle prévu le 6. Et là on remercie chaleureusement Tata Mimi et notre médecin de France nous évitant une seconde hospitalisation (on vous passe les détails techniques mais heureusement que Tata Mimi a pris les choses en main et à rédigé la procédure appliquée en France en anglais). Quelle joie de se retrouver tous ensemble réunis ! 


Là, c’est donc repos et remise des émotions avant de repartir sur les routes ! Julien nous dit en souriant : « on ne rentre pas avant d’avoir fair 10 000 kms » et bien à ce rythme nous ne sommes pas rentrés ! 

Merci pour votre soutien infaillible et vos nombreux messages ! 

Beau mois de Juin à tous en espérant que le soleil pointe le bout son nez en France, ici on atteindra les 40 degrés la semaine prochaine… 


Le coin des anecdotes

– Notre ferry pour Rhodes à 3 heures de retard, résultat : arrivée à 21h30. Nous ressemblons à des indiens dans la ville avec nos gilets jaunes, nos frontales,… quand nous traversons un quartier huppé où tout le monde est bien habillé et nous détaille attentivement. Pour couronner le tout, Anna a envie de dormir et hurle à gorge déployée, comme ça on est sûr que tout le monde se retourne. L’arrivée à l’hôtel est la bienvenue. 

– Nous faisons le plein d’eau chez Artis, électricien sur des machines agricoles. Il nous offre gentiment le goûter. On repart et au milieu de grandes plaines agricoles que nous traversons pendant trois jours, un bois voit le jour. L’agriculteur qui a le champ à côté nous autorise à camper. A 22h, par pur hasard, Artis revient d’un dépannage et passe devant notre tente. « No sleep, no sleep, souvláki « . On tente de lui expliquer que nous partons nous coucher et que nous avons déjà mangé. Il nous répond « no sleep, come back 20 minutes « . Il revient avec son fils : 15 brochettes, des frites et des boissons, fièrs et heureux de nous offrir ce festin. Merci Artis. Les enfants étaient fous de joie de pouvoir sortir de la tente pour vous attendre !

-Les petits phrases d’Agathe :

En pleine plaine agricole, sous plus de 30 degrés, avec son sourire coquin : « Je vous préviens à 16h09, je pète un câble si on n’est pas arrivé au lieu de bivouac. Je reste assise sur le tandem mais je ne pédale plus et je crie ». 

« Maman, Cléopâtre, elle aurait préférée être devant sur le tandem ou derrière en follow me? »