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Happy end

Voilà l’heure de notre dernier article, concernant ce voyage bien entendu (sous entendu, il y a en aura d’autres !).

3 ferrys – 5 trains – Arrivée à Strasbourg : Terminus  du train – Tout le monde descend.

Je dirais plutôt : tout le monde et tout notre bazar tentent de descendre !

Et quelques larmes pour moi lorsque nous avons failli rater notre 2eme ferry car le premier était en retard. La police maritime nous a escorté, les agents du 2eme ferry nous attendaient tout sourire pour nous aider. Bluffant ces Suédois ! L’émotion m’a submergé, merci pour votre bienveillance.

De retour de Norvège, nous n’avons pu résister à repasser 2 jours au Danemark, dire à ce pays au revoir comme il se doit.

Nous devions arriver à Bâle par un train de nuit en provenance de Hambourg. Sur le papier, c’était vraiment facile. Mais notre porte-monnaie nous a interdit de le faire. Heureusement que le meilleur plan est…de ne pas avoir de plan ! Nous sommes finalement arrivés à Strasbourg après une halte à Francfort. Merci à Andreas et sa femme pour leur accueil magnifique durant cette nuit d’escale.

Bien mal nous a pris d’arriver à Strasbourg, quelle merveilleuse rencontre avec Aurélie. Un beau coup de cœur pour ces 2 premiers jours en territoire français. On avait l’impression de se connaître depuis toujours. (Aurélie : Bébé Rebelle fait désormais partie de nos bagages, elle ne prend quasiment pas de place !)

Pour ces derniers kilomètres de notre périple, on embarque mon frangin et… la pluie! Charly arrive au bon moment, avec son énergie et sa joie de vivre. Et puis, il est tout disponible pour les devoirs des enfants, nous sommes heureux de passer un peu la main ! Avec lui, il pleut des blagues en même temps que la pluie sur nos montures et cela rend le chemin agréable.

Direction la vallée de Munster où nous sommes invités par une pote de pote. Et on ne refuse jamais les invitations ! Et quel bonheur, c’est magnifique! Nous y donnerons notre première conférence pour l’association promouvant le cyclisme dans cette vallée. Riches échanges. Nous sommes superbement accueilli dans le village. Merci à Pauline et sa famille, et également à Victorien, Oscar, Caroline et Guillaume.

L’Alsace est merveilleuse : maisons à colombage, cigognes et tartes flambées nous enchantent ! On peut évidemment en prendre plein les yeux dans notre propre pays, les Alsaciens nous accueillent de la meilleure des manières possibles. Nous empruntons la piste cyclable de la route des vins. Nous dormons sous tente certaines nuits mais la pluie et le froid sont bel et bien là ! Merci Jean-Chrisitian, Emilie, Loulanne, Hanaé, Anne-Claire et sa tribu, Guillemette et toute la coloc. de nous avoir mis au chaud chez vous sur notre parcours Strasbourg – Belfort.

9 jours à pédaler en France pour un retour en douceur (ou du moins le plus en douceur possible). Chez Guillemette, on va découvrir la vie en coloc et une joie de vivre qui se répand dans toute la maison. Le lendemain, Guillemette qui est présidente de la ludothèque nous propose d’aller y faire un tour. Retour sur les terres françaises avec des jeux de société où on comprend les règles du premier coup. Guillemette bosse à 80% pour avoir le temps de s’investir dans le milieu associatif. On valide à…100%.

Merci à tous d’avoir enchanté ces premiers jours français. Nos pupilles se sont également régalées avec vos plats, meilleurs les uns que les autres : tartes flambées, croziflette, Mont-d’or, ratatouille, et on en passe !

Notre cerveau arrête d’être en mode traduction. Les enfants s’étonnent de tout comprendre quand on entend les gens parlaient dans la rue. Bizarre, oui très bizarre de retrouver les codes français. 

Mélange d’émotions, ça sent la fin. Les enfants : « mais on repartira hein ??? » Notre réponse : « Rassurez vous les enfants, il ne pourra en être autrement, quand on a goûté à l’itinérance vélo, on ne peut plus s’en passer. »

On papote de notre prochain voyage, le nombre de mois nécessaire pour le réaliser. Antoine voudrait avoir le GPS, Agathe son vélo toute seule. Anna, elle, en a marre d’être statique sur le siège vélo et nous le fait savoir en hurlant histoire qu’on s’arrête et qu’elle puisse gambader. Une sacrée équipe ces 3 là, jusqu’au bout !

Et puis s’annonce le temps de l’arrêt du vélo mais l’arrivée d’autres retrouvailles familiales nécessaires pour mettre du baume au cœur pour toute la famille. Avec mes parents dans le Jura, bonheur absolu.

Les vélos sont posés après une dernière journée de montagne et de pluie. Il est mi-octobre, le froid et la fatigue commencent à se faire sentir. Comme si cela était fait exprès, pour avoir un peu plus envie de rentrer ! Mes parents nous ramènent notre voiture. Merci à vous 2, toujours présents, peu importe nos choix et nos décisions ! 

Allez, encore un shoot de montagne ? Direction le Vercors avec Perrine et Constance, avec les vélos sur la voiture. Les vélos seront posés pour quelques jours avant… de rouler avec notre famille/amis pour un retour joyeux!

Et quel retour ! C’est à une trentaine que nous entamons nos derniers coups de pédale. Sous une pluie battante, absolument personne ne s’est dégonflé. Chapeau bas à tous ! Les auberges espagnoles se succèdent, les rires, les larmes des retrouvailles, la connaissance des bébés venus au monde pendant que nous étions sur les routes ; on rattrape les bribes de vie de chacun, on ne vous remerciera jamais assez d’être venus nous accompagner sur ces derniers kilomètres girondins.

On fini le dimanche midi à une soixantaine, une arrivée sur le parvis de la mairie de notre village, à Quinsac. Et puis, un petit film sur notre voyage réalisé par Axel (un grand merci à toi). 

Et puis, on s’éclipse discrètement pendant ce film pour aller se changer à l’arrière de la mairie. 

Et puis, on fait le tour de la mairie et on attend dehors. 

Et puis, le film se termine et les portes s’ouvrent.

Et puis, riant tous les 5, on crée une « happy end » en célébrant notre mariage surprise. 

Et puis… si on continuait à être heureux ?

Le coin de la petite larme …

On devrait toujours faire les choses au moment où l’on a envie de les faire, sans tergiverser, sans vouloir être raisonnable, sans remettre à plus tard. Parce qu’on ne sait jamais s’il y aura un plus tard en réalité. Et il suffit d’un minuscule grain de sable pour que le « plus tard » se transforme en « trop tard », pour que l’espoir se métamorphose en regrets. La pire erreur qu’on puisse faire, dans la vie, c’est d’être raisonnable. De temporiser, de douter, d’attendre. Au lieu de se contenter de vivre. Ces quelques lignes ont été empruntées à Amélie, Antoine et nos copains « Du cap nord à bicyclette ». On a vécu ce voyage, en passant du rire aux larmes, en donnant parfois toute notre énergie, et en étant tellement heureux et en se sentant si vivants et libres !

Si ce voyage a été si magique, c’est de l’avoir fait ensemble et d’avoir savouré chaque seconde tous les cinq.

Merci à vous, notre famille, nos amis, merci à vous tous de votre lecture attentive et vos messages inspirants. Nous avons eu un réel plaisir à vous faire voyager avec nous.

Un unique et sincère souhait pour vous tous, celui de rendre vos rêves réalisables.

Anna, Agathe, Antoine, Ju et Marion

De la vallée de la Soča au lac de Konstanz

Guten Morgen,

Après avoir quitté le cœur serré la famille de Polona et Drejc, nous avons continué notre périple en Slovénie. Le pays est vraiment somptueux mais pris d’assaut pendant les vacances estivales. Nous avons donc renoncé à notre trajet par Bled, vraiment trop bondé en ce moment (campings complets pour la saison) pour nous réorienter sur la vallée de la Soča. Bon bah… c’était bondé de monde aussi. La vallée, la plus belle de Slovénie est à la hauteur de sa réputation. On a compris pourquoi : l’eau est magnifiquement bleue et les paysages à couper le souffle. 

Petite ombre au tableau: les campings sont complets (et très chers…), le bivouac sauvage est interdit et l’accueil dans le jardin des habitants n’est pas dans la culture locale. Nous avons donc du nous cacher et camoufler la tente, pour la plus grande joie des enfants. Mais pour nous, les parents, qui adorons le bivouac sauvage, cette interdiction ne nous simplifie pas la vie (en plus, l’amende est très salée si les rangers trouvent ta cachette !). Dans la vallée de la Soča, se cacher devient presque impossible et les campings sont presque tous complets, cela nous a obligé à rallonger les étapes et même à quitter la vallée prématurément. 

Nous passerons notre dernière nuit slovène dans le jardin de la caserne de pompiers de Log Pod Mangartom. Marion avait eu la bonne idée de les contacter. Un spot parfait, une douche chaude et une visite de la caserne par Marco, merci à toi ! Sans compter qu’ils nous ont évités de nous camoufler dans un bosquet, nos collègues nous ont enlevé une belle épine du pied et nous ont surtout permis de quitter la Slovénie en toute quiétude.

Le lendemain, retour en Italie. On est impatient de retrouver ce pays : la chaleur des Italiens et les bivouacs sauvages faciles. Ce retour va se mériter avec un col bien frappé. Nous profitons de la Dolce Vita italienne quelques jours sur la magnifique piste cyclable de la Alpa Adria (tunnels à volonté pour la plus grande joie des enfants)… avant de retourner en Autriche (faut suivre !).

Notre passage au Weissensee, l’un des plus beaux lacs d’Autriche, nous fait oublier le mal aux jambes après ces mois de montagne et deux cols difficiles (dont un avec 3 kms de pente à plus de 18%). Nous avons un rendez-vous important qui nous attend : le papa de Marion nous rejoint en train à Innsbruck.

Nous rallions cette ville, en faisant une partie en train, pour ne pas refaire la vallée de la Drau et éviter le col de Brenner trop dangereux. Clairement prendre le train est beaucoup plus facile en Autriche et en Allemagne qu’en France. Les Autrichiens n’ont peut-être pas inventer le sourire mais ils sont numéro 1 de notre voyage pour les voyages en train avec vélos chargés, merci et bravo à vous OBB !

D’ailleurs nous avons du trouver un vélo pour Jean-Marc, la SNCF ne prenant pas les vélos sur l’ensemble du trajet choisi. Nous lançons à cette occasion le concept de l’échange d’un vélo contre des bouteilles de vins (un grand merci à toi, Nico, d’avoir spontanément proposé de donner ton vélo qui dormait depuis 30 ans dans un sous-sol, il était parfait !). À voir si nos amis belges de « Welcome in my Garden » peuvent développer une application pour ce troc des plus utiles. Depuis notre arrivée à Innsbruck, nous enchaînons les belles rencontres grâce, encore une fois au réseau warmshower, et nous sommes ravis de faire connaître ce réseau au papa de Marion. Il a apporté dans ses sacoches quelques bouteilles de vins que nous avons pu offrir au fil de l’eau.

Valérie, ton vin dénommé « Rencontres », a magnifiquement porté son nom !

La chaleur humaine est de retour avec en vrac, Nico, Friedrich, Carla, Elisabeth et Inndurck. Grâce à vous, nous garderons  un super souvenir de l’Autriche ! Merci encore à vous !

Nous passons la frontière avec l’Allemagne, quel bonheur de voir les gens sourires de nouveau, venir vers nous, nous poser des questions, pouvoir se payer un camping avec des prix raisonnables (ou presque). Après avoir essuyé la pluie pendant 3 jours (et la fatigue qui va avec…), nous découvrons la Bavière, les tenues traditionnelles (les dirdnl pour les femmes), les concerts, les villes magnifiques avec leurs maisons fleuries et peinturlurées, les bonnes bières (des caisses entières consignées sont devant les portes de maison), les baignades dans les lacs (matin, midi et soir). Les rencontres se multiplient. Ralp et Ekle nous hébergeront une nuit, on pourra se baigner à moins de 5 minutes de chez eux dans un des nombreux et jolis lacs que compte la Bavière et partager le café turc et quelques souvenirs de la Turquie. Chris et Johana, rencontrés sur une fin de journée, nous font découvrir leur monde des chevaux et nous offrent un pré pour passer la nuit avec quelques bières en prime. Les petits profitent pleinement de leur grand-père et se remettent même gentiment aux devoirs avec lui. Prajwal nous prête son appartement dans le vieux quartier de Lindau, quelle chance ! Il était parti pédaler en France et Dorothea, sa voisine nous attendait avec les clefs. La gentillesse et la confiance sont partout dans le monde, on compte bien ramener tout cela dans nos sacoches et nos cœurs !

Après avoir pédalé 12 jours avec « Super papi », il est déjà temps de se dire au revoir, le cœur serré mais la joie d’avoir profité de ces jours ensemble. Les bagages se feront à Konstanz chez Dorit, Ilmari et Tauno. Nous avons rencontré cette famille germano-finlandaise de façon complètement inattendue sur un petit chemin de Bavière. Une rencontre incroyable et un vrai coup de cœur, rendez-vous pris à Konstanz 4 jours plus tard. On apprend beaucoup avec cette famille, plats végétariens délicieux, vie en communauté,… Et l’ambition de rouler les 2 familles ensemble dans les années qui viennent.

Pour la suite, une fois n’est pas coutume, nous avons changé nos plans. Nous partons désormais vers le Danemark (on remonte l’Allemagne en alternant train et vélo) : un peu moins de dénivelé et du dépaysement en perspective ! Auf wiedersehen (on se remet non sans mal à l’allemand !) et bel fin d’été à tous !

Le coin des anecdotes

Un petit mot pour notre apprenti voyageur : J-M. Pour financer le voyage, Marion a ouvert des stages de formation à l’itinérance vélo (évidemment, je blague). Notre premier stagiaire n’est autre que son papa. Il nous rejoint pour 15 jours pour faire Innsbruck-Constance avec nous. Les enfants sont fous de joie. Train en retard, orage et forte pluie, ils ne vont pas le chercher à la gare. Ils n’ont jamais autant boudé du voyage mais la joie a éclaté lors des retrouvailles au réveil le lendemain. Après 12 jours de voyage on peut lui tirer notre chapeau. À 66 ans, il avale les kilomètres sans difficulté avec un vélo chargé (alors que nous ne croisons que des vélos électriques), bivouaque sous la tente, monte et démonte son campement (sous une météo capricieuse). Il trouve même encore de l’énergie pour s’occuper des enfants, nous faire un résumé quotidien des J.O et discuter en anglais avec les voisins du camping. Son stage est donc évidemment validé ! Merci encore à toi d’être venu (pas moins de 9 trains différents entre l’aller et le retour pour venir à notre rencontre !).

Dans le train pour Insbruck, Marion s’invente une vie de contrôleuse. Lors d’un arrêt, un couple de personnes âgées monte à bord en s’enquérant de la destination. « Fortezza ? » « Si,  Fortezza, Fortezza » répond Marion en levant le pouce et en laissant sa place assise au couple. Sauf que nous avions justement pris le train pour Insbruck à Fortezza… À peine le temps de réagir et de mettre le couple dehors en s’excusant que le train redémarre et qu’un fou rire s’empare du wagon.

La minute culturelle 

En Slovénie et en Autriche, nombre de linteaux de portes de maison sont annotés à la craie. 20 C+M+B 24. Après un mois à imaginer tout et n’importe quoi, nous demandons à Friedrich. Il s’agit d’une tradition catholique : à l’épiphanie, les enfants font le tour des maisons pour récolter de l’argent au profit d’œuvres humanitaires. L’organisation des tournées est gérée par l’Eglise ; les enfants annotent les maisons pour les mettre sous la protection de Jésus. 

Nous voyons l’arbre de Mai (Maibaum) dans de nombreux villages allemands. Il est devenu le symbole des villes et villages de la Bavière du Sud. Il représente l’honneur de la commune et de sa communauté et est source de compétition entre les villages bavarois, qui rivalisent d’ingéniosité et d’efforts pour se doter du plus grand et du plus bel arbre. On voit fréquemment des arbres de mai de 30 mètres de hauteur. Tout le long du mât, des panneaux de figurines représentent les différents corps de métiers, comme le cordonnier, le ramoneur, le menuisier, le charpentier,… Les habitants d’une commune organisent parfois des raids pour voler quelques jours avant sa mise en place, l’arbre d’une commune voisine. Aussi, jusqu’au jour de la cérémonie, les arbres sont-ils surveillés, jour et nuit, par les hommes de la commune, pour décourager les éventuels ravisseurs… Si l’arbre est volé, il est restitué avant le 1er mai. La rançon consiste généralement en un repas arrosé de grandes quantités de bière !

De la Drauradweg vers un woofing slovène

Bonjour à tous,

Notre menu des trois dernières semaines : la Drau pour commencer, une rivière autrichienne puis slovène. Ça tombe bien c’est là bas que nous voulons aller. Nous rejoignons la Drauradweg plus rapidement que prévu, chassés des Dolomites par la pluie. Les Dolomites bloquant les nuages en provenance de l’Adriatique, nous retrouvons le soleil dans cette magnifique vallée de montagne qui doit nous conduire sur 300km jusqu’au Nord Est de la Slovénie. C’est toujours plus sympa et plus romantique de tracer un itinéraire avec les noms de rivières, de cols et de plateaux qu’avec des numéros d’autoroutes.

Cette rivière sera d’abord torrent, dans une vallée encaissée, nous offrant l’ambiance montagne et des bivouacs magnifiques que l’on apprécie depuis notre entrée dans les Dolomites. À Lienz, une jolie petite ville entre eau et montagne, la vallée tourne et s’élargie petit à petit. Nous roulons désormais sur la digue d’une rivière aménagée pour la production d’électricité. Les paysages sont moins sauvages mais restent grandioses et l’aménagement de la nature par l’homme prend ici un caractère titanesque. 

Le bilan de ces 10 jours en Autriche : une douceur de vivre avec des paysages magnifiques, des petites villes à taille humaine et un mode de vie qui semble plus détendu qu’en France et plus tournée vers la nature. Petit élément à prendre en plus : pas certains que ce soit les Autrichiens qui aient inventé sourire et joie de vivre…

Enfin, evidemment, trois superbes rencontres en chemin vont nous faire changer d’avis. Deux familles au top (Philippe, Veronika, Amélie, Ben et Elio puis Michel, Claire, Camille et Baptiste) avec qui nous avons passé de très bons moments (si si, on a adoré aussi la grosse montée au lac Philippe).

Moments évoqués en vrac : Agathe a pu découvrir le jardin d’enfants autrichien et refaire du vélo seule, Antoine a visité une école primaire, Anna a pu jouer avec un copain de presque son âge. Ils ont pu faire un défilé de déguisements, sauter sur un trampoline à n’en plus en finir, dévorer des tas de livres en français un jour de grosse pluie ,… Nous avons pu échanger et apprendre sur la qualité de vie et le cadre de vie offert par l’Autriche. Merci, merci à vous tous québécois, autrichiens et français expatriés. 

Une fin d’après midi, à l’heure de trouver le spot de bivouac, un ciel plus que menaçant et l’absence d’espace sauvage pour planter la tente nous amènent à demander l’hospitalité à un couple en bord de route. Ni une ni deux, Nežika et Stefan nous invite d’abord à planter la tente devant la grange, puis dans le jardin et pour finir, en perspective des trombes d’eau annoncées pour la nuit, à prendre nos quartiers dans la maison inoccupée des grands parents. Une maison, des bières, de la chaleur humaine et un vrai tracteur pour faire jouer les enfants sont la recette pour une soirée pluvieuse réussie. 

Le lendemain, revigorés par cette nuit grand luxe, nous enfourchons nos vélos plein d’entrain pour une belle étape de montagne qui nous conduit en Slovénie. Un magnifique col et une frontière plus tard nous debarquons à la ferme touristique  « Šenkova domačija » pour notre premier woofing de l’année. 

Il n’était pas possible pour nous de demander une semaine précise de woofing plusieurs mois à l’avance. Nous ne savons jamais où nous serons 15 jours plus tard mais l’envie de faire du woofing nous trotte dans la tête depuis plusieurs mois… La famille de Polona et Drejc et leurs trois enfants accepte de nous accueillir au pied levé, pour notre plus grand bonheur. Leur ferme, camping, hôtel, restaurant est un petit coin de paradis dans le village de Zgorjne Jezersko.

Nous jardinons avec plaisir le matin avec une vue somptueuse sur les montagnes. Les enfants se régalent avec les animaux de la ferme, avec les repas délicieux pris en commun avec la famille de Polona et à la fameuse pause « coffee break » à 11h où la famille, les employés et les woofers se retrouvent tous ensemble. Nous travaillions de 10h à 14h (contrat moral spéciale famille, avec au moins 1h30 de travail dans le jardin pour Antoine et Agathe, merci Polona pour l’adaptation des horaires). Ces dix jours passés ici sont un autre coup de cœur de notre voyage. Cette famille dégage une véritable sérénité et une joie de vivre communicative. L’après-midi, nous allons au lac, à 10 minutes à pieds, manger une glace, nous promener ou lézarder et profiter des animaux. Nous aurons même la chance sur deux jours de faire une rando (vélo + à pied) et dormir en refuge tenu par la belle-sœur de Drejc pour le plus grand plaisir de tous !

Cerise sur le gâteau du camping de la ferme (où nous avions planté la tente) : nous avons pu rencontrer une famille de Remois et les enfants se sont entendus comme larons en foire. Merci au passage pour le prêt du sac à dos pour notre nuit en refuge (pas de bras, pas de chocolat… pas de sac à dos, pas de rando). Nous reprenons les vélos demain après ces 10 jours de pause, heureux de vivre de nouvelles aventures vers le Triglav mais le cœur serré de  quitter la famille de Polona et Drejc. 

Le coin des anecdotes

– Nous posons notre tente entre deux maisonnettes au bord de la Drau, profitons de la terrasse et du mobilier de jardin de l’une d’elle. On aurait su, on aurait pris des grillades pour profiter du barbecue. Nous sommes dans un village de vacances Europarc abandonné, comme frappé par le Covid. Pas assez rentable, nous expliquera un riverain, le village de vacances n’accueille plus personne. Mais rien n’est clôturé, pas de panneau « propriété privé défense d’entrée », pas de vigile… et pourtant tout est encore là : chaises longues, barbecues, tables et chaises de jardin, des m3 de lames de terrasse pour de futurs aménagements, des tiny houses en cours d’installation. Surréaliste: pas de vol, pas de dégradation, pas de déchets. C’est sûr, on est bien en Autriche. 

Rubrique People – si, si, on fait aussi dans le people. Nous avons eu le plaisir de rencontrer Manon et Drice, un couple de cyclo belges en périple en Slovénie. Ils sont les créateurs géniaux d’une plate-forme d’accueil de cyclo à l’instar de Warmshower qui s’appelle Welcome to my garden : https://welcometomygarden.org/ On vous avait dit qu’on vous ferait de la pub ;-). Non, vraiment, une joie de vivre débordante et une belle énergie, sans aucun doute si vous vous voulez accueillir des cyclos ou planter la tente chez quelqu’un, rendez-vous sur leur site !

Bel été à tous, 

Nous 5.

Une grande aventure !

Bonjour à tous, nous espérons que vous passez de bonnes vacances.

Nous sommes en Slovénie et tout va bien pour nous.

Nous sommes heureux de vous présenter notre magasine que nous avons construit pendant deux mois. Nous avons tout d’abord appris la constitution d’un magasine (page de garde, sommaire, édito, articles, …) puis on réfléchissait au contenu de nos articles sur le vélo avant de les écrire à la main ou sur la tablette.

On a adoré !

https://madmagz.com/fr/magazine/2127484

Bonne lecture et bel été à tous.

Antoine et Agathe

Un projet est un rêve sur lequel on a posé une date : 05 Juillet 2023

Nous avons pris la décision de partir il y a un an déjà, avec une énergie à toute épreuve. Des émotions neuves et des décisions parfois inédites au programme (avec trois enfants âgés de 5mois, 6 et 8 ans au moment du départ, il ne pouvait en être autrement). Nous sommes partis remplis de rêves, pour notre grand voyage à vélo en famille sur les chemins du monde, prêts à se jeter dans l’inconnu. 

Douze mois que nous jonglons pour notre plus grand bonheur (et parfois avec quelques difficultés) avec les réalités familiales et la recherche constante d’équilibre entre passion et responsabilités.

Nous vivons chaque jour avec intensité. Quel bonheur que notre journée ne soit plus comprimée par le temps! Quel luxe de ne plus porter de montre et de vivre à notre rythme et à celui de la nature dans laquelle nous nous immergeons au fil des jours et des mois. 

Pour nous, le luxe se trouve dans le fait de vivre simplement. Se lever avec le soleil, s’arrêter près d’une rivière pour se baigner, dénicher un petit coin parfait pour manger ou bivouaquer, s’octroyer une longue pause pour jouer et se reposer (et faire les devoirs !), être avec les gens qu’on aime le plus au monde, et pouvoir les voir grandir, les câliner et les soutenir à chaque étape (de vélo et aussi, de leur vie).

Le stress et la pression nous semblent loin, nous ne sommes plus esclaves de la société de surconsommation dans laquelle acheter, c’est exister. Nous ne consommons presque rien, enfin si, beaucoup de nourriture ! Hormis cela, de l’air pur et de l’énergie pour pédaler et gravir les dénivelés (à notre rythme).

Les rencontres sont nombreuses, chaleureuses et imprévisibles. Elles nous remplissent encore un peu plus le cœur à chaque fois et nous rendent meilleures. Nos rencontres et l’accueil qui nous est réservés sont incroyables. Nous en sommes souvent très émus. On espère évidemment réussir à recevoir de cette manière à notre retour. Partager un repas convivial avec de nombreux fous rires, apprendre sur la culture et la façon de vivre des personnes qui nous reçoivent, savourer l’eau chaude à la douche et  se laisser tomber de fatigue dans de bons lits est notre luxe qui se répète plusieurs fois par mois. Quelle ouverture des portes et des cœurs incroyables, particulièrement en ces temps de repli sur soi et de division de la société. 

Nous commençons à entendre la question : quand est votre retour, et… après ? Notre retour de voyage est prévu en Octobre, nous ne souhaitons pas vivre en marge de la société ou exempts de tout engagement. Au contraire, nous souhaitons redevenir acteurs au sein de celle-ci pour nous réapproprier nos vies. Mais pour le moment, cela nous semble encore loin et même si tout est organisé pour le retour, nous comptons bien profiter pleinement de ces derniers mois de liberté.

Comme nous l’avons écrit à plusieurs reprises à des personnes voulant se lancer dans ce genre d’aventure : « Si vous avez besoin d’énergie positive, d’oser quelque chose de différent, de vivre intensément, d’apprendre chaque jour des choses sur vous-mêmes, sur votre environnement, sur les relations humaines, sur la capacité incroyable de chacun d’être bon, généreux, empathique, serviable et gentil, alors enfourchez votre vélo et n’oubliez pas que l’aventure commence déjà en franchissant le pas de votre porte. »

Merci d’être là et de nous soutenir, et que l’aventure continue !

On vous souhaite un bel été et de bonnes vacances.

Anna, Agathe, Antoine, Ju et Marion