Carnets de voyage

Un projet est un rêve sur lequel on a posé une date : 05 Juillet 2023

Nous avons pris la décision de partir il y a un an déjà, avec une énergie à toute épreuve. Des émotions neuves et des décisions parfois inédites au programme (avec trois enfants âgés de 5mois, 6 et 8 ans au moment du départ, il ne pouvait en être autrement). Nous sommes partis remplis de rêves, pour notre grand voyage à vélo en famille sur les chemins du monde, prêts à se jeter dans l’inconnu. 

Douze mois que nous jonglons pour notre plus grand bonheur (et parfois avec quelques difficultés) avec les réalités familiales et la recherche constante d’équilibre entre passion et responsabilités.

Nous vivons chaque jour avec intensité. Quel bonheur que notre journée ne soit plus comprimée par le temps! Quel luxe de ne plus porter de montre et de vivre à notre rythme et à celui de la nature dans laquelle nous nous immergeons au fil des jours et des mois. 

Pour nous, le luxe se trouve dans le fait de vivre simplement. Se lever avec le soleil, s’arrêter près d’une rivière pour se baigner, dénicher un petit coin parfait pour manger ou bivouaquer, s’octroyer une longue pause pour jouer et se reposer (et faire les devoirs !), être avec les gens qu’on aime le plus au monde, et pouvoir les voir grandir, les câliner et les soutenir à chaque étape (de vélo et aussi, de leur vie).

Le stress et la pression nous semblent loin, nous ne sommes plus esclaves de la société de surconsommation dans laquelle acheter, c’est exister. Nous ne consommons presque rien, enfin si, beaucoup de nourriture ! Hormis cela, de l’air pur et de l’énergie pour pédaler et gravir les dénivelés (à notre rythme).

Les rencontres sont nombreuses, chaleureuses et imprévisibles. Elles nous remplissent encore un peu plus le cœur à chaque fois et nous rendent meilleures. Nos rencontres et l’accueil qui nous est réservés sont incroyables. Nous en sommes souvent très émus. On espère évidemment réussir à recevoir de cette manière à notre retour. Partager un repas convivial avec de nombreux fous rires, apprendre sur la culture et la façon de vivre des personnes qui nous reçoivent, savourer l’eau chaude à la douche et  se laisser tomber de fatigue dans de bons lits est notre luxe qui se répète plusieurs fois par mois. Quelle ouverture des portes et des cœurs incroyables, particulièrement en ces temps de repli sur soi et de division de la société. 

Nous commençons à entendre la question : quand est votre retour, et… après ? Notre retour de voyage est prévu en Octobre, nous ne souhaitons pas vivre en marge de la société ou exempts de tout engagement. Au contraire, nous souhaitons redevenir acteurs au sein de celle-ci pour nous réapproprier nos vies. Mais pour le moment, cela nous semble encore loin et même si tout est organisé pour le retour, nous comptons bien profiter pleinement de ces derniers mois de liberté.

Comme nous l’avons écrit à plusieurs reprises à des personnes voulant se lancer dans ce genre d’aventure : « Si vous avez besoin d’énergie positive, d’oser quelque chose de différent, de vivre intensément, d’apprendre chaque jour des choses sur vous-mêmes, sur votre environnement, sur les relations humaines, sur la capacité incroyable de chacun d’être bon, généreux, empathique, serviable et gentil, alors enfourchez votre vélo et n’oubliez pas que l’aventure commence déjà en franchissant le pas de votre porte. »

Merci d’être là et de nous soutenir, et que l’aventure continue !

On vous souhaite un bel été et de bonnes vacances.

Anna, Agathe, Antoine, Ju et Marion

De la Grèce à l’Italie

On s’active pour finir le programme scolaire. Au menu du jour : les différents types de langage. Essayons d’appliquer la leçon à notre article !

Langage courant pour la fin de notre trajet grec

Anna a fini son antibiothérapie. Nous pouvons donc reprendre la route, elle est en pleine forme. Le thermomètre extérieur est lui aussi un peu trop en forme à notre goût : il affiche entre 38 et 42 degrés… Hors de question de rouler sous ces températures. Nous décidons de prendre un bus (2h) entre Trikala et Ionina. Nous remplissons la moitié de la soute à nous seuls mais tout se passe bien, les Grecs nous aident de manière bienveillante. Nous recommençons à rouler sous 30 degrés dans les montagnes. Routes magnifiques (et bien pentues), spots de bivouacs de rêve et gens adorables. Le bonheur pour finir notre périple grec jusqu’à Igoumenista.

Langage soutenu pour notre traversée en ferry d’Igoumenista à Venise

Chers enfants, notre ferry appareillant aux aurores demain (4 a.m), nous sommes contraints de séjourner cette nuit à l’embarcadère. Vous nous voyez navrés de vous infliger ce désagrément, mais que diable ! cela serait de mauvais goût que de manquer notre navire. Les voyages forment la jeunesse. Nous lèverons le camp ce soir à 21h et cheminerons de nuit sur une piste cyclable éclairée pour votre sécurité. Nous nous arrêterons écouter un récital de plein air de musique traditionnelle. Puis vous l’aurez compris, nous sommeillerons quelques heures dans le hall du terminal avant de prendre nos quartiers dans notre cabine. 25h plus tard et une mer Adriatique traversée, nous mettrons pieds et roues en Italie pour de nouvelles et trépidantes aventures, à Venise.

Langage familier pour notre périple en Italie

Truc de fou, notre arrivée à Venise. Un accueil de dingue de la part d’Adriano et de toute sa famille. Nous stoppons 3 jours chez lui : visite de Venise. Bam ! enfin une ville sans bagnoles ! Et… sans vélo aussi. Ils ne sont pas parfaits, non plus, à Venise.

Italie oblige, c’est le grand retour du saucisson dans nos assiettes et 2 soirées remplies de fous rires (et 1 coupe de cheveux home made pour Agathe) avec pizzas et pâtes avec Adriano, Joshua, Sylvia, Lorenzo,…

Lors de notre journée à Venise, arrêt obligatoire au consulat pour nos procurations de vote. Comment expliquer aux drôles qu’on risque de rentrer dans un pays où l’extrême droite est représentée en nombre… alors que cela fait 1 an qu’ils rencontrent dans tous les pays traversés des gens accueillants et tolérants qui n’ont que faire de tes origines nationales, sociales ou religieuses. Alors, lors de l’attente au consulat, la discussion ressemble à celle-ci : « Vous vous rappelez les Américains ? Ils avaient pour la plupart peur des Mexicains et nous déconseillaient de nous rendre au Mexique. On a été accueilli par la chaleur humaine partout au Mexique…et les Mexicains nous ont souvent déconseillé le Guatemala. Pourtant dans ce pays aussi l’accueil a été merveilleux. Chaque peuple, chaque communauté, partout dans le monde a « son étranger » qu’elle ne connaît pas et qui peut lui faire peur. Mais rappelez vous que l’étranger est avant tout un ami que tu ne connais pas encore. »

Après ces premiers jours off en Italie, nous remontons sur nos vélos avec le smile jusqu’aux oreilles ! Nous empruntons la vélo route « Venise-Munich » que nous ne pouvons que vous conseiller. Route magnifique, une bonne partie en gravel, on retrouve un peu l’atmosphère de la Great Divide avec plus de cyclistes et moins d’ours. On est encouragé par des tas de « bravissimo » et « respect » toute la journée et nous rentrons dans les Dolomites après avoir quitté la plaine vénitienne. On fait des bivouacs de « ouf », émerveillés chaque soir par ces montagnes majestueuses ! Feu de camp de nouveau au programme. La pluie nous chassera un peu trop tôt des Dolomites nous empêchant de faire de la randonnée comme prévu mais on en a quand même pris plein les mirettes !

Désormais, direction l’Autriche puis la Slovénie. Bonne fin d’année scolaire à tous, on vous embrasse et merci encore pour vos nombreux messages !

Le coin des anecdotes

Nous sommes sur une vélo route assez populaire donc pas mal de vélos. Mais on est environ 5% à avoir des vélos non électriques. Nous sommes assez surpris, surtout lorsqu’on voit des enfants ou des jeunes sur des vélos électriques, mais à chacun ses raisons ! La très bonne nouvelle, c’est qu’il y a par conséquent des bornes rechargeables qui nous servent pour la recharge de nos téléphones, lampes frontales et tablettes ! Toujours voir le bon côté des choses !

Sur le parcours que nous effectuons se déroule la Veneto Trail. Nous croisons donc de nombreux bikepackers et nous nous encourageons mutuellement. 500 kms de trail VTT avec pas moins de 10 000 m de dénivelé pour eux. Antoine a évidemment des étoiles plein les yeux (on fera 5000 m de dénivelé sur la partie de vélo route Venise Munich que nous empruntons). Certains s’arrêtent à notre hauteur au moment de nos pauses. Quelle joie pour Antoine quand il se fait féliciter par un d’entre eux et que ce dernier lui offre cacahouètes et sandwich camenbert-jambon fumé. Deux minutes après, Antoine déclare : je ferais ce trail quand je serais plus grand. Cette envie a elle un rapport avec le sandwich ?!

Καλημέρα

Bonjour à tous, 

1

… passage de frontière entre la Turquie et la Grèce qui se fera par voie fluviale. Kastellorizo sera notre porte d’entrée pour la Grèce. Île paradisiaque loin du tumulte touristique. Un jour passé sur cette île, sur une petite plage à jouer, nager et profiter. Un autre ferry pour nous rendre à Rhodes, jolie ville médiévale au milieu de sa horde de touristes (on n’a pas trouvé le colosse…). Puis on se prépare pour nos 22 heures de ferry pour rejoindre Athènes. Hors saison, les prix sont plus qu’abordables, nous avons une cabine 4 places. Le temps file vite. On rencontre sur le pont une famille suisse avec leurs 3 garçons voyageant en sac à dos et transports en commun/voiture. Chapeau ! Puis le soir, on rejoint notre copain cyclo Mathys qui est en compagnie de Yannick et Romane. Ils sont en mode sac à dos et rallient Tahiti (où ils ont travaillé 3 ans) à la France sans prendre l’avion sur 2 ans. On les retrouvera par pur hasard 15 jours plus tard et on partagera une belle soirée ensemble. On verra, depuis le pont, différentes îles des Cyclades.

2

… heures après le débarquement, douche froide à Athènes ! Arrivée lundi 13 mai à midi, au Pirée, port d’Athènes. On ne le sait pas encore mais l’après-midi sera éprouvante. On va traverser cette ville de 4 millions d’habitants (qui est loin d’être plate) sous une pluie torrentielle. Accalmie d’une heure où nous pourrons tout de même voir l’Acropole. Nous arrivons à plus de 20h, épuisés chez Matt et sa femme ainsi que leurs deux filles. Merci à vous 4 pour votre accueil. Ils nous ont récupéré mouillés jusqu’aux os. On valide la devise de votre famille : « The best things in life are wild and free ».

3

… jours de vélos pour arriver dans la ferme de  Yiannis et Anna. Il y a 6 ans, ils recueillent Chand, pakistanais qui a alors 18 ans. Il a passé les frontières entre l’Iran et la Turquie puis entre la Turquie et la Grèce clandestinement, la peur au ventre. Yiannis n’est pas là lorsque nous arrivons avec nos vélos. Chand nous accueille et deux minutes après notre arrivée, nous brandit un papier : sa nationalité grecque obtenue quelques heures auparavant ! Il vit dans une caravane sur la ferme, sa maison est bientôt prête . On l’invite à manger dans le logement prêté par Yiannis. Il nous a raconté son histoire qui fait froid dans le dos mais qui se finit bien. Le lendemain, on rencontre Yiannis et sa femme Anna, prof de français. Les enfants ont eu un cours particulier de grec, on a un bel itinéraire de tracé et ils nous ont fait goûter des spécialités grecques. Il y a des soirées de ce voyage qui ne s’oublieront pas… De plus, grâce à eux, on sait désormais à quoi ressemble un pistachier ! Et les enfants ont béni Yiannis qui nous a monté en camion en haut de sa montagne (500 m de dénivelé et 15 kms de gagné !).

4

… personnes qui s’arrêtent sur notre chemin et pour qui nous avons eu un coup de cœur. Ils s’appellent Chris, Georges, Cristobal et Despina. Ils nous offriront de leurs temps pour nous indiquer des bivouacs (attention : ne lâcher pas les enfants, traces de loups à moins de 15 minutes de marche d’ici…), nous faire découvrir des spécialités grecques, nous en apprendre plus sur leur pays, … Ils nous gâteront de gâteaux typiques du pays, brioches, abricots du jardin, cerises, pizzas, pop corn, jeux pour les enfants et même un flacon de propolis (Cristobal est apiculteur).

5

… corps se mettant dans une eau chaude thermale souterraine à 38 degrés aux Thermopyles. Après avoir retracé l’histoire du roi Léonidas et des Perses, place à la détente : ça décontracte les mollets. Et oui, le dénivelé est là mais les pentes sont beaucoup moins importantes qu’en Turquie. On monte plus facilement et nous sommes capables de faire 800m de dénivelé par jour. 

6

… monastères chrétiens orthodoxes hissés majestueusement sur les Météores. Ils sont perchés au sommet de falaises. Notre première partie de parcours est atteinte. De belles randonnées nous attendent pour découvrir ces lieux. On s’interroge quand même : les moines sont venus s’installer ici pour vivre reclus du monde et des centaines de touristes (dont nous) débarquent chaque jour…

7

… nuits de camping sauvage dont une vraiment magique sur un amphithéâtre de l’époque (nous avions eu l’autorisation). Les églises nous prêtent leurs parvis, les oliviers leurs terres, les sapins leurs aiguilles de pins pour un matelas tout doux. Par contre, pas de zone pastorale donc nous pouvons aisément faire du camping sauvage mais nous remplissons nos poches à eau au dernier village ou à la dernière station-service pour le soir (nos 20 L nous permettent de faire les douches, la vaisselle, la cuisine, une petite lessive et remplir les gourdes du lendemain… ).

8

… nuits au camping Meteora garden. Les touristes restent en moyenne 1 ou 2 nuits. Nous concernant, c’était sans compter Ju et Anna qui ont tourné pendant 48h à plus de 39 de fièvre… On devient potes avec les proprios qui nous proposent de nous embaucher pour la saison !

9

…. ce maudit chiffre que nous ne voulons plus voir sur ce thermomètre pour notre petite dernière. 48h à 39 degrés, visite chez le docteur qui nous dit que tout va bien… Le lendemain, ce n’est pas le 39 mais le 40 qui s’affiche. Direction le General Hospital de Trikala à 25 kms du camping. Amalia et Pauline, nos copines suisses, nous déposent toutes les deux (merci les filles !). Une batterie d’examens, des personnels soignants ne parlant pas forcément anglais, qui ont fait option boucher au lieu de pédiatrie, une petite fille somnolente et qui n’est vraiment pas au mieux. Le verdict tombe, ce sera une pneumonie et 6 jours à l’hôpital pour des antibiotiques en intraveineuse. Julien et les enfants remballent tout au camping, font les 25 kms en sens inverse et prennent un logement pour nous retrouver et nous épauler (merci à Zoé et Gregory d’être aux petits soins pour nous, votre logement est magique, vos conseils sont précieux et vos gâteaux et pizzas délicieux !).

On pense tous les jours aux supers médecins et infirmières de Pelegrin et on les regrette du fond du cœur. Réveils impromptus et sans aucune douceur 5 à 6 fois par nuit pour Anna pour ne même pas l’examiner, manque de communication, pas un geste ou parole douce lors de l’examen (ils sont donc 3 à la tenir de force pour l’ausculter), staff non aimable hormis un médecin et une infirmière, chaleur intense dans les chambres (il fait 35 degrés dehors), chambre partagée la dernière nuit,… Les parents grecs hurlent contre le staff dans le couloir, quelle ambiance ! Alors je dis à Anna : « on serre les fesses, on garde le moral, tu guéris le plus vite possible pour qu’on puisse prendre la poudre d’escampette ! » 

Une sortie le mardi 4 Juin avec un contrôle prévu le 6. Et là on remercie chaleureusement Tata Mimi et notre médecin de France nous évitant une seconde hospitalisation (on vous passe les détails techniques mais heureusement que Tata Mimi a pris les choses en main et à rédigé la procédure appliquée en France en anglais). Quelle joie de se retrouver tous ensemble réunis ! 


Là, c’est donc repos et remise des émotions avant de repartir sur les routes ! Julien nous dit en souriant : « on ne rentre pas avant d’avoir fair 10 000 kms » et bien à ce rythme nous ne sommes pas rentrés ! 

Merci pour votre soutien infaillible et vos nombreux messages ! 

Beau mois de Juin à tous en espérant que le soleil pointe le bout son nez en France, ici on atteindra les 40 degrés la semaine prochaine… 


Le coin des anecdotes

– Notre ferry pour Rhodes à 3 heures de retard, résultat : arrivée à 21h30. Nous ressemblons à des indiens dans la ville avec nos gilets jaunes, nos frontales,… quand nous traversons un quartier huppé où tout le monde est bien habillé et nous détaille attentivement. Pour couronner le tout, Anna a envie de dormir et hurle à gorge déployée, comme ça on est sûr que tout le monde se retourne. L’arrivée à l’hôtel est la bienvenue. 

– Nous faisons le plein d’eau chez Artis, électricien sur des machines agricoles. Il nous offre gentiment le goûter. On repart et au milieu de grandes plaines agricoles que nous traversons pendant trois jours, un bois voit le jour. L’agriculteur qui a le champ à côté nous autorise à camper. A 22h, par pur hasard, Artis revient d’un dépannage et passe devant notre tente. « No sleep, no sleep, souvláki « . On tente de lui expliquer que nous partons nous coucher et que nous avons déjà mangé. Il nous répond « no sleep, come back 20 minutes « . Il revient avec son fils : 15 brochettes, des frites et des boissons, fièrs et heureux de nous offrir ce festin. Merci Artis. Les enfants étaient fous de joie de pouvoir sortir de la tente pour vous attendre !

-Les petits phrases d’Agathe :

En pleine plaine agricole, sous plus de 30 degrés, avec son sourire coquin : « Je vous préviens à 16h09, je pète un câble si on n’est pas arrivé au lieu de bivouac. Je reste assise sur le tandem mais je ne pédale plus et je crie ». 

« Maman, Cléopâtre, elle aurait préférée être devant sur le tandem ou derrière en follow me? »

Clap de fin de notre fabuleuse traversée turque

« Une brise légère » nous indique la météo. Clairement, ceux qui tiennent le site « Meteoblue » ne sont pas cyclistes… On bataille contre un vent de folie (rafales de plus de 50km/h), notre Antoine peste contre les montées et le vent, il lutte comme il faut et on arrive à s’élever dans ces sacrés Monts Taurus !

Majestueuses ces montagnes ! Elles nous permettent de faire de magnifiques bivouacs sauvages et nos traditionnels feux de camp à l’abri des regards. C’est évidemment exigeant de s’élever à plus de 1200 m d’altitude, de redescendre puis de remonter à la même altitude. On se croit dans les montagnes russes d’une fête foraine, mais cela à l’avantage (toujours voir le positif !) d’alterner entre montagnes et côtes, entre nature et histoire.

Grosse descente et visite d’une ville romaine de plus de 2000 ans à Sidé avec baignade et glaces à la clef puis grosse montée et visite de l’amphithéâtre romain le mieux conservé au monde.

Notre route vers Antalya se fait par un accueil chez Özkel dans un petit village de montagne, lors d’une journée de grosse pluie. Elle travaille avec son mari pour ouvrir un restaurant en juin. Elle prend tout de même le temps de nous amener chez elle, de nous mettre au sec, de nous laisser les clefs de la maison, nous montrer la machine à laver et la cuisine et elle repart. La gentillesse des Turcs est vraiment incroyable. On passera du temps avec ses deux grandes filles, une d’entre elles offrira deux poupées Barbie à Agathe, qui se découvre une passion pour ces poupées. 

Nous descendons de ces Monts Taurus (1100m de descente en 10 kms) et découvrons des orangeraies, champs de grenadiers et serres de tomates/aubergine/bananiers/fraisiers sur des dizaines de kilomètres à la ronde. On achète nos fruits directement au producteur (quand ils ne nous arrêtent pas pour nous les offrir – j’avoue avoir un peu pesté lors d’une montée lorsque j’ai roulé avec les 4kgs de concombres offerts avant une pente à 30% mais promis, on les a tous mangés !). On dort dans des orangeraies, fruits frais pressés par nos soins le matin. Merci Ali de nous avoir permis de faire le plein de vitamines dès le matin !

Notre arrivée à Antalya chez Serkan (merci une nouvelle fois au réseau warmshowers d’exister) se fait donc de la meilleure des façons. Nous resterons avec Elif et Serkan une journée, plage et visite de la ville au  programme. Et surtout de bons fous rire : Serkan est très drôle et heureux d’être avec les enfants ; ils avaient même prévu pour eux dessins et feutres, frites, chocolat, dessins animés en français …

Allez, il faut repartir et deux choix s’offrent à nous : longer la côte sur une 2×2 voies avec tunnels ou faire 2700m en 110 kms. Et bien, on travaille pour enlever la cellulite et raffermir nos corps et on transpire : vous devinerez donc notre choix. Et une journée avec un minimum de 8 kilomètres avec 700 mètres de dénivelé ; on touche nos limites et le trek aussi. La roue arrière a été changée au Mexique et la nouvelle roue ne supporte pas les gros pourcentage des routes de montagne turque. Julien a changé 7 rayons en 2 mois. On a du mal à trouver une roue plus costaud (c’est le problème du standard 28 pouces, pour ceux à qui ça parle) et on a bien sûr aucune envie de renoncer à la montagne. Solution : il va falloir refaire le plein de rayons.

On redescend une dernière fois sur la côte. Cela ressemble à la Corse. On rencontre Mathis, cyclo français rentrant en France depuis l’Inde. On roule ensemble (au vu des coef des pentes, merci à toi d’avoir papoté avec Agathe qui marchait à côté de toi pour m’alléger puis d’avoir attendu Antoine qui mettait toutes ses forces dans les pédales pour essayer de suivre la conversation !), puis feu de camp en se racontant nos récits de voyage. Les enfants sont ravis de ces moments et nous aussi. Nous avons ensuite trouvé de magnifiques spots pour dormir en bord de mer et se baigner – belle récompense pour Antoine après la grimpette des derniers jours.

Notre route en Turquie s’achève à Kaş, sous nos yeux émerveillés devant la beauté de cette baie. Nous nous arrêtons dans un camping avec une vue et une mer turquoise vraiment magnifiques. Par contre, petit point à améliorer pour les prochains voyageurs, la température de l’eau laisse à désirer.


Le 9 mai au soir, après plus de deux mois en Turquie, les yeux tournés vers la mer, les yeux sont embués. Quel peuple rempli de gentillesse et de chaleur humaine, que de paysages divers et somptueux. Quel bonheur d’avoir roulé sur les petites routes et chemins du Sufy Trail (merci Ingrid et Serkan). Quel bonheur d’avoir pu faire autant de bivouacs somptueux.

La route doit continuer mais nous quittons à regret ce pays pour lequel nous avons eu un véritable coup de cœur (si on fait l’impasse sur son président évidemment). Merci à vous, amis turcs, pour votre accueil, vos messages Whatsapp quotidiens d’accompagnement, vos attentions, vos sourires, vos klaxons (vous êtes des fous du volant), on ne sera jamais à votre hauteur pour l’accueil mais nous en prendrons de la graine, soyez en sûrs. On emmène un bout de vous pour la suite de notre chemin, on ne vous oubliera pas, merci, du fond du cœur.

Cap sur la Grèce. 

Güle Güle. 

Le coin des anecdotes

Il nous reste 5 kms à parcourir. Tout le monde a besoin d’une pause ; on s’arrête pique-niquer. Julien ne fait que regarder la montagne devant nous et son GPS. 20 minutes plus tard, il nous dit : « ça me dit bien de passer par là, ça fait un détour de 18kms et 800m de dénivelé, cela nous prend un jour de plus mais si on fait les fonds de sacoche, on a assez de nourriture ». Antoine a la bouche grande ouverte, prêt à gober une mouche : » Papa, c’est une blague ? ». « Bah non, ça va a être chouette », lui répond t’il. J’observe la scène amusée, on en a tous plein les jambes sauf Julien, qui clairement est au-dessus du lot physiquement. Il se rangera finalement au reste de la famille et on fera les 5 kms sur du plat. Il finira sa journée par 300 pompes et sans avoir vu sa montagne. Et moi je rigole encore toute seule en revoyant le visage d’Antoine…

Quand la magie du camping opère… On a toujours eu des supers voisins (dédicace à Nico et Corinne) et c’est aussi le cas en camping. A Kaş, nous sympathisons donc avec nos voisins : Eigine, un médecin turc en caravane et Ralph, un pré retraité allemand, en voyage moto itinérant au long cours. A 18h, Eigine nous dit : « venez tous à table, j’ai fait à manger pour tout le monde. » On est le 8 mai et on ne peut s’empêcher de se dire en trinquant à l’apéro : »la guerre, quelle sombre idiotie ». Ralph renonce à voyager en Iran à cause des tensions avec Israël (soutenue par l’Allemagne et la France) et nous, avons renoncé à traverser la Russie (nous voulions rejoindre la Mongolie via l’Europe du Nord et la Russie lors de notre projet initial). Deux pays et deux peuples que nos enfants découvrirons sûrement quand la folie de la guerre sera passée. Bref !

On passe une excellente soirée, tout le monde se régale et l’on perfectionne notre culture culinaire turque. Le lendemain, Eigine appelle Antoine : « viens, on va faire des hamburgers ». Les filles, elles, ont adopté la caravane. Et là, sous nos yeux ahuris, il commence à vider sa caravane et à nous donner au moins 4kgs de nourriture, casquette, bouilloire, lunettes de soleil, lampes extérieures, couteau et on en passe… Antoine pousse des : »waouh, non mais c’est diiiiiingue, non mais, non mais, non mais,… », s’extasiant devant tous ces objets (on pensait l’habituer à vivre avec l’essentiel, ce n’est pas tout à fait gagné !). On remercie chaleureusement Eigine et évidemment on lui dit : « c’est adorable mais nous sommes à vélo et tu sais, on a besoin de rien. Nous avons déjà fait un colis pour la France de 5 kg de cadeaux reçus durant ces deux mois en Turquie la semaine dernière car nous étions trop lourds ». La sentence tombe : « Si vous refusez, je vais être très vexé ». « OK, on ne va pas se fâcher mais tout ne rentre pas dans les sacoches, Eigine, peut-être que la casquette suffit ? ». Rien à faire ; aucune négociation possible… Il vérifie que nous prenons tout et c’est très très lourd. Mais c’est avec le sourire d’avoir croisé sa route que nous prenons le chemin pour le ferry nous amenant à Katellorizo, petite île grecque. Nous avons donc toujours ta bouilloire avec nous, sois en rassuré !

L’aventurière en herbe

Bonjour à tous,

Je viens de fêter mes 15 mois et je me suis dit que vous seriez peut-être content d’avoir de mes nouvelles ! Je vais continuer à tout vous raconter :

Niveau vestimentaire : depuis que j’ai quitté le Mexique, je dois être habillée. Aimant vivre en couche, je le fais savoir à mes parents en hurlant dès qu’ils me mettent un pantalon, une polaire ou des chaussettes. Comme ça, ils vont se débrouiller pour me retrouver du soleil au lieu de la neige ! Et dès que je peux, je suis toute nue et surtout sans chaussures.

Niveau couches : les couches lavables battaient leur plein en Amérique Centrale, cela séchait en un tour de main. Et bien, depuis notre arrivée en Turquie, elles sont au fond de ma sacoche. Couches jetables à 100% et lingettes 100% non écolo… la famille n’en est pas très fière mais difficile de faire autrement avec la météo. 

Niveau transport vélo : je suis dans ma remorque pour les siestes (que nous avons changée pour la marque Thule et qui me convient beaucoup mieux). Je me permet d’hurler pendant 2 minutes à chaque fois que mes parents me mettent dedans pour la sieste, ça fait toujours son petit effet quand nos hôtes me voient pleurer : « oooh la pauvre ». Et je m’endors 50 mètres plus loin… Quand je me réveille, j’ai toujours une petite minute où j’observe mon environnement, aucun repère hormis les 4 êtres humains m’entourant au quotidien.

Et puis lorsque je suis réveillée et que l’on doit encore rouler, je suis sur le siège avant avec Papa. Je fais coucou à tout le monde, comme la reine d’Angleterre. Succès garanti : les gens s’arrêtent et m’offrent des sucettes. Je leur envoie un petit bisou et hop on repart ! Mon frère et ma sœur sont dégoûtés car parfois je suis la seule à recevoir des petites sucreries.

Niveau alimentaire : Maman continue à m’allaiter pour contrebalancer les petits écarts. Œufs durs, fromage, fruits et légumes rythment mes pique-niques. Le soir, je raffole du boulgour ou des célèbres pâtes au fromage cuisinées au réchaud. Mes parents font attention mais quand on est invité, on m’emmène souvent à l’abri de leurs regards et là… : glace, baklavas, bonbons, thé sucré à profusion, un vrai régal !

Niveau jouets : un livre et des marionnettes de main offerts par Mamie, nos Tupperware et bols, une petite voiture et surtout tout ce que la nature m’offre : bâtons, pierres, feuilles,… Je joue souvent dans ma remorque quand nous sommes arrêtés, je ne sais pas ce que c’est d’avoir une chambre. A mon retour, j’espère que mes parents auront la présence d’esprit de mettre la remorque dans ma chambre !

Niveau motricité : à 1 an, je fais mes premiers pas. Pas évident avec un terrain qui n’est jamais plat, entre cailloux, pente, trous dans l’herbe,…et oui c’est cela de ne pas habiter en maison. Mais je m’accroche et à Istanbul, j’ai fais de sérieux progrès en quelques jours. Maintenant je gambade dès que je descends de ma remorque. Je me prends des belles gamelles mais pas de pleurs. Je n’en ai pas le temps si je veux essayer de suivre les déplacements d’Antoine et Agathe !

Niveau éducation : Papa m’apprend plein de choses sur la faune et la flore quand je suis sur le siège vélo devant lui, et le reste du temps aussi d’ailleurs ! Maman me monte des petits ateliers Montessori au campement (c’est la mode m’a elle dit…) et mon frère et ma sœur me font faire plein de bêtises (par exemple, ils me mettent dans l’eau de la fontaine au bivouac et je reviens vers la tente complètement trempée, mon frère joue à me faire peur,…)

Niveau câlins : cela bat son plein ! Ce que j’adore : le matin, dans la tente, je réveille tout le monde à tour de rôle et je leur fais un petit câlin.  Et puis j’ai des câlins du monde entier ! Peu importe le pays visité, je passe dans les bras de toutes les personnes que je rencontre ! Même un policier qui était dans un salon de coiffure à Konya a demandé au coiffeur d’arrêter sa coupe ; j’étais dans la rue et il a appelé Papa pour que je puisse prendre une photo avec lui ! Incroyable !

Au Mexique et en Turquie, des gens que nous n’avions jamais vus et à qui nous n’avions jamais parlé me prennent dans leurs bras sans demander la permission à mes parents. Au début, cela fait bizarre mais finalement on s’est tous habitué et cela nous fait sourire et même chaud au cœur de recevoir autant de chaleur humaine. 

Niveau sommeil : pas de souci pour mes siestes, je suis bercée au rythme des coups de pédales. Je m’améliore : si Papa arrête de pédaler, je continue ma sieste. Avant il devait tout le temps pédaler, même pendant la pause courses. « Mon père, il est tellement fort  » comme dirait Aldebert, mais j’essaie de le préserver un peu tout de même. La nuit, je vis au rythme des bruits des duvets, des fermetures éclairs de la tente mais je suis contente d’être entourée ! Je me réveille quand même parfois (ou plutôt toutes les nuits) histoire de pimenter un peu le quotidien ! Mais je ne réveille que Maman, c’est plutôt fairplay pour mon frangin et ma frangine, non ?

Niveau matériel de puériculture : ma chaise haute, ce sont les genoux de mes parents. Mon lit bébé, un matelas Thermarest et ma poussette : ma remorque vélo. 

Niveau douche : tous les 3 jours environ. Si l’eau est vraiment trop froide, en bivouac, maman fait tout doucement avec des cotons lavables. Papa, lui me lave à grande eau. Et là… j’hurle ! Non mais !

Niveau vaccin : je suis à jour ! Merci aux copains venus nous voir en voyage qui nous ont amené les vaccins n’existant pas au Mexique (dans un thermos isotherme permettant de transporter des seringues devant rester au froid). Les autres vaccins, je les ai fait au Mexique. Pas de lotion anti-douleur, pas de pansement : tu arrives, tu es déjà en body, THE piqûre et 2 minutes après tu ressors ! Pas de prise de tête avec le pansement anesthésiant à mettre une heure avant !

Bref, je suis une petite fille heureuse ! On verra à mon retour comment je pourrais faire des siestes sans être bercée sur les routes du monde. Mes parents se demandent aussi ma réaction lorsqu’il sera temps de prendre le chemin de la crèche ou de la nounou ! Moi, je profite de chaque moment avec eux 4. Chaque chose en son temps !

Allez, bon vent à tous (de dos de préférence !)

Anna (ou Kikou passe partout).

La Turquie, le paradis !

Bonjour,

Nous revoilà, un peu plus grassouillets grâce (ou à cause ?) de la délicieuse nourriture et des nombreux repas partagés avec les charmants turcs rencontrés sur notre route.

Alors reprenons notre récit au 24 mars. Nous fêtons comme il se doit les 7 ans d’Agathe et les 9 ans d’Antoine. Jour de repos dans la maison de la communauté cyclo d’Eskişehir où nous sommes hébergés. La veille au soir, nous avions fait la fête avec ces belles personnes à notre arrivée avec barbecue, musique, … Le lendemain, le jour J, nous nous rendons tous les 5 dans un parc avec jeux en plein air et resto à la clef. Les enfants sont ravis (et surexcités) et nous aussi. Il nous tenait à cœur de faire quelque chose de différent le jour de leurs anniversaires. Nous resterons 2 jours de plus à Eskişehir, laissant la vague de froid passée. Cela nous permet de visiter le superbe musée de sciences (prix dérisoire de l’entrée : 35 lires turques soit 1 euro).

Nous remontons par la suite sur nos vélos, continuant dans les montagnes. Les champs d’oliviers ont laissé place aux bergers (qui montent sur un âne) avec qui on papote lors de nos pauses pique-nique. On aura le plaisir de goûter leur bon fromage et d’apprendre qu’il y a des loups et des chacals dans les montagnes. On comprend mieux la présence systématique de deux chiens de troupeau avec les moutons. On aura même la chance lors d’un bivouac, d’entendre une meute de chacals contourner notre campement en aboyant.

Un soir, nous nous arrêtons pour chercher une petite supérette. On demande à Yüksel notre route ; on finira par camper dans son jardin et Süheyla, sa femme, nous apprendra à faire du pain. Les enfants devaient faire leurs devoirs, le thème sera … travaux pratiques. Le soir, après la rupture du jeûne (nous sommes encore dans le mois du ramadan), nous partageons leur repas, véritable festin. Le lendemain, du lait frais nous attend. Ils ont été traire les vaches de la tante habitant à côté pour qu’on se régale.

Cela fait 6 jours que nous roulons sans pause et avec nos 600 m de dénivelé positif quotidien, les jambes ont besoin de repos et d’un peu de confort malgré des spots de bivouacs sauvages magnifiques.

Quand tu cherches un hôtel indiqué sur Google Maps et que tu ne le trouves pas, tu demandes ta route. Cumhur nous indique que l’hôtel est fermé mais que sa maison, elle, est grande ouverte ; cela crée encore une jolie rencontre ! Les parents d’Aydin et Medine, qui eux vivent en France (merci à eux pour les traductions via Whatsapp vidéo !) nous ouvrent grand les portes de leur maison et nous offrirons une journée de repos dans la maison de vacances d’Aydin en partageant temps et repas avec toute sa famille. Ils nous emmèneront même visiter une ville souterraine datant de 2700 ans !

Nos journées sont chaudes mais dès 18h, il fait très froid, nous sommes en altitude. Nous refusons parfois des invitations car nous voulons poursuivre tout de même la route ! Nous avons en vue la Cappadoce ! Nous quittons le Sufi trail pour rejoindre Beysehir où nous attend Mustafa, un homme chaleureux et très attentionné dont nous avons eu le contact via le réseau warmshowers. Responsable du club de vélo de la ville, il  nous annonce que le sponsor du Club nous offre 2 nuits d’hôtels avec petit-déj et nous offre 4 superbes t-shirt de vélo ! Il fait 2 degrés, on le regarde tout sourire, les enfants le remercie avec grande joie !

Nos vélos sont laissés dans le garage de l’hôtel. On a décidé de louer une voiture durant 1 semaine et de troquer nos vélos pour nos sacs à dos pour se rendre en Capadoce (la route entre Konya et Gorême est assez monotone avec 300 kms de ligne droite dans une plaine désertique et nous ne voulons pas arriver trop tard en Grèce pour la chaleur). Nous partons donc faire de l’itinérance mais à pied cette fois-ci.

On partage le cadeau d’anniversaire des enfants avec émotion : un tour de montgolfière au milieu d’une centaine de montgolfières (lever très matinal à 4h30 du matin !). Féérique ! Nos bivouacs sauvages nous permettent d’admirer les cheminées de fées et les montgolfières, seuls au monde. Nous faisons aussi de l’histoire en visitant : un caravansérail, lieu où les caravanes de marchands faisaient jadis étape sur la route de la soie ; une ville souterraine de 18 étages de plus de 3000 ans (dédale de tunnels impressionnant) ; village troglodyte où turcs musulmans et grecs chrétiens cohabitaient ; château troglodyte,…

Et puis, nouvelle aventure, nous partons avec nos sacs à dos en itinérance mais à pied cette fois-ci avec nos 3 loulous dans un canyon dans la vallée d’Ihlara. Même en mode minimaliste, nos sacs à dos sont bien remplis mais tout le monde joue le jeu. Belle expérience que nous souhaitons renouveler sur certaines parties du parcours restant. Bref, une semaine hors du temps ! 

Nous repartons maintenant  pour notre deuxième stage montagne de Turquie, dans les monts Taurus cette fois ci. 400 kms et pas moins de 6000m de dénivelé pour traverser puis longer cette chaine de montagnes sur la côte Lycienne. Ça devrait être magnifique, riche en patrimoine historique, et un peu dur aussi …

A bientôt, la French Family

Le coin des anecdotes

A Eskişehir, on nous demande si on peut nous interviewer. Nous acceptons et passons une soirée mémorable de fous rires. Il ne doit pas y avoir trop de bruit pour le son (reportage vidéo) : cela commence par Anna qui fait cogner la gourde contre la table, puis une meute de chiens qui aboie pendant 30 minutes, un train de marchandises qui passe, des avions de chasse en plein entrainement puis Antoine et Agathe qui en ont marre et commencent à jouer en faisant un max de bruit, sans oublier l’appel à la prière. Cela devait durer 15 minutes, on en a eu pour 2h30. On a finit par prendre l’apéro tous ensemble le temps que le calme revienne. 

Dédicace à nos coiffeuses de tout temps (Maryse, Claudine, Ghuilaine et Coralie) :  tu oses demander à tes hôtes si le lendemain, un rendez-vous chez le coiffeur est possible. Et bien, on vient de finir le repas et le thé, il est 22h et ils te disent : les hommes, vous partez au salon de coiffure ; les femmes, vous, vous allez partir chez la voisine (les femmes se font toujours coiffer à la maison). Antoine et Julien partent au salon avec Cumhur : le salon est ouvert tant qu’il y a du monde. Poêle à bois dans le salon, une théière posée dessus, coiffeur avec la clope au bec. On a remonté le temps et c’est génial. Des ambiances comme ça n’existe presque plus chez nous. Concernant les filles, nous partons avec Kezban, sa fille et sa belle-sœur chez la voisine (dans la salle de bain de la voisine pour être tout à fait exact) dans un espèce de tuc-tuc. Heure de la coupe de cheveux sans que cela ne pose le moindre problème : 22h30. Vive les Turcs, leur sens de l’accueil et leur gentillesse. On a beaucoup ri avec Agathe quand la coiffeuse nous dit : la coupe vous plaît ? Bah… on ne sait pas, il n’y a pas de glace…

Petit instant émotion pour finir l’article (si vous versez une petite larme et que cela vous brouille la vue, au moins vous aurez tout lu).

Le contexte : problème de roue sur le Trek + problème de manette de frein sur le Pino = on s’arrête à un magasin de vélo. Il est 14h30 ; on repart du magasin à 17h, il nous faut sortir de la ville pour trouver un lieu de bivouac. Une voiture se met en warning, un homme nous interpelle. Comme Anna dort dans la remorque, Julien lui dit : « désolé, le bébé dort,  je ne m’arrête pas. » Je m’arrête à sa hauteur : Hassan nous demande de dormir chez lui. On lui dit que pour nous tout est ok, qu’on ne veut pas déranger. Hassan me dit que ce n’est pas une question, qu’une invitation ne se refuse pas et me met son téléphone dans la main en me disant de le garder car il y a son adresse indiquée sur Google Maps. Nous les suivons et 30 minutes plus tard, nous apprenons leur histoire.

Hassan et Selver sont originaires de Malatya. Ils ont tout perdu lors du tremblement de terre ayant frappé leur ville il y a un an. Selver était alors enceinte de 8 mois et leur premier enfant avait à ce moment là 2 ans. Ils ont été pendant 1 mois dans la rue et ont décidé de déménager loin de cette ville avec leurs 2 mamans. Ils sont traumatisés et ne veulent plus jamais retourner là-bas. Leur histoire  nous laissent sans voix et très émus. Ils se font une joie de passer du temps avec nous alors qu’ils n’ont plus rien. Cette leçon de vie, de partage et de courage !

Nous découvrons avec eux une nouvelle religion, l’alévisme. Cette population était à l’époque nomade ou semi-nomade, ce qui explique nos repas pris avec eux par terre autour d’un grand plateau. Bravo pour ce que vous êtes et ce que vous dégagez Hassan et Selver. Ils ont donné comme nom à leur petite fille : Güneş, qui signifie soleil en français.

Günaydın

Nous essayons toujours de nous adapter au pays dans lequel nous voyageons. Julien a donc planté le décor dès notre arrivée en Turquie : il a tout d’abord adopté la moustache pour son plus grand plaisir (un peu moins pour le mien), et, dès le pied posé à Istanbul, il a offert une tournée générale de kebab à toute la famille. Sur les derniers jours mexicains, il avait appris tous les mots turcs tournant autour du kebab. 

Notre arrivée à Istanbul (après un vol en 1 correspondance au lieu de 2, merci Air Canada et 8h de décalage horaire) se fait de la meilleure des façons possibles. Les enfants retrouvent par surprise leurs grands-parents maternels. Puis un jour plus tard, à notre tour d’être surpris par l’arrivée de mon frangin et de Solène. On passera 5 jours chaleureux partagés entre visites (Sainte Sophie, palais de Topkapi, mosquée bleue, Grand Bazar, bateau sur le Bosphore…), découverte du bain turc (on a tous retrouvé une peau de bébé : gommage et massage en mode bain moussant), parties de jeux de société endiablées, découverte culinaire, devoirs avec les grands-parents, Anna qui allonge ses premiers pas, partage de temps ensemble …

Une semaine plus tard, beaucoup d’émotions en se disant au revoir. Il est temps pour nous de remonter sur nos montures, avec 30 degrés en moins au compteur par rapport au Mexique. Une fois les doudounes remises, nous prenons un ferry pour sortir d’Istanbul et rejoindre Yalova en traversant la mer de Marmara. Nous sommes accueillis par Aşme et Mert, leurs 2 enfants de 1 et 6 ans et Mamie Nezahat. Quel accueil ! Ils ne nous laissent par repartir le lendemain et nous resterons avec plaisir une nuit de plus. Nous avons le droit à 2 leçons de turc (pas facile !), nous goûtons avec délice les baklavas, yufka, poissons frits et autres spécialités locales, et ils nous parlent du « Sufi trail ».

Quand on voit comment les voitures roulent en Turquie, on s’intéresse de près à cet itinéraire. Ni une ni deux, on contacte Iris et Serdat, fondateurs de ce trail, et ils nous envoient dans la minute qui suit le tracé GPS. Quand ça veut, ça veut ! Nous voilà donc actuellement sur ce tracé avec environ 4 fois plus de dénivelé que sur les 2×2 voies mais nous avons retrouvé les montagnes et sommes heureux ! Un soir, des paramedics nous conseillent un endroit pour camper et à 19h15, heure à laquelle ils rompent le jeûne (nous sommes en plein mois de ramadan), ils arrivent au niveau de la tente pour partager un festin avec nous!

Après 3 mois à rouler sur le plat au Yucatan, il nous fallait un stage de renforcement en montagne. On est servi : les dénivelés sont plus importants que ceux que l’on a connu dans les Rocheuses et les pourcentages… bah 31% on n’avait jamais fait. On sera affûté pour faire le Tour de France, comme dit Antoine, en quittant ces montagnes.

Dans un voyage au long cours, certains journées se démarquent grandement des autres. Ce matin là, il neige à gros flocons. Nous avons dormi en dur. Le débat commence pour savoir si nous prenons la route sur cette étape de seulement 23kms mais avec une partie sur piste, 600 mètres de dénivelé positif, une météo peu clémente : grêle, rafales à 30 km/h et la neige sont prévus. Comment ferons nous pour les changes d’Anna ? L’allaitement ? Lutter contre le froid pour Agathe et moi (les frileuses de la famille) ? S’arrêter manger ? Prendre une pause ?

Oui mais… c’est quand même magique de rouler sous la neige non ? Antoine : « Moi, c’est mon rêve, s’il vous plaîîîîtt. » Agathe : « Je voudrai faire plaisir à Antoine mais j’ai peur de pleurer à cause du froid. » Anna : Elle gambade dans le couloir en se marrant… Nous :  « Antoine, nous ne partons pas pour 1h de luge avant de se remettre au chaud à l’intérieur. » L’ enthousiasme d’Antoine est contagieux doublé à l’envie d’être à Eskişehir 2 jours plus tard pour les 7 ans d’Agathe et les 9 d’Antoine.

Réfléchissons à la logistique : il nous faut une adresse en arrivant pour ne pas chercher 1 heure un logement, changer et allaiter Anna juste avant de partir, emmitoufler Agathe et lui couvrir les pieds (zone la plus délicate), préparer le pique-nique et un thermos de thé avant de partir pour ne pas s’arrêter longtemps, repérer des petits hameaux en cas de pépin,… et oui nous partons avec 3 enfants dont un bébé.  Que de questions que nous ne nous posions pas avant !

Deux heures plus tard, on s’élance. On fera 3kms en 1h, on descend de nos vélos, on pousse, la pente est très raide. Mais effectivement, c’est magique cette neige qui nous entoure, dur mais magique. Les garçons se livrent à des batailles de boules de neige. Avec Agathe, on discute et on admire ce magnifique paysage mais c’est le deal, pas de batailles pour elle avant l’arrivée, elle garde ses gants secs. Anna, comme les bébés du nord de l’Europe fait des siestes du tonnerre dans sa remorque (elle dormira 2h le matin et 2h l’après-midi).

On entend le muezzin et sa mélodie au milieu de ce paysage grandiose, irréel. Et puis… ce pique-nique sous l’abri bus interrompu par Selattin et Sevim qui nous invitent à se réchauffer chez eux. A peine la porte passée, un festin est cuisiné pour nous. Ils sont honorés de nous recevoir, veulent nous garder pour la nuit mais nous voulons continuer un petit peu. Nous avons les larmes aux yeux en repartant 2 heures plus tard tellement il y a d’émotions. Quand la maman de Selattin nous sert dans ses bras, on sent réellement la bonté de cette femme. 

Une énorme montée sur une piste neigeuse où nos pneus dérapent, un soleil timide qui pointe son nez pour la descente après avoir passé un col venteux (indice : il y avait 10 éoliennes) et une belle descente où nous rions, soulagés et ravis d’avoir réussi sans pleurs et avec le sourire de nos enfants. Nous sommes accueillis le soir par Burak et Shirva, la journée se finira en dancefloor. 

Nous avons l’impression d’avoir vécu 10 journées différentes en une. Que nos cœurs ont battu la chamade pour l’effort physique, pour la beauté des paysages et évidement pour les émotions procurées par la rencontre avec ces personnes pleines d’amour et de bonté. Durant ce voyage, nous avons évidemment des moments de discorde avec nos enfants (nous avons pimenté notre vie avec 3 enfants mais on ne connait jamais la force du piment, pour notre petite Agathe le piment peut parfois être doux mais aussi…relevé !). Aujourd’hui, nous avons été admiratifs de leur progression physique et mentale, leur persévérance, et tellement heureux d’avoir évoluer à leurs côtés. Émerveillés et le sourire béat, nous nous endormons, ravis d’avoir pris la route.

Nous continuons le lendemain notre route vers Eskişehir où nous dormons dans un community center spécial cyclo ! Un beau concept de partage où les cyclos de la ville se rejoignent pour des ateliers vélos, la maison est le point de départ pour rouler ensemble et pour faire un repas après et une partie sert de guesthouse pour cyclistes du monde entier.

Nous découvrons avec joie ce nouveau pays, nous commençons à prendre nos repères en 15 jours : alimentation, monnaie locale (lire turque), chant du muezzin lors des 5 prières quotidiennes, gentillesse, bienveillance et générosité des turcs (les mexicains, vous avez de la concurrence) … Pour la langue, c’est plus compliqué, on ne comprend rien ! Peu de monde parle anglais. Beaucoup de gestes pour s’exprimer et … merci google traduction ! 

Nous alternons entre nuits dans des familles, chambre dans une colonie de vacances que l’on nous prête, une nuit en hôtel car il faisait vraiment froid et, avec joie, nous avons retrouvé le camping sauvage. Le froid devrait être désormais derrière nous.

A bientôt pour de nouvelles aventures. Güle güle.

Le coin des anecdotes

Je voulais remercier les muezzin de Turquie qui bercent nos enfants le soir quand nous sommes dans la tente. Vous avez de jolis voix messieurs.

Quand mon regard croise celui des femmes en burka intégrale, le choc des cultures s’opère. Perso, j’aimerais leur donner mon magasine féministe préféré :  » Causette ». Et ces femmes, elles, elles doivent se dire que je ne suis pas gênée de me trimballer en legging et T-shirt. Bref, il faut de tout pour faire un monde mais j’aimerais m’assurer qu’elles sont tout à fait heureuses quand même… Agathe trouve que leur tenue est dangereuse, qu’elles peuvent tomber et s’empêtrer dans leurs voilures. Argument à avancer aux hommes de la maison peut-être ?

Pour finir, quelques photos de la fin du Mexique, ça réchauffe, c’est psychologique. Et puis, on en profite pour remercier Ilya, qui nous a accueilli à Playa del Carmen. Il nous a aidé à récupérer les cartons, nous a fait de supers hamburgers, nous a emmené à l’aéroport. De grandes discussions sur la guerre en Ukraine, sur le fait qu’il ne peut pas rentrer voir sa famille à Moscou au risque d’être mobilisé… Ilya, on peut te le dire maintenant, avec tous tes ordis, tes caméras de surveillance… on s’est fait un film et on s’est dit que peut-être tu étais un espion russe ?

Adios Mexico

Bonjour à tous,

Après quatre mois passés au Mexique, Guatemala et Belize, vient le temps des adieux. Avant de quitter le Mexique, qui nous aura énormément marqué, on profite de la carte postale et des spots paradisiaques de la Riviera Maya. On délaisse nos vélos pour une quinzaine de jours. On ne quitte plus nos maillots de bain (ça rattrape notre bronzage cycliste !) et on coule des jours heureux les pieds dans l’eau.

L’eau est tantôt salée, à Mahahual, le long de la mer des Caraïbes. Étrange impression car ce village de pêcheurs est devenu étape des bateaux de croisière. On y profitera de la plage, des noix de coco, de la barrière de corail, d’Antonio et de ses glaces artisanales et d’un décor paradisiaque. Gros décalage entre les locaux vivant simplement et les croisiéristes débarqués pour la journée, déambulant en Jeep, en overboard ou en camion de safari sur la promenade. Dans la vie, il en faut pour tout le monde …

Ensuite, nous avons goûté l’eau douce à Buenavista et à Bacalar, le long de la lagune qui ressemble aux grands lacs côtiers de la Gironde, avec des cocotiers à la place des pins et une eau un chouille plus turquoise.
La carte postale peut être ultra touristique comme à Bacalar. Et à seulement quelques kilomètres, cette même carte postale, pourtant tout aussi paradisiaque, peut l’être beaucoup moins, voir pas du tout. On aura vraiment savouré notre halte dans le petit village de Buenavista et les rencontres qu’on y aura faite.

Se dire que ça va être dur de remonter sur les vélos, ça n’arrive pas que quand il pleut. Cela arrive aussi quand tu te  demandes si il ne faut pas acheter un bout de terrain dans ce coin de paradis !

Notre voyage est un rêve d’adultes qui se veut à portée de nos enfants. Nous profitons de ce voyage pour essayer de leur inculquer ce qui ne s’apprend pas sur les bancs de l’école, ni sur le canapé de la maison. Mais nous faisons également le nécessaire pour que la scolarité suive … Il est important pour nous que les enfants rentrent avec un niveau scolaire correct, la réadaptation à une vie plus sédentaire dans quelques mois n’en sera que plus facile. Nous avons donc profité de ces quelques jours de repos pour se mettre consciencieusement aux devoirs ! Classe tous les matins, les enfants ont été assidus (quand ils voient leur terrain de jeu et que nous leur disons : plus vite vous avez fini, plus vite, vous pourrez aller jouer, et bien cela marche du tonnerre !). Sur des grosses journées de vélo, nous avons abandonné l’idée des devoirs … Ce stop nous a donc permis une bonne mise à jour ! Ce stop nous a aussi permis des temps de qualité avec les 3 loulous. Quel plaisir de les voir grandir et s’épanouir, de jouer avec eux, de parler avec Antoine et Agathe de leurs joyeux projets d’enfants, de voir Anna faire ses premiers pas avec son grand sourire.

Nous avons également pris du temps en compagnie de nos copains et avec les autres voyageurs et locaux que l’on a rencontrés. Cela a a du bon de débrayer et de savoir s’octroyer des vacances dans le voyage.

La pause finie, nous retrouvons avec joie, Bruno et Véro venus nous rejoindre 15 jours. Nous battrons ensemble notre record qui s’établit désormais à 75 kms et passerons la barre de nos 5000 kms. Nous dormirons dans des spots splendides où nous pouvons nous refroidir après nos journées vélo caliente mais aussi s’instruire lorsque nous dormons dans un centre d’agriculture maya. Nous voyons nos premières cenotes (explication d’Antoine ci-dessous) ! Bref, un vrai plaisir de partager avec les copains ces derniers kms mexicains.

On nous avait parlé du Mexique en mode gangs et violence. On repart le cœur gonflé de l’amour et de la gentillesse des Mexicains. On sait par vos messages que vous nous lisez, muchas gracias de nous avoir ouvert vos portes : Mauricio, Yiyos, Olympia, Idelfonsa, Roger, Pablo, Humberto, Claudia, Brenda, Eduardo, Gabriella, Meg, Veronica, Alfonso, Constantino et tant d’autres, merci. Notre porte sera grande ouverte pour d’autres voyageurs à notre retour, on essaiera de faire aussi bien que vous, promis !


Notre bilan de ces 4 derniers mois au Mexique

Bien sûr on a eu chaud, on a souffert de l’humidité. On a d’ailleurs appris que chaleur + humidité = moisissure du matériel. On a aussi souffert des dos d’âne, des moustiques, de devoir faire six magasins différents pour nos repas quotidiens. Cela nous a fait bizarre de voir des déchets à ciel ouvert le long des routes mais aussi de ne pas avoir d’eau potable.

Mais surtout, on a adoré votre musique, votre cuisine que vous avez la gentillesse de ne pas pimenter à notre demande, votre incroyable bienveillance, votre gentillesse et votre sens de l’ accueil, votre bonne humeur et joie de vivre. On retiendra également votre amour pour le bruit et la musique (et nos nuits entrecoupées par les enceintes, les pétards, le bruit des chiens et des coqs), votre attachement pour votre famille et votre communauté (pas de maison de retraites en vue, les générations vivent ensemble), votre côté non matérialiste (prenons exemple !) : à l’intérieur de vos maisons un coin cuisine, une table, des chaises, un hamac et parfois des lits sont souvent les seuls biens.


Il est désormais temps de penser à la suite de notre voyage car nous partons de votre pays le 7 Mars.

Nous avons changé nos plans pour la suite, abandon de l’Afrique du Sud. Nous avons été en difficulté avec nos 3 bambins en Baja California, faute aux grandes distances entre les villages et l’autonomie en eau et nourriture s’avéraient difficiles. Après avoir étudié attentivement notre itinéraire en Afrique du Sud, nous serions retombés dans les mêmes travers et nous voulons que ce voyage reste un plaisir. Nous avons donc il y a quelques mois, réétalé la carte du monde sous les yeux. Et Antoine, vous indique notre prochaine destination !

Atterrissage donc à Istanbul, et un retour en France sur plusieurs mois de prévu. Pas besoin de reprendre l’avion. Diversité culturelle et culinaire, paysages divers et on espère encore plein de belles rencontres ! On va également essayer, on dit bien essayer, de se projeter à pieds sur des itinéraires randos.


Coins des anecdotes

Le coup de cœur de la semaine :
Quand tu te demandes si tu ne vas pas acheter un terrain dans un village, c’est le moment de sympathiser avec le boulanger. A Buenavista, il s’appelle Alfonso. Son pain et ses pâtisseries sont délicieux et lui, très sympa. De petites conversations en petites conversations, il me montre son four à bois (dixit Julien) et je lui demande s’il y fait des pizzas de temps en temps. Rendez-vous est pris le mardi suivant pour faire le pain et des pizzas avec lui. Une matinée magique avec Alfonso et sa femme et des pizzas délicieuses partagées tous ensemble. Bon bah on se motivait déjà à faire notre pain en rentrant, va falloir trouver la place pour un four à bois dans le jardin.

Tranquillement assis sous un palapa, occupés à une importante partie de Monopolydeal, une Mexicaine parfaitement inconnue de notre part, nous entreprend sur le doublement de la posologie du doliprane pour la poussée de dent d’Anna. Un peu surpris par le caractère intrusif de cette dame (même au Mexique, ça ne se fait pas de conseiller à des inconnus de doubler les doses de doliprane), nous continuons notre partie en la remerciant de ces précieux conseils. Elle revient dix minutes plus tard, et cette fois n’entreprend que notre copain Bruno. Elle se dit magnétiseuse, et appelle sa fille. Pour pallier au manque de réseau elle pose une chaise sur la table (on est toujours en train de jouer mais nous sommes bien obligés de nous interrompre) et met son téléphone dessus. Là, on éclate de rire. Notre copain est magnétiseur aussi. On le chambre en lui disant qu’elle a dû le sentir, qu’elle veut organiser un congrès de magnétiseur en visio, mais que nous on voudrait bien jouer peinard. Notre copain s’en sort grâce à la communication qui coupe. La femme repart sans que l’on ait compris ce qu’elle voulait mais la photo vaut dix.

Nous dormons un soir dans un ranch. Heloin nous offre la possibilité de camper dans son jardin et nous permet gentiment d’utiliser sa salle de bains, sa cuisine … Le lendemain, au moment de partir, nous lui demandons si on peut lui laisser notre poubelle. Il nous dit que oui sans souci sauf… la couche qu’il faudrait que nous jetions sur la route afin de nourrir les chiens !

A bientôt pour de nouvelles aventures!

Anna, Agathe, Antoine, Marion et Ju