Carnets de voyage

Les Mexicains et leur accueil hors du commun

Bonjour à tous,

En route pour nos derniers jours américains. Nous voici face au Grand Canyon, où on se sent bien petit ! Nous en prenons plein les yeux et pour couronner cette journée sublime, Ann et Greg nous accueillent dans leur maison de façon incroyable ! Le lendemain, ils nous emmènerons même sur le lieu de travail d’Ann, un refuge pour animaux sauvages. On a regardé de près les ours noirs et grizzlis que nous avons tant voulu garder à l’écart les mois précédents. 

C’est sur ces beaux moments que nous quittons les États-Unis par San Diego. Notre cher camion U-haul nous a permis de parcourir les derniers kilomètres américains afin de passer la frontière dans les temps, avant l’expiration de notre visa, le 29 novembre, après 3 mois jour pour jour passés aux États-Unis.

Nos copains cyclos-suisses retrouvés sur la route, deux tourniquets nous obligeant à tout dépaqueter au passage de la frontière et hop… nous voici à Tijuana.

Changement de décor avec des enfants faisant la manche (et beaucoup de questions de nos enfants par conséquent), du bruit partout, des routes bondées, de la musique dans les rues et des sourires et klaxons nous étant adressés tout au long du chemin.

Nous n’empruntons pas la même route avec les Suisses. Eux prennent la 1D, une highway normalement interdite aux cyclos mais avec une superbe bande d’arrêt d’urgence. Le seul problème, si les policiers te croisent et décident de ne pas te laisser passer, tu dois faire demi-tour. Nous ne pouvons pas nous le permettre, du fait de notre faible allure et 50 kms à faire pour sortir de Tijuana au plus vite et dormir à Rosarito en zone safe. Nous voilà donc sur la road 1, busy est un faible mot… Deux kilomètres après l’avoir empruntée, Mauricio se met en warning derrière nous. Nous nous arrêtons pour Anna et lui disons que nous avons nos gilets et que nous faisons attention. Il ne veut pas en démordre, il nous escortera à ce rythme durant plus de 2 heures et demi ! Un merci n’est pas assez grand Mauricio et ton histoire nous a touchée au plus haut point.

A Rosarito, nous arrivons chez une warmshower qui n’est pas là mais qui accueille quand même dans son jardin…11 cyclos ! Nos copains suisses, un allemand et Maflang, taïwanaise. Pas très rassurée de faire la route seule, elle se rallie à notre équipage. 

En route pour Ensenada où nous voudrions fêter le « dia de los muertos  » le 1er novembre au soir. Eh bien, notre souhait a été exaucé. Et plus encore. Rencontre sur la route de Yiyos, connu à travers toute la baja, restaurateur et présent dans diverses associations. Un regard pétillant, et une femme, Olimpia, ancienne professeur d’anglais et adorable. Ils s’arrêtent à notre hauteur et nous font promettre de venir chez eux. On veut bien mais …nos copains suisses sont devant nous et on voudrait rester avec eux, cela va faire beaucoup. Et bien non, au contraire, plus il y de monde, plus on est heureux ! Rdv est pris pour le lendemain. A notre arrivée, Yiyos met les petits plats dans les grands et cuisine pour nous sa spécialité : tortillas aux crevettes et poissons, un délice ! Et ils nous emmèneront à la fête des morts.

Lors de ces fêtes, il y a des autels avec les photos des défunts, accompagnés de choses qu’ils aimaient et des bougies. De la musique, de la nourriture traditionnelle, des fleurs et…des sourires et de la joie car c’est ce que les défunts voudraient. Quel bain culturel. Yiyos, lorsqu’il nous a croisé revenait des funérailles de son frère. Lors de la fête, il nous l’a présenté devant l’autel. Devant nos mines sérieuses, ils nous a pris par la main, nous a dit de sourire et de danser pour son frère. Quelle leçon de vie ! Mauricio a fait 3h de route aller/retour pour nous retrouver à cette fête avec sa famille !

Nous sommes repartis de chez Olympia et Yiyos les larmes aux yeux. Nous partons pour une traversée de désert où nous penserons de nombreuses fois à la vuelta familia qui a fait cette traversée au mois d’août. Waouh ! Cela monte mais les températures sont agréables. Le paysage est sublime, sauf si tu regardes les détritus sur le bas côté de la route…

Une chaîne de solidarité s’est établie grâce à Yiyos. Nous sommes invités à dormir/manger à différents endroits de la Baya. Ils sont tous ravis de nous accueillir et débordent d’une joie communicative. Nous apprenons avec grand plaisir l’espagnol (pourquoi avons-nous fait allemand première langue alors que tous les allemands parlent anglais?…) et espérons nous faire comprendre d’ici peu.

La nourriture est excellente, nous mangeons des tortillas dans la rue et apprécions de ne pas cuisiner à tous les repas. Nous avons rarement vu un peuple aussi accueillant et prévenant. Anna est une star à elle toute seule. Les Mexicains lui adressent de grands sourires, la prennent dans les bras. Suivant l’heure qu’il est, elle réagit en éclatant de rire, en souriant ou… en pleurant ! Les grands ne sont pas en reste, ils repartent toujours avec quelques mots adorables, un petit gâteau ou un câlin qu’ils rendent avec joie. Merci pour votre joie communicative pour cette entrée au Mexique. L’acclimatation à votre culture nous est beaucoup plus facile par cette manière.

Nous retirons de l’argent à la pharmacie, allons chercher de l’eau potable dans les petits magasins avec nos poches à eau (l’eau n’est pas potable à travers tout le Mexique), mettons le papier toilette dans la poubelle car les tuyaux des toilettes sont trop petits,…bref, nous nous habituons à notre nouveau quotidien.

Nous sommes désormais à San Felipe en bord de mer de Cortés pour un repos de plusieurs jours dont nous rêvions depuis quelques semaines. Nous profitons de nos copains suisses et nos copains bretons qui sont en van. Un air de vacances flotte ! Nous avons croisé ces deux familles tout au long de cette dernière semaine, vraiment chouette pour les enfants et… les parents !

Un point sur ces quatre premiers mois de voyage est fait. Nous prenons la décision de ne pas faire la Baja à vélo, notre logistique ne suit pas, notamment pour l’eau dans le désert. Nous sommes arrivés à nos limites et avec lucidité, travaillons sur notre nouveau parcours. Un vol interne vers le Mexique continental à partir de La Paz sonne comme une évidence. Merci à Léa et Aurel et Helo pour leur aide précieuse.  Et merci à A2 de changer tes plans.

Le coin des anecdotes

– Comme les Moustachouze à Québec, nous nous sommes vu obliger de faire une étude sociologique sur les happy meal au McDo aux States. Là bas, pas de potatoes, que des frites. Et fruit obligatoire pour l’happy meal, pas de glace.

-Mauricio, notre « escort » de Tijuana fait parti d’un club de pêche. Il a diffusé notre lien Facebook (très populaire au Mexique). Et notre site s’est diffusé… dans plusieurs familles de la Baja. La french family est donc invitée à divers endroits de la Baja et les invitations ne se refusent pas !

-N’ayant plus Mauricio pour nous escorter et la route 1 étant vraiment trop dangereuse à cause du trafic, nous demandons au péage l’autorisation de prendre la route 1D. Autorisation accordée. A l’approche d’Ensenada, les sirènes de police retentissent. C’est pour nous… Arrêt obligatoire. Plus le droit de continuer… On fait comment alors ? On débute l’espagnol et essayons de nous faire comprendre avec la garde nationale… Les paramedics arrivent, la docteur parle anglais. Il nous restait 12 kms de descente avant la fin de l’autoroute. Nous les ferons… en ambulance et nos vélos sur 1 camion de dépannage…(gratuitement). Les gardes et les paramedics étaient adorables et voulaient simplement assurer notre sécurité.

Du soleil, des canyons et des amis ! 

Hello !

Ça y est, nous avons passé le col ! Notre premier 3000m à vélo pour les enfants et moi. Marion, elle, a déjà traversé la Cordillère des Andes. Mais malgré ses précédents exploits avec Lulu, la montée a été rude pour toute la famille. Faut pas rêver, ça grimpe, il y a moins d’oxygène, il fait froid et sur les 20 derniers kilomètres il n’y a pas de bande cyclable et beaucoup de camions de chantier (ceux qui refont les gravels roads et qui roulent très vite en convoi … on adore). 

Heureusement les paysages sont encore une fois sublimes et surtout le passage du col est synonyme pour nous d’une grosse descente. Après 35km de chute libre, dans un magnifique canyon, nous avons perdu 1300m d’altitude et GAGNE 13 degrés ! Le bonheur. 

Nous profitons de la douceur et d’une journée de repos à Cedear City. Au programme : cours de danse collectif au parc et théâtre. La ville accueille une compétition de Shakespeare sur 3 jours. 120 écoles et leur troupe de théâtre viennent performer sur 10 minutes. Nous avons pu profiter de la session danse (ou team building) de l’une de ces écoles et assister à 3 représentations. On aurait aimé des sous titres en français mais on a adoré l’ambiance dans la ville et les mises en scène délirantes.

Après ce premier break de repos, nous décidons de réduire notre boucle dans l’Utah, en l’amputant de sa partie Ouest dans la Pine Forest. Cette partie nous promettait trois jours à plus de 2000m avec les températures qui vont avec. Mais comme on dit: « Tout arrive pour une bonne chose ! » Notre nouveau trajet nous offre une rando merveilleuse dans le canyon de Kanara. Les pieds dans l’eau, la tête dans les couleurs d’automne et les méandres des falaises, jusqu’aux cascades.

Un petit tour sur l’autoroute interstate 15 s’avère inévitable pour finir de descendre la vallée qui nous conduit dans les environs de St George. On ne ferait jamais ça en France ! Mais là c’est l’Amérique ! L’autoroute est gratuite, elle peut donc constituer l’unique route pour traverser un territoire et est, pour cette raison, autorisée aux cyclos. C’est quand même bien pensé. Clairement on n’a pas aimé, mais la sensation de danger n’est pas plus élevée que sur certaines départementales à fort trafic de Gironde sans bande cyclable. 

Après ces quelques kilomètres à sensation, nous retrouvons avec joie Paul et Suzanne qui nous avaient accueillis à Calgary. Amoureux de vélo, de rando, de l’Utah et des Rocheuses, ils nous avaient chouchoutés pendant 5 jours, conseillés sur notre sortie de la Great Divide, et sur l’intérêt de passer un mois en Utah.

Julien a lâché le clavier pour faire un cours d’espagnol. Je reprends donc. Nous passons 4 jours fantastiques au côté de Paul et Suzanne. Nous avons l’impression de les connaitre depuis toujours. Ils sont en vacances pour un mois et nous avons programmé de nous recroiser. Ils nous ont livré le nouvel équipement vélo pour Anna, nous leur sommes vraiment reconnaissants. Jeux de société, repas partagés, balade vélo et visite à Zion ont rythmé nos 4 jours ensemble. Lors des promenades, pensées pour les copines de Grain de blé’s avec des grenades bio par dizaine dans les arbres non ramassées par les habitants ( si y’a pas de plastique, on ne mange pas…). Nous, perso, on en a fait une cure. Je vous envoie un petit colis ?

Le cœur serré, nous repartons sur nos montures, direction St George où nous sommes hébergés chez Felix, Judith et Pete. Halte technique de 4 jours : réparation tente/ matelas, installation du nouvel équipement de la ch’tiote (elle en profite pour sortir sa première dent, le chantier dans la tente la nuit … Agathe, pendant ce temps en perd une, beau méli-mélo de dents !) ; achat de nouvelles affaires (quand on ne peut pas les recoudre ou que la taille est vraiment trop trop petite). Pas de tout repos cette halte entre devoirs/ achats / dent qui perce… mais nécessaire avant notre entrée au Mexique. Nous sommes tout de même aller nous balader à Snow Canyon, on ne va pas se laisser aller !

Nous avions des fourmis dans les jambes après cette pause ! Une tente qui ferme, de belles shoes aux pieds, une beauté de refaite, et on repart de plus belle. Sand hollow, coral sand sur la route. Nous sommes autant gâté par la route que par les personnes rencontrées. La vie est belle !

Les Etats-Unis, c’est bientôt fini…Mais avant, on se ferait pas un dernier petit plaisir ? Allez tous en selle, on vous emmène au Grand Canyon ! Photos à suivre !

See you!

Le coin des anecdotes. 

– La rencontre avec la vieille chouette ! Juste avant de prendre l’autoroute, une cycliste qui venait de nous doubler, nous interpelle depuis le bas côté. On s’arrête et s’en suit la conversation habituelle sur notre voyage. Quand elle nous demande notre direction, nous lui indiquons le Sud et … la seule route existante est une autoroute (conseillée par Adventure Cycling). Là, la conversation détendue devient … tendue ! Elle nous invective de ne pas prendre l’autoroute. Nous répondons « on n’a pas le choix. Il n’y a pas d’autres routes ». Elle nous traite alors de mauvais parents, qui vont tuer leurs enfants. Et finit par gentiment nous insulter quand nous coupons court à la conversation. Nous avons rencontré notre première vieille peau du voyage après trois mois de périple. On s’en sort pas trop mal, niveau mauvaise rencontre.

–  Pensée pour le jumelage Erkheim – St Hilaire. Judith, nous hébergeant à St George est allemande. Gamine, elle faisait un jumelage avec des musiciens de … Montargis ! 

– La rencontre en or de la semaine sera celle avec Johan et Tom. Nous arrivons au seul camping des environs, en plein désert. Ce dernier est plein. Amoureux de la pêche, Johan et Tom sont ici car il y a un superbe lac. Ils nous invitent à planter la tente à côté de leur camping-car avec une gentillesse et bienveillance qui fait chaud au cœur. Nous papotons. S’en suivra, avec les yeux émerveillés des enfants, des chamallows grillés au feu de bois, un petit-déjeuner américain préparé avec amour et un tour de bateau pour les loulous. Un merci ne suffit pas, on emmène un bout de votre belle gentillesse dans nos cœurs !

La dune du Pyla version Utah : une couleur de sable légèrement changeante et possibilité de faire du snow dessus ! En prime, partage de temps avec une famille en or. 4 des 9 enfants étaient présents. Du home school, des enfants talentueux et tellement gais. Avione et Chelsea, nous avons tellement pensé à vous en passant du temps avec la Bryan family !

4 jours relax !

Bonjour à tous, 

Cap ou pas cap de comprendre notre audio et ce que nous avons fait ces 4 derniers jours avec Paul et Suzanne ( que nous avions rencontré à notre arrivée à Calgary) ?

Juste avant de les retrouver, nous avons eu la chance de marcher dans un canyon à Kanarra Falls (l’eau était gelée, c’était bon pour notre circulation sanguine ont dit papa et maman!), c’était magnifique. Et nous avons visité Zion National Park, waouh !

See you soon!

Agathe et Antoine

Explore – Dream – Discover

Après plus de 1800 kms sur une Great Divide éprouvante physiquement mais au combien merveilleuse, nous quittons comme prévu cet itinéraire mythique pour rejoindre l’Utah et ces paysages grandioses. La neige allait tomber, nous avions des températures négatives depuis plusieurs semaines la nuit et il commençait à faire (très) froid la journée aussi.

Nous avions également fait le choix sur les conseils avisés de Paul et Suzanne, de privilégier l’Utah et sa géologie à couper le souffle par rapport au Wyoming désertique et venteux. La dernière journée, quelle surprise ! Des rangers nous arrêtent, un ours brun est sur la route. Nous aurons la chance de le voir ! On apprendra d’ailleurs que les rangers et d’autres agents du wildlife service nous protègent depuis le début. Ils tiennent éloignés les ours attirés par l’homme, les déplacent puis abattent les ours récidivistes. D’où l’importance de ne pas les attirer en laissant accessible notre nourriture. 

Le soir venu, Anne et Ien nous accueillent et nous passerons au final pas 1 mais 4 nuits chez eux, à Wilson (village magnifique de 1200 âmes) dans le Wyoming. Ils nous proposent même de rester un mois, incroyable ! Cela nous a permis de planifier la suite du voyage, de régler quelques soucis techniques et de photographier toutes les maisons sympas de la ville pour faire les plans d’une future maison. Un conseil : c’est mieux de jouer au paparazzi avec un bébé dans le dos, ça fait moins repérage de cambrioleur. Merci à vous 2 et merci pour cette incroyable soirée internationale ! Merci aussi au directeur de l’école primaire de Wilson d’avoir laissé les enfants participer à un cours de sport avec les enfants de l’école et de les avoir laissés jouer dans la cour de récré. Pour info à destination de nos copains instits, le cours de sport débute par une sortie de la classe en passant par la fenêtre. On adore. Et ce n’est pas pour un plan attentat, mais bien pour la motricité. 

Nous voilà repartis sur les routes à bord d’un … camion de déménagement pour réaliser près de 1000kms et nous rendre dans l’Utah. Nous devons quitter les États-Unis au plus tard le 29 octobre pour le Mexique (date d’expiration de notre visa). Nous avons donc décidé de faire deux sauts de puce en camion de déménagement (on a dormi soit dans le camion soit dans la tente à côté. Et c’est mieux dans la tente). Premier saut jusqu’à Escalante effectué !

Deux places devant, mesures de sécurité absolument non respectées ; nous n’en sommes pas fiers mais c’était la seule solution pour un one-way. Et puis on faisait comme ça avant dans les années 60 : pas de ceinture, pas d’appui tête, pas de sièges bébé… mais promis on n’a pas fumé avec les fenêtres fermées dans le camion. Les enfants ont été incroyables ! Ils ne se sont pas plaint de l’exiguïté. Ils sont curieux de tout et ont pris leur mal en patience quand il fallait avancer, même pas très bien installés. Nous avons même été conviés, au hasard d’un stop, à une party d’une centaine d’américains parlant tous français ! Hots dogs délicieux, merci de ce partage ! Et à bientôt à St George.

Nous voici dans le désert de l’Utah, avec des degrés en plus ! Ces degrés sont non négligeables avec nos 3 loulous et surtout Anna. Adieu les changes complets à 3h du mat sous la tente quand il gèle dehors. Nous voilà repartis sur nos montures pour environ 1000 kms qui devraient se finir au Grand Canyon.

Rencontre fabuleuse avec 2 artistes, Isabel et Jean-Charles que nous avons rejoint au parc de Kodachrone Bassin.

Par la suite, nous avons réussi à nous retrouver avec nos copains cyclos suisses à Bryce Canyon, quel plaisir avant de se retrouver de nouveau au Mexique. Nous pouvons échanger sur nos itinéraires, joies et galères qui se ressemblent inévitablement. 

Les parcs et la route sont absolument magnifiques ! Des canyons aux hoodoos, un vrai cours géologique grandeur nature ! Merci Paul de nous avoir mis sur ce chemin ! Pour ceux qui ont cinq minutes, jetez un coup d’œil avec google street view sur la route 12 entre Boulder et Escalante. C’est une América Scenic Drive Way. Et quand les Américains disent Scenic, ils ne parlent pas de notre voiture familiale que le monde entier nous envie !

Nous sommes restés plus longtemps à Bryce Canyon, bloqués par le mauvais temps (grêle et neige fondue) ! Nous nous sommes réjouis trop vite pour les températures ! Nous sommes entre 2500 et 3000m, de la neige est annoncée. Il nous a semble préférable d’attendre 1 journée de plus pour avoir une température plus clémente à vélo. Nous n’avons pas très chaud, les curseurs de notre tente ne tiennent plus, nous devons faire de la couture mais il nous faut de nouveaux curseurs, introuvables depuis 15 jours. La remorque d’Anna n’est plus adaptée pour notre type de parcours. Avec le froid, nous sommes vraiment vulnérables lorsque nous vivons dehors. L’énergie et le sourire de nos enfants nous donnent la force d’avancer et de croire à cette incroyable aventure malgré notre fatigue. Et puis quand le moral baisse, les voisins de camping nous offrent des croissants et du gâteau d’anniversaire (notre voisine était boulangère dans la seule boulangerie française à 500 kms aux environs !) On a fait leur connaissance en leur proposant notre litre de SP95 qui ne nous était plus d’aucune utilité pour le réchaud depuis qu’on nous avait offert un adaptateur et des bouteilles de gaz. Comme plan drague, c’est foireux mais pour du gâteau et des croissants ça marche. 

Et puis nous rencontrons à la laverie où nous étions réfugiés pour avoir 1h de chaud des Bretons avec leurs deux enfants du même âge qu’Antoine et Agathe ! Nous passerons finalement la journée ensemble ! Virginie, Cédric et leur deux loulous confirment la réputation chaleureuse et bonne vivante des Bretons. On adore la Bretagne et les Bretons. 

Nous avons hier franchi la barre des 2000 kms et… la journée la plus dure du voyage. Peine perdue pour une meilleure météo, de la neige fondue nous est tombée dessus toute la journée. Agathe a aujourd’hui été au bout de ses limites, persévérante jusqu’à ce que la neige et le froid s’intensifient. Elle a craquée, elle était glacée et a même fini dans la remorque d’Anna. 44 kms et enfin un village. On s’arrête au premier motel : complet. Mais la femme nous offre chocolat chaud / thé / café et sucreries aux enfants. Elle appelle sa sœur qui tient un autre motel. Quelques minutes plus tard : une baignoire remplie d’eau chaude pour Antoine qui a serré les dents toute la journée sans jamais se plaindre, pour Agathe qui aura dépassé ses limites et séché ses larmes et Anna qui a toujours le sourire en toute circonstance. Un dessin animé et deux lits queen size plus tard (avec une sacrée discount sur le prix de la chambre, on devait faire peine à voir !), les voilà tous les 3 au pays des rêves. Et nous revoilà avec notre carte et les prévisions météo pour mettre nos 3 loulous au chaud au plus vite !

Demain, nous passons notre col à 3000m ! Nous dormons en dur et le soleil a réchauffé le cœur et le corps de chacun !

Le coin des anecdotes

Près de 1000 kms à faire avec notre camion de déménagement. Il nous en reste 20 à faire quand tout à coup, retentit derrière nous, la sirène du sheriff… la poisse. Je descends avec Anna dans les bras. Il me crie de rentrer de suite dans la cabine, la main sur son gun. Pendant ce temps, Agathe et Antoine se collent à la paroi entre les 2 sièges du camion. Il arrive à la fenêtre conducteur. Julien lui demande de parler moins vite car nous ne comprenons pas s’il parle trop vite. Au final, il nous explique simplement que dès qu’il y a un créneau pour se garer sur la droite, nous devons laisser les voitures qui vont plus vite. Nous, tellement absorbés par la route magnifique, ne regardions pas si des voitures nous suivaient. Les pulsations sont bien montées! A 5 dans un camion pour 2, nous ne faisions pas les malins !

Nous sommes à Kodachrone avec Isabel et Jean-Charles. Nous partons à 18h30 faire un petit trail à vélo. Agathe reste au camp avec Isabel pour dessiner. A notre retour, il commence à faire nuit, un groupe est installé à notre campement. Nous étions en overflow et la ranger nous avait placé là par erreur… Nous devons aller à un autre camping à 20h ; il fait nuit noire, avec nos frontales. Agathe a assuré : au lieu de dessiner, elle a tout simplement rangé tout notre campement et à tout remis dans les bonnes sacoches sous l’œil attendri d’Isabel et Jean-Charles qui lui donnaient un coup de main quand besoin. Merci à vous 3 ! La soirée aurait été vraiment galère sans vous !

Nous sommes à Hatch et devons prendre la décision de passer ou non un col à 3000m pour faire notre itinéraire prévu. Il fait un froid glacial. Décision prise de passer ce col si nous logeons en dur. Murray (qui nous avait hébergé à Helena) nous vient en aide et nous dégote gratuitement un lodge 5 étoiles ! On n’en croyait pas nos yeux ! Thanks Murray (star power!)

Le coin des naissances

On souhaite la bienvenue à un futur petit baroudeur,… Anna et toi, petit Mahé, vous avez des moyens de locomotion différents mais votre première année sera remplie de souvenirs itinérants ! A bientôt petit baroudeur ! Nous avons hâte de faire ta connaissance.

Changement de décor !

Après le Montana et le Wyoming, nous voici désormais dans l’Utah.

Nous roulons dans le désert et nous devons faire très attention à l’eau. On joue avec du sable rouge, on monte des cabanes, on voit des cactus et on se sent bien petit face à ces grosses roches rouges ! Et puis papa et maman ont encore trouvé le moyen de nous faire monter des cols, bien évidemment… On a eu la chance de croiser le chemin d’Isabel et Jean-Charles, vous en saurez plus avec l’audio !

A bientôt ! 

L’aventure dans l’aventure.

Oh la gadoue la gadoue la gadoue, nous susurrent gentiment à l’oreille Jane et Serge. Au bout de 500m, un pick-up s’arrête et nous dit : la piste va être grasse. Et bien… ce que dit un Américain de bon matin, s’avère vrai sur le chemin ! La boue nous empêche littéralement d’avancer ! On démonte les gardes boues sur un vélo, on coupe une partie des gardes boues au couteau pour les autres vélos… on avait l’impression de monter l’Alpe d’Huez tellement on devait s’employer pour avancer.

Moralité:  les gardes boues, c’est bien mais c’est mieux sans, en fait …

Et pour pimenter le tout, on est sans ravitaillement pendant 200kms et notre réchaud rend l’âme. Plus de gaz et impossible de le faire marcher à l’essence pour cause de fuite. Nous n’avons dans nos sacoches que de la nourriture se faisant au réchaud…

En prime, nous avons du faire 1 stop d’une journée pour cause de pluie, que nous n’avions pas prévu dans notre planif nourriture. On appelle cette accumulation de galères, « la loi des séries ».

Heureusement, une autre loi contrecarre cette première ou plutôt les valeurs humaines d’entraide et de bienveillance font que « quand tu es vraiment en galère, quelqu’un te tend la main pour t’aider ».  Dans un hameau constitué de quatre maisons, à l’annonce d’une journée de pluie intense, des fermiers nous ont ouvert une chambre dortoir dans leur ranch et nous ont offert pain-compotes et yaourts pour pouvoir manger sans réchaud pendant 3 jours sur la piste! Merci Keyssie !

Pour le soir, semoule froide ok. Mais la purée lyophilisée froide, on en parle ? « Ah bah là, c’est vraiment l’aventure comme ça » nous dira Antoine. Si tu le dis p’tit gars !

Sur cette piste, made in cold cooking, nous avons été les gardiens du cimetière de Lakeview. Impeccables les voisins, les premiers colons d’Amérique, nous ont laissé dormir tranquille ! Le panneau d’informations du cimetière nous a permis de faire un cours aux enfants sur la colonisation de l’Ouest sauvage.

Le lendemain, soleil, terre sèche, on repart comme sur des roulettes ! Et le soir, petit feu de bois pour manger chaud la fameuse purée ! L’apprentissage du feu de bois fait partie intégrante du programme scolaire des enfants cette année !

Comme dit si bien Sylvain Tesson, « il existe un rapport proportionnel entre la rareté des choses que l’on possède et l’attachement qu’on leur porte. » Pour ma part, ce sera un attachement sans commune mesure pour notre réchaud en état de marche ! 6 jours sans réchaud (impossible de trouver du gaz dans le village de Mac Inn).

Notre sauveur apparaît sur une piste nous menant au Yellowstone ! Impensable mais vrai. Vince travaille comme garde forestier. Nous avions ramassé des cèpes la veille et c’est la 20e personne que Julien arrête pour savoir si ces cèpes sont comestibles. On papote et on lui demande si on peut trouver du gaz avant l’entrée au parc de Yellowstone. Il nous dit, avancez sur la piste, je reviens.

Et là, tel un dieu-réchaud, il revient avec un adaptateur qui se connecte à notre réchaud et 2 bouteilles de propane. Yaouhhh !!! On lui fait tous la bise ! Et en plus les cèpes sont comestibles. Vince, on pense à toi à tous nos repas !

Nous arrivons le lendemain au Parc de Yellowstone. Après la solitude des montagnes, nous nous attendons à prendre un bain de foule. Au final, nous prenons une piste cyclable et ensuite une voie en travaux où seuls les cyclos peuvent passer. Nous profitons seuls au monde, des troupeaux de bisons. A la pause pique-nique et au bivouac, nous entendons des loups hurler. Féerique ! On en prend plein les yeux au niveau géologique avec des geysers et des hots springs.

Nous faisons à 90% du camping sauvage avec confort sommaire mais cela est interdit dans les parcs nationaux. Donc niveau campground dans le parc : 1 bivouac seuls au monde dans un campground back country (accessible uniquement à pied ou vélo) puis 1 accueil par Neil un après-midi, qui offre aux enfants des glaces et à nous un poulet pour le soir.

Par contre,  Anna aura dormi le jour de ses 8 mois dans des toilettes … mais des toilettes d’Américains quand même ! On vous raconte : on a passé un col à 2600m, 50 kms dans les jambes et quand on arrive au camping prévu, il est… fermé. Il est bien trop tard pour aller au prochain. Le gardien du camping fait une ronde et nous aperçoit. Il nous dit que ce n’est pas possible de camper car nous sommes dans un parc national. Mais si personne ne nous voit, on peut rester ; mais que lui ne sait rien. Et il nous désigne discrètement les toilettes qui ont été nettoyées de fond en comble. Pas le choix … Vélos cachés côté femmes, nous dormons coté hommes, face aux urinoirs. Glamour, je sais… Le matin, petit dej vite fait dans les toilettes avant de déguerpir sans que les rangers nous voient… Un grand merci à toi, gardien du GrantVillage Campground d’avoir fermé les yeux sur notre venue. Anna a été notre joker ! (je rigole toute seule devant mon écran en imaginant la tête de dégoût de ma maman en lisant ces dernières lignes !).

Une grande pensée pour Neil, Nancy, Phil, Garry, coups de cœur de ces derniers jours, pour vos sourires, gentillesse et bienveillance. Des popcorns offerts aux enfants dans une caravane au moment d’une averse à un petit bout d’emplacement prêté pour mettre notre tente sur un spot complet ; et on en passe… On est parti découvrir une partie du monde et le partage avec des gens de tout horizon nous comble. « It’s amazing » est la phrase que les gens nous disent le plus souvent dans la journée mais c’est en rencontrant des personnes comme vous que cette phrase prend tout son sens dans notre aventure.

En plus des rencontres, on en a pris plein les mirettes et cela a continué bon train à notre entrée au parc du Grand Téton.

Niveau température, il commence à faire très froid (cela fait 10 jours que l’on ne dort pas en dessous de 2000m) et on met toutes les couches que nous avons. Anna me rejoint dans mon duvet à plusieurs reprises, notamment quand il gèle pour être sûr qu’elle ne souffre pas du froid. Les enfants ne se plaignent jamais, sortent de la tente joyeusement et jouent de bon matin. On fait du feu tous les soirs. Les affaires mettent un peu de temps à sécher. Le plus fatiguant est de concilier la pluie avec les règles pour les ours. Cela nous oblige à mettre un tarp pour manger car on ne peut manger sous la tente. La logistique est beaucoup plus lourde mais la chance est avec nous : il fait plus froid qu’il ne pleut. Heureusement car avec 3 enfants sur cette route merveilleuse mais physiquement éprouvante, la logistique est déjà coriace !

Pour Anna, toujours un peu long de l’habiller/déshabiller avec des écarts de température entre la journée et la pluie d’environ 25 degrés.

Mais elle se marre donc on considère qu’elle ne souffre pas du froid, cette petite sœur « Patagonia  » comme disent Antoine et Agathe. 

On fait les devoirs quand la fatigue n’est pas trop présente ; les enfants ont appris l’histoire de Lewis et Clark et de la colonisation de l’Ouest. On est hors programme, ne faites pas de signalement à l’inspection académique svp… Nous voyons pas mal de choses sur le vélo : tables de multiplications, apprentissage de syllabes, révisions de l’imparfait, calcul mental ou encore initiation à la mécanique vélo et orientation via cartes ou GPS. Certaines fins d’après-midi, on se pose 30 minutes pour que les enfants fassent des devoirs écrits. On ne néglige pas les récréations avec les séances craquages des enfants. Ni la séance de sport : pompes, squats, gainage…

Nous sommes actuellement à Colter Bay au parc national du Grand Téton et avons repris la route de notre chère Great Divide. Feu de bois allumé tous les soirs car le froid est bel et bien là. On a parfois le wifi dans certains magasins, on récupère tous les messages/mails et on les lit tous ensemble en faisant chauffer les chamallows. Merci pour tous ces encouragements et vos nouvelles de France, du Canada et des États-Unis. 

Le coin des anecdotes

La forêt est remplie de cèpes. On en salive d’avance surtout vu l’état de nos sacoches nourriture. Mais on ne sait pas si il y a des variétés toxiques en Amérique du Nord. On demande à 2 cow-boys, puis à 1 chasseur, puis à 1 caissière de supermarché, puis à plein de monde si ils sont comestibles. Ca permet de belles rencontres ! Notamment avec le chasseur à l’arc (le physique et le look d’un nain dans le seigneur des anneaux) qui a fait un topo à Antoine et moi (dixit Ju) sur la chasse au chevreuil à 21h. Il a failli  réveiller Anna en voulant nous faire la démo de son appeau pour les chevreuils. Par contre pour les cèpes… la seule  chose qu’il en savait, c’est que la montagne en est couverte. Mais on a piqué son intérêt et l’on s’est quitté en disant que s’ils étaient comestibles, il mangerait des omelettes aux cèpes en pensant à nous. 

On n’était pas plus avancé pour les déguster. Et comme nous l’a résumé un cyclo américain, qui avait voyagé en France et qui comprenait ma frustration de Français de ne pas pouvoir manger ces cèpes : « ici, si ce n’est pas emballé, ce n’est pas comestible ». On a même provoqué, lors d’une pause lunch, un bouchon de quads sur une piste, pour savoir si ceux qu’on venait de trouver en préparant les sandwichs étaient comestibles. Une pin-up dans un des quads nous regarde d’un air dégoûté quand elle apprend qu’on voudrait les manger. Fou rire garanti !

On a découvert le principe du parc national en drive : tu ne descends pas de ta voiture. Tu t’arrêtes, tu baisses ta vitre, tu prends ta photo, tu remontes ta vitre et tu repars. Ça nous a valu une belle frayeur quand des voitures bloquent les deux voies de circulation pour prendre en photo, depuis l’habitacle, le troupeau de bisons, qui lui veut traverser la route, avec nous au milieu entre les deux files de voitures.

Nous sommes parfois l’attraction. Au parc de Yellowstone, beaucoup de touristes nous prenaient en photo quand nous faisions un stop sans même nous dire bonjour ou nous demander la permission de nous photographier. Je vous l’avoue, j’ai fait des sourires aux gens qui nous demandaient la permission et… j’ai fait des grimaces sans que les enfants me voient aux autres.

Monsieur le Directeur de Super U, impossible pour nous de manger du bison. Nous sommes des rangers juniors et nous avons prêté serment. Nous devons protéger cette espèce !

Le coin des naissances

Ces dernières semaines, la Terre a accueilli 4 petits êtres en plus que nous aimons déjà et on aimerait leur souhaiter la bienvenue ! On vous souhaite tout le bonheur du monde les petits bouts : 

– Margot, tu devrais, au vu du déroulement de ta naissance, préférer comme ta maman le vélo à la piscine ! La maman est ma copine Lucie avec qui j’ai traversé certaines routes du monde sur nos vélos, Pedro et Hilario, il y a 12 ans. Grosse pensée pour vous trois !

– Achille, Côme et Louis, on pédale pour vous donner toute notre énergie pour que vous puissiez rejoindre au plus vite vos supers mum’s à la maison ! Prenez plein de forces ! Antoine dit que vous allez faire une superbe équipe de foot et bien sur, aimerait être dans votre équipe !

Vive le vent, vive le vent, vive le vent d’enfer !

Bon matin (comme disent nos amis québécois),

Nous repartons d’Helena, capitale du Montana. Encore une ville où il ferait bon vivre. La capitale compte 35 000 habitants et ils ont une mentalité très décontractée (on peut prendre le café avec le gouverneur au capitole, c’est dire !). Helena est magnifique avec ses blocs de vieilles maisons, ses rues arborées, ses parcs, sans oublier qu’elle est entourée de montagnes. Encore un paradis pour ceux qui ne veulent pas choisir entre ville et nature.

Nous repartons gonflés à bloc grâce aux bons petits plats cuisinés par Samy et Murray (qui n’a jamais mangé une tarte aux pommes de Murray, ne sait pas ce que c’est une tarte aux pommes !). On fêtera avec eux nos 1000 kms au compteur. Un tour en train de la ville et un musée plus tard, nous revoilà sur nos montures.

Nous partons confiants, le dénivelé est moindre. Mais… nous avancerons sur plusieurs jours, péniblement à 8km/h avec un vent de face terrible. Un soir, Etien, nous voyant les traits tirés et avançant péniblement sur un chemin pas évident, nous propose gentiment la guesthouse accolée à sa maison avec 1 petit déjeuner 4 étoiles à la clef ! Ça requinque !

Les endroits de bivouacs sont moins évidents mais toujours aussi magiques, nous obligeant parfois à parcourir 55 kms en montagne. Nous sommes étonnés : pas de râles ni de pleurs des enfants. Antoine est même ravi de faire tomber son record de kilomètres. Et Agathe trouve le moyen de courir à côté du vélo avait son rire malicieux.

Nous passons nos nuits le plus souvent en bivouacs sauvages ou campground, seuls au milieu de cette nature si impressionnante et nous rendant si petits (soleil sans coin d’ombre, orage, vent, froid nous demandent vigilance et d’établir nos journées en fonction de la météo). Nous prenons également plaisir à passer du temps avec les Américains et en apprendre plus sur leur quotidien et culture. Les enfants adorent aller dans les stations-service (cela nous permet de remplir nos gourdes notamment sans avoir à filtrer notre eau) et regarder le va et vient incessant des Américains au rayon sodas. Ils se servent par litre des sodas ou des glaces pillées de toutes les couleurs, ont le choix entre dix cafés différents, qu’ils agrémentent avec dix sirops différents.

Les enfants hallucinent. On en profite pour les sensibiliser au problème du diabète. C’est comme en France pour les campagnes contre la consommation de cigarettes : quand tu veux une glace, tu as en prime la campagne de com anti-diabète.

Nous avons été invités dans diverses habitations, de niveau de vie très différents. Nous passons de repas confectionnés avec soin à des repas en mode auberge espagnole, à des prières en début de repas ou encore à des repas où 3-4 langues se mélangent… Nous avons passé deux soirées mémorables chez John, à Butte, qui accueille jusqu’à dix cyclos. Nous apprécions ces moments  de vie au sein de cette « communauté cyclo ».

Les enfants en redemandent. Ils jouent avec ces inconnus sans se faire prier, les submergent de questions, les inondent de câlins au moment des adieux. 

Ils ne font jamais aucun commentaire sur le lieu où on va, passent de lits confortables à leurs matelas à même le carrelage. Leur adaptabilité est appréciable, sans préjugé ni jugement. Si cette graine de respect pouvait continuer à germer dans leurs cœurs par la suite…

Nous avons fait de nouveaux cols et avons bivouaqué à 2300m et même 2500m (sortez couverts !). Nous arrivons dans des zones plus désertiques avec de la nourriture tous les 200 kms. Alors on planifie, on calcule, on … recalcule, on fait une liste et … on refait une liste, on cherche des lieux de bivouacs sauvages sur Google Maps, on interroge les locaux qui trouvent parfois cela « crazy » et en profite pour filmer les petits Français.

Mais la partie la plus sauvage du Montana ne nous a pas résisté. On a même eu la chance, après une journée très froide (Agathe avait legging-doudoune-cagoule- moufles …), de profiter d’un bon bain dans une source d’eau chaude. Les 2 premières leçons de bébés nageurs pour Anna se sont bien passées ! 

Il a fallu 40 kms pour passer à une montagne plus aride et plus désertique. Le vent est de plus en plus fort, on a dû alourdir les sacoches d’Antoine pour ne pas qu’il s’envole !

Et on devrait s’offrir un petit détour de 200km pour … aller rouler avec des bisons au mythique parc de Yellowstone. On s’est fait attrapé par les récits d’autres cyclos et ça donne vraiment envie. Affaire à suivre… nous sommes à Lima si vous avez une carte sous les yeux.

Le coin des petites anecdotes :

  • Un soir, 21h30, Agathe me pose une énième question de la journée. « Ecoute, Agathe, ce n’est plus l’heure, on verra cela demain ». Réponse : « Et bien si vous voulez pas répondre à nos questions, vous n’aviez qu’à pas nous faire ! »…
  • Liniment épuisé pour Anna. Impossible d’en trouver en magasin. Le côté écolo des américains ne nous a encore pas sauté aux yeux … Il n’y a que des lingettes nettoyantes en stock. Un blender emprunté, de l’huile d’olive, de l’eau et un citron plus tard, le tour est joué ! 
  • A croire que le boulot manque à Ju. Il s’est  remis à monter des planches … pour mettre la nourriture sur le toit des toilettes en béton des campgrounds. Ça va plus vite que de la hisser dans un arbre! Et ses gardes de nuit doivent lui manquer, il étudie certains soirs l’itinéraire jusqu’à 2h du mat… Il nous fait cela aux petits oignons, et prévoit même les itinéraires bis !
  • On a voulu aller voir un vieux pont, on laisse Antoine vous raconter mais on ne sait pas comment ils ne nous ont pas maudits … mais il était beau ce pont !

On vous souhaite une belle rentrée à tous, petits (et particulièrement à Aubin, Néha, Margaux, Elsa et Martin pour leur grande première) et grands (et oui on a pas mal de potes instits). 

Prenez soin de vous ! A bientôt sur les ondes!

La french family