Carnet des parents

Happy end

Voilà l’heure de notre dernier article, concernant ce voyage bien entendu (sous entendu, il y a en aura d’autres !).

3 ferrys – 5 trains – Arrivée à Strasbourg : Terminus  du train – Tout le monde descend.

Je dirais plutôt : tout le monde et tout notre bazar tentent de descendre !

Et quelques larmes pour moi lorsque nous avons failli rater notre 2eme ferry car le premier était en retard. La police maritime nous a escorté, les agents du 2eme ferry nous attendaient tout sourire pour nous aider. Bluffant ces Suédois ! L’émotion m’a submergé, merci pour votre bienveillance.

De retour de Norvège, nous n’avons pu résister à repasser 2 jours au Danemark, dire à ce pays au revoir comme il se doit.

Nous devions arriver à Bâle par un train de nuit en provenance de Hambourg. Sur le papier, c’était vraiment facile. Mais notre porte-monnaie nous a interdit de le faire. Heureusement que le meilleur plan est…de ne pas avoir de plan ! Nous sommes finalement arrivés à Strasbourg après une halte à Francfort. Merci à Andreas et sa femme pour leur accueil magnifique durant cette nuit d’escale.

Bien mal nous a pris d’arriver à Strasbourg, quelle merveilleuse rencontre avec Aurélie. Un beau coup de cœur pour ces 2 premiers jours en territoire français. On avait l’impression de se connaître depuis toujours. (Aurélie : Bébé Rebelle fait désormais partie de nos bagages, elle ne prend quasiment pas de place !)

Pour ces derniers kilomètres de notre périple, on embarque mon frangin et… la pluie! Charly arrive au bon moment, avec son énergie et sa joie de vivre. Et puis, il est tout disponible pour les devoirs des enfants, nous sommes heureux de passer un peu la main ! Avec lui, il pleut des blagues en même temps que la pluie sur nos montures et cela rend le chemin agréable.

Direction la vallée de Munster où nous sommes invités par une pote de pote. Et on ne refuse jamais les invitations ! Et quel bonheur, c’est magnifique! Nous y donnerons notre première conférence pour l’association promouvant le cyclisme dans cette vallée. Riches échanges. Nous sommes superbement accueilli dans le village. Merci à Pauline et sa famille, et également à Victorien, Oscar, Caroline et Guillaume.

L’Alsace est merveilleuse : maisons à colombage, cigognes et tartes flambées nous enchantent ! On peut évidemment en prendre plein les yeux dans notre propre pays, les Alsaciens nous accueillent de la meilleure des manières possibles. Nous empruntons la piste cyclable de la route des vins. Nous dormons sous tente certaines nuits mais la pluie et le froid sont bel et bien là ! Merci Jean-Chrisitian, Emilie, Loulanne, Hanaé, Anne-Claire et sa tribu, Guillemette et toute la coloc. de nous avoir mis au chaud chez vous sur notre parcours Strasbourg – Belfort.

9 jours à pédaler en France pour un retour en douceur (ou du moins le plus en douceur possible). Chez Guillemette, on va découvrir la vie en coloc et une joie de vivre qui se répand dans toute la maison. Le lendemain, Guillemette qui est présidente de la ludothèque nous propose d’aller y faire un tour. Retour sur les terres françaises avec des jeux de société où on comprend les règles du premier coup. Guillemette bosse à 80% pour avoir le temps de s’investir dans le milieu associatif. On valide à…100%.

Merci à tous d’avoir enchanté ces premiers jours français. Nos pupilles se sont également régalées avec vos plats, meilleurs les uns que les autres : tartes flambées, croziflette, Mont-d’or, ratatouille, et on en passe !

Notre cerveau arrête d’être en mode traduction. Les enfants s’étonnent de tout comprendre quand on entend les gens parlaient dans la rue. Bizarre, oui très bizarre de retrouver les codes français. 

Mélange d’émotions, ça sent la fin. Les enfants : « mais on repartira hein ??? » Notre réponse : « Rassurez vous les enfants, il ne pourra en être autrement, quand on a goûté à l’itinérance vélo, on ne peut plus s’en passer. »

On papote de notre prochain voyage, le nombre de mois nécessaire pour le réaliser. Antoine voudrait avoir le GPS, Agathe son vélo toute seule. Anna, elle, en a marre d’être statique sur le siège vélo et nous le fait savoir en hurlant histoire qu’on s’arrête et qu’elle puisse gambader. Une sacrée équipe ces 3 là, jusqu’au bout !

Et puis s’annonce le temps de l’arrêt du vélo mais l’arrivée d’autres retrouvailles familiales nécessaires pour mettre du baume au cœur pour toute la famille. Avec mes parents dans le Jura, bonheur absolu.

Les vélos sont posés après une dernière journée de montagne et de pluie. Il est mi-octobre, le froid et la fatigue commencent à se faire sentir. Comme si cela était fait exprès, pour avoir un peu plus envie de rentrer ! Mes parents nous ramènent notre voiture. Merci à vous 2, toujours présents, peu importe nos choix et nos décisions ! 

Allez, encore un shoot de montagne ? Direction le Vercors avec Perrine et Constance, avec les vélos sur la voiture. Les vélos seront posés pour quelques jours avant… de rouler avec notre famille/amis pour un retour joyeux!

Et quel retour ! C’est à une trentaine que nous entamons nos derniers coups de pédale. Sous une pluie battante, absolument personne ne s’est dégonflé. Chapeau bas à tous ! Les auberges espagnoles se succèdent, les rires, les larmes des retrouvailles, la connaissance des bébés venus au monde pendant que nous étions sur les routes ; on rattrape les bribes de vie de chacun, on ne vous remerciera jamais assez d’être venus nous accompagner sur ces derniers kilomètres girondins.

On fini le dimanche midi à une soixantaine, une arrivée sur le parvis de la mairie de notre village, à Quinsac. Et puis, un petit film sur notre voyage réalisé par Axel (un grand merci à toi). 

Et puis, on s’éclipse discrètement pendant ce film pour aller se changer à l’arrière de la mairie. 

Et puis, on fait le tour de la mairie et on attend dehors. 

Et puis, le film se termine et les portes s’ouvrent.

Et puis, riant tous les 5, on crée une « happy end » en célébrant notre mariage surprise. 

Et puis… si on continuait à être heureux ?

Le coin de la petite larme …

On devrait toujours faire les choses au moment où l’on a envie de les faire, sans tergiverser, sans vouloir être raisonnable, sans remettre à plus tard. Parce qu’on ne sait jamais s’il y aura un plus tard en réalité. Et il suffit d’un minuscule grain de sable pour que le « plus tard » se transforme en « trop tard », pour que l’espoir se métamorphose en regrets. La pire erreur qu’on puisse faire, dans la vie, c’est d’être raisonnable. De temporiser, de douter, d’attendre. Au lieu de se contenter de vivre. Ces quelques lignes ont été empruntées à Amélie, Antoine et nos copains « Du cap nord à bicyclette ». On a vécu ce voyage, en passant du rire aux larmes, en donnant parfois toute notre énergie, et en étant tellement heureux et en se sentant si vivants et libres !

Si ce voyage a été si magique, c’est de l’avoir fait ensemble et d’avoir savouré chaque seconde tous les cinq.

Merci à vous, notre famille, nos amis, merci à vous tous de votre lecture attentive et vos messages inspirants. Nous avons eu un réel plaisir à vous faire voyager avec nous.

Un unique et sincère souhait pour vous tous, celui de rendre vos rêves réalisables.

Anna, Agathe, Antoine, Ju et Marion

Une fenêtre météo s’ouvre : en selle pour l’incroyable traversée du Sud norvégien

Bonjour à tous,

On a depuis quelques mois la Norvège dans un coin de notre tête, comme la cerise sur le gâteau pour achever notre voyage. Mais avec l’expérience vient la sagesse et nous savons que ce baroud en Norvège n’est possible que sans pluie. Il suffit de demander gentiment et notre bonne fortune nous sourit une fois de plus : une fenêtre météo inhabituelle pour la saison s’offre à nous. 

On saute dans le ferry, direction Larvik. Arrivée sous une pluie battante et de belles rafales de vent, Geo, qui nous accueille pour la nuit avec sa femme May et leur fille Katia (leur 2ème fille Lucie est sur les routes du monde avec son vélo), vient même chercher Antoine et Agathe à la sortie du ferry pour qu’ils ne subissent pas le mauvais temps. Le temps que nous arrivions, les pizzas maison, délicieuses, sont prêtes. Ici, on mange de bonne heure, aux alentours de 18h puis on profite de la soirée pour jouer, discuter, … Cette soirée était superbe pour cette entrée sur le territoire norvégien.

Après avoir échangé avec Joseph et Kasia par mail (merci à vous 2 pour vos précieux conseils), nous avons choisi d’emprunter la vélo route nationale 5 allant de Larvik à Geilo, puis la Rallevergen de Haugesøl à Flåm. Une ligne de train est présente quasiment tout le long, ce qui nous rassure si la météo change subitement. On est joueur mais conscient de nos limites avec nos 3 enfants à vélo en Norvège en septembre. 

Mais Mère Nature est avec nous ! C’est sous un soleil radieux que nous roulons au milieu de la medieval valley : une vallée magnifique, avec une majestueuse rivière, des champs cultivés, des fermes et églises en bois et des forêts denses aux couleurs automnales sur les coteaux. Nous retrouvons ici, ce qui nous a tant plus sur la Great Divide : une nature grandiose et sauvage où la présence tranquille de l’homme n’enlève rien à la quiétude des paysages traversés. 

Niveau climat : il fait beau la journée mais tout de même très froid de 17h à 11h (du gel, des températures négatives, …bref on caille). Montage du camp et douche dans la rivière impérativement avant le coucher du soleil. Feu obligatoire pour ne pas congeler pendant le repas du soir. Nous traînons donc un peu dans la tente le matin et ne faisons pas de vieux os le soir ! C’est l’occasion de lire pas mal d’histoires ou de faire des jeux de société (et quelques devoirs…). Un midi, nous pique-niquons au niveau d’un open air museum au milieu d’une ancienne ferme. Nous croisons le chemin d’Éden qui nous jouera des morceaux de violon norvégien, ce qu’on aime ce genre de rencontres inattendues !

Notre route croisera également celle de Nadja et Gernot chez qui nous aurons la chance de dormir trois nuits dans une des cabanes de leur ferme. Nadja, tes gaufres au « brown cheese » (le « brunost » en norvégien qui a un goût caramélisé) partagées avec vos voisins hollandais étaient délicieuses ! Les enfants étaient ravis de jouer aux playmobil, petits trains ,… appartenant à vos enfants désormais grands. Et passer le week-end à ramasser des champignons et myrtilles restera un superbe souvenir.

Les Norvégiens sont discrets mais très attentionnés avec nous. Lors de nos bivouacs dans cette belle nature, on nous offre des hots dogs, du bois pour nous réchauffer, des mots gentils ; tout cela anime nos soirées. Il y a dans ce pays « le droit d’accès à la nature » (= »allemannsretten »), ce qui permet de dormir partout à 150 m des maisons sur des zones non cultivées. La seule obligation est de respecter l’environnement. Nous demanderons, par principe, à la première maison environnante, si on ne gêne pas ; on a toujours eu des sourires et des réponses positives.

Nous arrivons à Geilo, ville de pleine montagne où on ne croise que des sportifs ! C’est impressionnant d’ailleurs. On commençait à se poser la question sur une certaine forme d’eugénisme sévissant dans cette ville ; on apprendra que la ville est en fait un pôle sportif qui prépare les athlètes olympiques norvégiens.

On s’y sent bien, on dort en bord du lac, à côté du barbecue… On nous offrira donc des saucisses. Les douches sont désormais rares pour les enfants (enfin très rares, voir inexistantes – mais ils n’ont pas de pustules partout rassurez vous), il fait vraiment trop froid. Nous voilà aux portes de la Rallavergen, la « route des ouvriers », la plus belle piste cyclable de Norvège. On ne le sait pas encore mais les émotions vont se succéder et cette section gravel d’environ 95 kilomètres sera un de nos plus beaux et durs tronçons du voyage. La route évolue à plus de 1000 mètres d’altitude mais à cette latitude, on est comme à 2500 mètres en France. Magique et spectaculaire. (Dixit Ju : Merci Marion pour avoir amené la famille ici). On dormira sous tente alors qu’il gèle et on fera petit-déjeuner les enfants dans la tente pour les protéger du vent glacial en enlevant la chambre (1ère fois du voyage).

A Hallingskeid, on se mettra au chaud dans un refuge DNT (l’association de randonnée de Norvège qui a des refuges parsemés dans le pays), il est tout en bois, vraiment cosy. Nous sommes avec une autre famille norvégienne avec trois enfants du même âge que les nôtres. On checke la météo, c’est OK pour faire un jour de repos et nos corps en ont besoin (sauf Julien, frais comme un gardon. Sérieux, il doit se doper en cachette : quand on tombe de sommeil, il fait encore des séries de pompes…). On a roulé sans s’arrêter depuis 7 jours avec 4000 mètres de dénivelé positif car le 25 septembre, le temps se dégrade. Complètement sereins, nous passons la journée du 23 à faire du pain (on commence à mettre en pratique ce que l’on a appris pendant le voyage) car il y une même une vraie cuisine dans les refuges norvégiens. Nous nous baladons dans la montagne, faisons les devoirs (au passage, merci aux maîtresses d’avoir pris le temps de nous faire un point pour la 1ère période), un peu de planification des jours suivants, jeux pour Anna et Hella, dessin animé pour Alfred, Johana, Antoine et Agathe. Bref, en toute quiétude, nous nous endormons avant d’entamer notre dernière journée sur la Rallavergen qui nous émerveille tant.

Mais – et oui il y a un mais – la météo change complètement pendant la nuit. Il pleut de la neige fondue au réveil et ce pour toute la journée. Les jours suivants, il neige carrément. Nous sommes à 1300m d’altitude, les températures sont négatives. L’atmosphère change d’un coup au réveil. On sait déjà que ce sera dur pour les filles. On habille tout le monde chaudement après un petit-dej complet. Et on attaque la route. Au bout de 30 minutes, Anna craque la première sur son siège vélo. On essaie la remorque mais elle n’arrive pas à se réchauffer. Ce sera en porte-bébé contre moi qu’elle aura le plus chaud et qu’elle arrive à s’endormir. Soulagement de courte durée car c’est au tour d’Agathe de craquer. Ses sur-chaussures sont détrempés, ses gants aussi… Point itinéraire pour trouver au plus vite une gare sur le chemin et se réchauffer : 6 kilomètres à faire, mais il y aussi 300 mètres de dénivelé positif, le tout sur une gravel road detrempée. De toute façon, pas le choix, il faut continuer. On donne à Agathe une autre paire de gants. Et puis dans une descente, c’est Antoine qui craque. Trop froid aux mains aussi, il n’arrive plus à freiner, les doigts tétanisés et on est sur une portion de 700m de négatif sur 3 kilomètres. En gros, si il ne freine pas, il finit en morceaux. Bref, on est pas fier avec Ju, les trois enfants en pleurs à tour de rôle…mais il faut descendre et essayer d’avoir le bateau pour Bergen à 15h30 car sinon on campe sous la pluie alors que de supers lits nous attendent à notre « Air BnB » chez Heidi et Sondern. On remotive tout le monde, on réchauffe les mains et on arrive à la gare avec un endroit chauffé (on avait déjà fait l’expérience de la gare de Finsee 2 jours avant). On se stoppe 40 minutes. Leurs sourires reviennent aussi vite qu’ils étaient partis, ouf. On repart pour les 10 kilomètres restants. Au milieu de ce froid, ils arrivent à nous dire que c’est la plus belle piste cyclable de leurs vies, au milieu des cascades, chèvres, cabanes colorées et montagne. Effectivement, c’est la plus belle piste cyclable européenne que nous ayons fait et peut-être aussi une des plus dures (et oui nous n’oublions pas la Great Divide évidemment !).

Une heure plus tard, on est dans un bateau bien au chaud avec tout le confort nécessaire. On fait tout sécher, au milieu des touristes chinois qui nous photographient. Nous sommes trempés jusqu’aux os et plein de boue, eux sont tout propre ! Nous admirons le Sogneford pendant cinq heures (sublime, sublime, sublime !). Dans le bateau, on rencontre un cycliste : il s’appelle Joseph et nous avait aidé pour établir notre parcours ! Le hasard fait bien les choses, on peut le remercier en direct et papoter ensemble !

Arrivés à Bergen, on a cinq kilomètres à faire de nuit pour aller au logement. On y arrive sans encombre, on fait connaissance avec Heidi, on décharge, et on couche (enfin) les enfants qui mettront une minute à s’endormir. Pour nous, on découvre que dans l’intérieur des sacoches (8 sur les 12), les affaires ont pris l’eau… Étalage de toutes nos affaires pour un séchage imminent. Impression d’avoir vécu dix journées en une ! Que d’émotions !

Durant deux jours, nous allons découvrir la jolie ville de Bergen : vieux quartiers, funiculaire, parc des trolls,… On dort trois nuits au chaud et cela nous fait le plus grand bien. Merci les Norvégiens pour votre accueil, merci la Norvège pour tes paysages merveilleux. De la pluie est désormais attendue chez vous, nous rentrons donc chez nous…

Pas moins de 3 ferrys et 4 trains nous attendent désormais afin de passer la frontière française. Le compte à rebours est lancé avec toutes les émotions qui vont avec… A bientôt pour de nouvelles aventures.

Merci pour vos messages, qui nous touchent toujours autant ! See you soon!

Bises de nous 5

Le coin des anecdotes

  • Pour ceux que cela intéresse : nous avons beaucoup échangé avec Thomas (qui est danois) chez qui nous aurions dû dormir (nous avons eu un souci mécanique et ne sommes pas arrivés à destination). Sa famille a un logement dans un immeuble communautaire. Voici le lien internet : https://sites.google.com/view/absolfang/startside . Autre façon de vivre : salle de sport, buanderie, jardin, atelier en commun. Réunion communautaire chaque mois.
  • Un troupeau composé de 10 biches, du jamais vu. Agathe : « Là, si les chasseurs seraient là, ce serait beaucoup trop facile pour eux. Ce serait du vol à la nature ! »
  • Nous arrivons en Norvège, les sacoches débordantes de nourriture, on nous avait dit que l’alimentation coûtait extrêmement chère en Norvège. Nous avions rempli un caddy au Danemark avant de prendre le ferry. Au final, si tu ne vas pas à l’hôtel, ni au restaurant et que tu fais tes courses à « Kiwi, mini preis » (le Lidl de Norvège), tout va bien pour ton portefeuille.
  • Plus de place côté fenêtre dans le ferry des fjords. Tout le monde nous est passé devant avec nos vélos. Dégoutés … Je fais un dernier tour du navire par dépit et tombe sur un magnifique espace famille côté fenêtre… entièrement vide. Il y a un dieu pour les familles ; merci à lui.

Du « vélo-rail » en Allemagne au « vélo-friendly-family » au Danemark

Hej,

Notre aventure « vélo-rail-rencontres » nous permettant de rallier le nord de l’Allemagne depuis le lac de Constance se passe entre coups de stress dans le train et rencontres fabuleuses!
Premier arrêt à Stuttgart, chez la famille Kellnhofer. Quel plaisir de retrouver Irmi et Dieter et de partager du temps avec eux. Je les connais depuis ma jeunesse, grâce au jumelage avec Erkheim. Nous avons fait plusieurs échanges avec leurs filles Anna et Lisa et Mimi et Charly. On replonge dans les albums photos dans de grands éclats de rire!

On reprend la route en train jusqu’à Karlsruhe, merci de nous avoir accompagnés sur 15 kms en vélo. Dieter regardait d’un petit sourire Julien qui parfois traversait au feu rouge, pas de ça chez les Allemands! On roule jusqu’à Mannheim avec une nuit en bord de Rhin où les enfants passent leur soirée à faire signe aux nombreux bateaux. Les accueils chez Jan puis Iven seront fabuleux. Grillades, jeux pour enfants, douche, machine à laver, nombreux échanges sur nos cultures, un peu de confort, le paradis!

3 trains pour relier Lübeck (en passant par Franckfurt puis Hamburg). Dans le train Frankfurt-Hamburg, le contrôleur du train nous indique que… le tandem est interdit dans les trains IC (la Deutsche Bahn n’est pas OBB…). Bah… tant pis on est monté, ouf!

A Lübeck, sur le quai de la gare nous attend ma cousine Coco et toute sa famille! Sachant qu’on arrivait via nos parents (merci de communiquer les parents, vous avez géré!), ils ont fait demi-tour pendant plus de 3h30 étant déjà arrivés au Pays-Bas. Complètement fous et on adore! Fous rires entre cousins, jeux, visite de la ville en vélo. Tout le monde se quitte un peu tristoune mais quelle joie de s’être vus!

C’est sous une pluie battante que nous reprenons la route. Mais…il n’y a pas de mauvaise météo, seulement de mauvais vêtements! Vu qu’on part vers le Nord, on se reéquipe, bâche pour la tente, salopette pour Agathe, bottes pour Anna, surchaussures et gants à la bonne taille pour tous.
Le Danemark, clairement, on arrive avec un moral au top!!!

La météo sera finalement avec nous. Nous allons d’îles en îles, pédalant entre champs de blés et mer Baltique (baignades quotidiennes). Les Danois sont tous souriants, nous encouragent, sont disponibles. Pistes cyclables à volonté, nous suivons l’eurovelo 8 en partie. Les maisons au toît de chaume et les maisons en brique se succèdent, ce qui fait des villages plein de charme. Nous observerons un phoque un soir pour le plus grand bonheur des enfants. Et puis, au milieu de tout ce décor, il y a les fameux « shelters » (abris). Des cabanes en bois, fermés ou non, parsemés dans tout le pays pour les randonneurs/cyclistes/kakakistes/ cavaliers. C’est la chasse aux trésors tous les soirs! Les enfants ont leur préférence : les petits cabanes fermées. On adore et, en plus, de supers parcs de jeux y sont souvent accolés. Et puis, nous qui ne concevons pas le voyage sans rencontres, nous sommes servis. Nous passons quotidiennement du temps avec des locaux qui viennent également dormir dans ces shelters ou simplement faire un BBQ. Ce genre de lieu est très populaire au Danemark, on croise souvent des classes entières qui font des soirées parents-élèves.

Les danois sont très ouverts et gentils. Nous faisons de belles rencontres au coin du feu. Nous apprendrons notamment à fabriquer des « snogbroed » avec eux (merci Miguel), ferons griller les chamallows ensemble et en apprendrons plus sur leur culture et le monde associatif (bravo Oli pour le travail fait aux alentours d’Aalborg, les shelters sont associés à des salles fermées dans cette zone). Ici, les horaires des repas sont différents. Ils mangent à 17h30-18h et se couchent plus tôt. Ils se lèvent donc de bonne heure et nous assisterons à plusieurs anniversaires qui commencent dès 9h du matin le dimanche! Et nous finissons souvent le goûter quand ils commencent leurs dîners !

Nous reprenons gentiment les devoirs. Enfin…presque…comme un pied de nez à la rentrée de CE1 et de CM1 : le jour de la rentrée (et ce n’était pas fait exprès), nous étions dans un cadre non scolaire, non nature, non sportif, non culturel mais à… Legoland. Antoine est fan de Legos et on lui avait promis une surprise durant le voyage (Agathe avait eu celle de voir des dauphins). On a visé juste vu le sourire qu’il a eu aux lèvres toute la journée! Au passage, un merci aux danois avec qui nous avons campé près de Fredericia et qui nous ont trouvé des billets à moitié prix! Et un autre merci à l’hôtel 5 étoiles qui nous a gentiment gardé nos vélos chargés pour que nous nous rendions en toute sérénité en bus à Legoland (l’hôtel était à 500m du shelter où nous avions dormi et à 200 m de l’arrêt de bus, je les avais appelé pour savoir si cela était possible, ils sont vraiment facilitateurs et avaient accepté dans la seconde). Comme dit Julien : Marion les bons plans!

Arrêt culturel le lendemain au Fyrkat Museum (petit saut de puce en train entre Vejle et Hobro). Nous en apprenons énormément sur les Vikings avec visite de la forteresse et de maisons reconstituées. D’ailleurs, on trouve que les danois ont du sang viking dans les veines : charpentés, blonds, bref le profil viking en somme.

Nous continuons la route vers le Nord du Danemark, sur la partie continentale, avec pas mal de blockhaus et une mise à jour de l’invasion danoise par les allemands pendant la seconde guerre mondiale pour mettre la main sur la Norvège. Petite baignade dans la mer du Nord, pas chaud chaud mais ça passe pour certainement la dernière baignade du voyage.

A l’heure qu’il est, nous sommes à Hirtshals, d’où nous vous écrivons sous une pluie torrentielle.
Nous sommes sur le site « meteoblue ». Plusieurs ferrys sont possible pour rejoindre la Norvège : direction Larvik? Stavanger? Nous sommes en train de décider lequel nous prenons (enfin la pluie décide pour nous plutôt). A suivre donc au prochain épisode!

On espère que vos rentrées se sont bien passées,
Des bises de nous 5

Le coin des anecdotes

  • Point shelters : il y a une application qui les recensent tous, d’une facilité déconcertante pour se trouver de superbes spots! Ils sont très bien placés : au bord de la mer, dans des marina, ou sur des aires de jeux !
    Il y a des tables, souvent de l’eau et des toilettes et même de l’électricité. 4 ou 5 shelters peuvent être sur la même aire. Les danois les utilisent souvent. Nous ferons des superbes rencontres avec les danois et aussi pas mal d’Allemands mais aussi des anglais en cuisinant avec eux ou en papotant autour du feu. Ils peuvent être privés, associatifs, communaux. Une salle couverte peut-être annexée. Ils sont pour la plupart gratuits ou une somme modique est demandée. Julien a évidemment les plans en tête pour une future construction!
  • 1 euro = environ 7 couronnes danoises. La rentrée approchant, la table de multiplication de 7 est pour Antoine son exercice quotidien! Vive les conversions.
  • Tout au long de la route, des petits stands devant les maisons avec fruits, légumes ou vide maison. Le prix est affiché, une caisse est mise au devant de l’étal. Cela nous laisse un peu rêveur. En France, cela marcherait t’il? On a envie d’y croire. Mais on rigole aussi en se disant que les produits ne seraient peut-être pas payés, ou la caisse volée ou encore tout le stand embarqué !
  • « Respect » est un mot qui nous est adressé quotidiennement. Je voudrai le dédier à Agathe aujourd’hui. Nous avons roulé 3 jours avec le câble du dérailleur arrière complètement cassé. Nous avons mis toutes nos forces pour pédaler avec notre lourd chargement sans pouvoir changer les vitesses (il y a quelques collines et un peu de vent au Danemark, pour preuve, même les maisons individuelles ont leurs éoliennes!). Elle a pris sur elle, a soufflé parfois mais a toujours fini le sourire aux lèvres. Câble réparé, vitesses de nouveaux enclenchées et hop, c’est oublié! Bravo la puce pour ta détermination.
  • On sort d’une exposition. Antoine : « Maman, c’est super le Danemark. C’est assez plat car la terre a été tassé pendant l’ère glaciaire. Il y a d’autres pays comme ça ? »

De la vallée de la Soča au lac de Konstanz

Guten Morgen,

Après avoir quitté le cœur serré la famille de Polona et Drejc, nous avons continué notre périple en Slovénie. Le pays est vraiment somptueux mais pris d’assaut pendant les vacances estivales. Nous avons donc renoncé à notre trajet par Bled, vraiment trop bondé en ce moment (campings complets pour la saison) pour nous réorienter sur la vallée de la Soča. Bon bah… c’était bondé de monde aussi. La vallée, la plus belle de Slovénie est à la hauteur de sa réputation. On a compris pourquoi : l’eau est magnifiquement bleue et les paysages à couper le souffle. 

Petite ombre au tableau: les campings sont complets (et très chers…), le bivouac sauvage est interdit et l’accueil dans le jardin des habitants n’est pas dans la culture locale. Nous avons donc du nous cacher et camoufler la tente, pour la plus grande joie des enfants. Mais pour nous, les parents, qui adorons le bivouac sauvage, cette interdiction ne nous simplifie pas la vie (en plus, l’amende est très salée si les rangers trouvent ta cachette !). Dans la vallée de la Soča, se cacher devient presque impossible et les campings sont presque tous complets, cela nous a obligé à rallonger les étapes et même à quitter la vallée prématurément. 

Nous passerons notre dernière nuit slovène dans le jardin de la caserne de pompiers de Log Pod Mangartom. Marion avait eu la bonne idée de les contacter. Un spot parfait, une douche chaude et une visite de la caserne par Marco, merci à toi ! Sans compter qu’ils nous ont évités de nous camoufler dans un bosquet, nos collègues nous ont enlevé une belle épine du pied et nous ont surtout permis de quitter la Slovénie en toute quiétude.

Le lendemain, retour en Italie. On est impatient de retrouver ce pays : la chaleur des Italiens et les bivouacs sauvages faciles. Ce retour va se mériter avec un col bien frappé. Nous profitons de la Dolce Vita italienne quelques jours sur la magnifique piste cyclable de la Alpa Adria (tunnels à volonté pour la plus grande joie des enfants)… avant de retourner en Autriche (faut suivre !).

Notre passage au Weissensee, l’un des plus beaux lacs d’Autriche, nous fait oublier le mal aux jambes après ces mois de montagne et deux cols difficiles (dont un avec 3 kms de pente à plus de 18%). Nous avons un rendez-vous important qui nous attend : le papa de Marion nous rejoint en train à Innsbruck.

Nous rallions cette ville, en faisant une partie en train, pour ne pas refaire la vallée de la Drau et éviter le col de Brenner trop dangereux. Clairement prendre le train est beaucoup plus facile en Autriche et en Allemagne qu’en France. Les Autrichiens n’ont peut-être pas inventer le sourire mais ils sont numéro 1 de notre voyage pour les voyages en train avec vélos chargés, merci et bravo à vous OBB !

D’ailleurs nous avons du trouver un vélo pour Jean-Marc, la SNCF ne prenant pas les vélos sur l’ensemble du trajet choisi. Nous lançons à cette occasion le concept de l’échange d’un vélo contre des bouteilles de vins (un grand merci à toi, Nico, d’avoir spontanément proposé de donner ton vélo qui dormait depuis 30 ans dans un sous-sol, il était parfait !). À voir si nos amis belges de « Welcome in my Garden » peuvent développer une application pour ce troc des plus utiles. Depuis notre arrivée à Innsbruck, nous enchaînons les belles rencontres grâce, encore une fois au réseau warmshower, et nous sommes ravis de faire connaître ce réseau au papa de Marion. Il a apporté dans ses sacoches quelques bouteilles de vins que nous avons pu offrir au fil de l’eau.

Valérie, ton vin dénommé « Rencontres », a magnifiquement porté son nom !

La chaleur humaine est de retour avec en vrac, Nico, Friedrich, Carla, Elisabeth et Inndurck. Grâce à vous, nous garderons  un super souvenir de l’Autriche ! Merci encore à vous !

Nous passons la frontière avec l’Allemagne, quel bonheur de voir les gens sourires de nouveau, venir vers nous, nous poser des questions, pouvoir se payer un camping avec des prix raisonnables (ou presque). Après avoir essuyé la pluie pendant 3 jours (et la fatigue qui va avec…), nous découvrons la Bavière, les tenues traditionnelles (les dirdnl pour les femmes), les concerts, les villes magnifiques avec leurs maisons fleuries et peinturlurées, les bonnes bières (des caisses entières consignées sont devant les portes de maison), les baignades dans les lacs (matin, midi et soir). Les rencontres se multiplient. Ralp et Ekle nous hébergeront une nuit, on pourra se baigner à moins de 5 minutes de chez eux dans un des nombreux et jolis lacs que compte la Bavière et partager le café turc et quelques souvenirs de la Turquie. Chris et Johana, rencontrés sur une fin de journée, nous font découvrir leur monde des chevaux et nous offrent un pré pour passer la nuit avec quelques bières en prime. Les petits profitent pleinement de leur grand-père et se remettent même gentiment aux devoirs avec lui. Prajwal nous prête son appartement dans le vieux quartier de Lindau, quelle chance ! Il était parti pédaler en France et Dorothea, sa voisine nous attendait avec les clefs. La gentillesse et la confiance sont partout dans le monde, on compte bien ramener tout cela dans nos sacoches et nos cœurs !

Après avoir pédalé 12 jours avec « Super papi », il est déjà temps de se dire au revoir, le cœur serré mais la joie d’avoir profité de ces jours ensemble. Les bagages se feront à Konstanz chez Dorit, Ilmari et Tauno. Nous avons rencontré cette famille germano-finlandaise de façon complètement inattendue sur un petit chemin de Bavière. Une rencontre incroyable et un vrai coup de cœur, rendez-vous pris à Konstanz 4 jours plus tard. On apprend beaucoup avec cette famille, plats végétariens délicieux, vie en communauté,… Et l’ambition de rouler les 2 familles ensemble dans les années qui viennent.

Pour la suite, une fois n’est pas coutume, nous avons changé nos plans. Nous partons désormais vers le Danemark (on remonte l’Allemagne en alternant train et vélo) : un peu moins de dénivelé et du dépaysement en perspective ! Auf wiedersehen (on se remet non sans mal à l’allemand !) et bel fin d’été à tous !

Le coin des anecdotes

Un petit mot pour notre apprenti voyageur : J-M. Pour financer le voyage, Marion a ouvert des stages de formation à l’itinérance vélo (évidemment, je blague). Notre premier stagiaire n’est autre que son papa. Il nous rejoint pour 15 jours pour faire Innsbruck-Constance avec nous. Les enfants sont fous de joie. Train en retard, orage et forte pluie, ils ne vont pas le chercher à la gare. Ils n’ont jamais autant boudé du voyage mais la joie a éclaté lors des retrouvailles au réveil le lendemain. Après 12 jours de voyage on peut lui tirer notre chapeau. À 66 ans, il avale les kilomètres sans difficulté avec un vélo chargé (alors que nous ne croisons que des vélos électriques), bivouaque sous la tente, monte et démonte son campement (sous une météo capricieuse). Il trouve même encore de l’énergie pour s’occuper des enfants, nous faire un résumé quotidien des J.O et discuter en anglais avec les voisins du camping. Son stage est donc évidemment validé ! Merci encore à toi d’être venu (pas moins de 9 trains différents entre l’aller et le retour pour venir à notre rencontre !).

Dans le train pour Insbruck, Marion s’invente une vie de contrôleuse. Lors d’un arrêt, un couple de personnes âgées monte à bord en s’enquérant de la destination. « Fortezza ? » « Si,  Fortezza, Fortezza » répond Marion en levant le pouce et en laissant sa place assise au couple. Sauf que nous avions justement pris le train pour Insbruck à Fortezza… À peine le temps de réagir et de mettre le couple dehors en s’excusant que le train redémarre et qu’un fou rire s’empare du wagon.

La minute culturelle 

En Slovénie et en Autriche, nombre de linteaux de portes de maison sont annotés à la craie. 20 C+M+B 24. Après un mois à imaginer tout et n’importe quoi, nous demandons à Friedrich. Il s’agit d’une tradition catholique : à l’épiphanie, les enfants font le tour des maisons pour récolter de l’argent au profit d’œuvres humanitaires. L’organisation des tournées est gérée par l’Eglise ; les enfants annotent les maisons pour les mettre sous la protection de Jésus. 

Nous voyons l’arbre de Mai (Maibaum) dans de nombreux villages allemands. Il est devenu le symbole des villes et villages de la Bavière du Sud. Il représente l’honneur de la commune et de sa communauté et est source de compétition entre les villages bavarois, qui rivalisent d’ingéniosité et d’efforts pour se doter du plus grand et du plus bel arbre. On voit fréquemment des arbres de mai de 30 mètres de hauteur. Tout le long du mât, des panneaux de figurines représentent les différents corps de métiers, comme le cordonnier, le ramoneur, le menuisier, le charpentier,… Les habitants d’une commune organisent parfois des raids pour voler quelques jours avant sa mise en place, l’arbre d’une commune voisine. Aussi, jusqu’au jour de la cérémonie, les arbres sont-ils surveillés, jour et nuit, par les hommes de la commune, pour décourager les éventuels ravisseurs… Si l’arbre est volé, il est restitué avant le 1er mai. La rançon consiste généralement en un repas arrosé de grandes quantités de bière !

De la Drauradweg vers un woofing slovène

Bonjour à tous,

Notre menu des trois dernières semaines : la Drau pour commencer, une rivière autrichienne puis slovène. Ça tombe bien c’est là bas que nous voulons aller. Nous rejoignons la Drauradweg plus rapidement que prévu, chassés des Dolomites par la pluie. Les Dolomites bloquant les nuages en provenance de l’Adriatique, nous retrouvons le soleil dans cette magnifique vallée de montagne qui doit nous conduire sur 300km jusqu’au Nord Est de la Slovénie. C’est toujours plus sympa et plus romantique de tracer un itinéraire avec les noms de rivières, de cols et de plateaux qu’avec des numéros d’autoroutes.

Cette rivière sera d’abord torrent, dans une vallée encaissée, nous offrant l’ambiance montagne et des bivouacs magnifiques que l’on apprécie depuis notre entrée dans les Dolomites. À Lienz, une jolie petite ville entre eau et montagne, la vallée tourne et s’élargie petit à petit. Nous roulons désormais sur la digue d’une rivière aménagée pour la production d’électricité. Les paysages sont moins sauvages mais restent grandioses et l’aménagement de la nature par l’homme prend ici un caractère titanesque. 

Le bilan de ces 10 jours en Autriche : une douceur de vivre avec des paysages magnifiques, des petites villes à taille humaine et un mode de vie qui semble plus détendu qu’en France et plus tournée vers la nature. Petit élément à prendre en plus : pas certains que ce soit les Autrichiens qui aient inventé sourire et joie de vivre…

Enfin, evidemment, trois superbes rencontres en chemin vont nous faire changer d’avis. Deux familles au top (Philippe, Veronika, Amélie, Ben et Elio puis Michel, Claire, Camille et Baptiste) avec qui nous avons passé de très bons moments (si si, on a adoré aussi la grosse montée au lac Philippe).

Moments évoqués en vrac : Agathe a pu découvrir le jardin d’enfants autrichien et refaire du vélo seule, Antoine a visité une école primaire, Anna a pu jouer avec un copain de presque son âge. Ils ont pu faire un défilé de déguisements, sauter sur un trampoline à n’en plus en finir, dévorer des tas de livres en français un jour de grosse pluie ,… Nous avons pu échanger et apprendre sur la qualité de vie et le cadre de vie offert par l’Autriche. Merci, merci à vous tous québécois, autrichiens et français expatriés. 

Une fin d’après midi, à l’heure de trouver le spot de bivouac, un ciel plus que menaçant et l’absence d’espace sauvage pour planter la tente nous amènent à demander l’hospitalité à un couple en bord de route. Ni une ni deux, Nežika et Stefan nous invite d’abord à planter la tente devant la grange, puis dans le jardin et pour finir, en perspective des trombes d’eau annoncées pour la nuit, à prendre nos quartiers dans la maison inoccupée des grands parents. Une maison, des bières, de la chaleur humaine et un vrai tracteur pour faire jouer les enfants sont la recette pour une soirée pluvieuse réussie. 

Le lendemain, revigorés par cette nuit grand luxe, nous enfourchons nos vélos plein d’entrain pour une belle étape de montagne qui nous conduit en Slovénie. Un magnifique col et une frontière plus tard nous debarquons à la ferme touristique  « Šenkova domačija » pour notre premier woofing de l’année. 

Il n’était pas possible pour nous de demander une semaine précise de woofing plusieurs mois à l’avance. Nous ne savons jamais où nous serons 15 jours plus tard mais l’envie de faire du woofing nous trotte dans la tête depuis plusieurs mois… La famille de Polona et Drejc et leurs trois enfants accepte de nous accueillir au pied levé, pour notre plus grand bonheur. Leur ferme, camping, hôtel, restaurant est un petit coin de paradis dans le village de Zgorjne Jezersko.

Nous jardinons avec plaisir le matin avec une vue somptueuse sur les montagnes. Les enfants se régalent avec les animaux de la ferme, avec les repas délicieux pris en commun avec la famille de Polona et à la fameuse pause « coffee break » à 11h où la famille, les employés et les woofers se retrouvent tous ensemble. Nous travaillions de 10h à 14h (contrat moral spéciale famille, avec au moins 1h30 de travail dans le jardin pour Antoine et Agathe, merci Polona pour l’adaptation des horaires). Ces dix jours passés ici sont un autre coup de cœur de notre voyage. Cette famille dégage une véritable sérénité et une joie de vivre communicative. L’après-midi, nous allons au lac, à 10 minutes à pieds, manger une glace, nous promener ou lézarder et profiter des animaux. Nous aurons même la chance sur deux jours de faire une rando (vélo + à pied) et dormir en refuge tenu par la belle-sœur de Drejc pour le plus grand plaisir de tous !

Cerise sur le gâteau du camping de la ferme (où nous avions planté la tente) : nous avons pu rencontrer une famille de Remois et les enfants se sont entendus comme larons en foire. Merci au passage pour le prêt du sac à dos pour notre nuit en refuge (pas de bras, pas de chocolat… pas de sac à dos, pas de rando). Nous reprenons les vélos demain après ces 10 jours de pause, heureux de vivre de nouvelles aventures vers le Triglav mais le cœur serré de  quitter la famille de Polona et Drejc. 

Le coin des anecdotes

– Nous posons notre tente entre deux maisonnettes au bord de la Drau, profitons de la terrasse et du mobilier de jardin de l’une d’elle. On aurait su, on aurait pris des grillades pour profiter du barbecue. Nous sommes dans un village de vacances Europarc abandonné, comme frappé par le Covid. Pas assez rentable, nous expliquera un riverain, le village de vacances n’accueille plus personne. Mais rien n’est clôturé, pas de panneau « propriété privé défense d’entrée », pas de vigile… et pourtant tout est encore là : chaises longues, barbecues, tables et chaises de jardin, des m3 de lames de terrasse pour de futurs aménagements, des tiny houses en cours d’installation. Surréaliste: pas de vol, pas de dégradation, pas de déchets. C’est sûr, on est bien en Autriche. 

Rubrique People – si, si, on fait aussi dans le people. Nous avons eu le plaisir de rencontrer Manon et Drice, un couple de cyclo belges en périple en Slovénie. Ils sont les créateurs géniaux d’une plate-forme d’accueil de cyclo à l’instar de Warmshower qui s’appelle Welcome to my garden : https://welcometomygarden.org/ On vous avait dit qu’on vous ferait de la pub ;-). Non, vraiment, une joie de vivre débordante et une belle énergie, sans aucun doute si vous vous voulez accueillir des cyclos ou planter la tente chez quelqu’un, rendez-vous sur leur site !

Bel été à tous, 

Nous 5.

Une grande aventure !

Bonjour à tous, nous espérons que vous passez de bonnes vacances.

Nous sommes en Slovénie et tout va bien pour nous.

Nous sommes heureux de vous présenter notre magasine que nous avons construit pendant deux mois. Nous avons tout d’abord appris la constitution d’un magasine (page de garde, sommaire, édito, articles, …) puis on réfléchissait au contenu de nos articles sur le vélo avant de les écrire à la main ou sur la tablette.

On a adoré !

https://madmagz.com/fr/magazine/2127484

Bonne lecture et bel été à tous.

Antoine et Agathe

Un projet est un rêve sur lequel on a posé une date : 05 Juillet 2023

Nous avons pris la décision de partir il y a un an déjà, avec une énergie à toute épreuve. Des émotions neuves et des décisions parfois inédites au programme (avec trois enfants âgés de 5mois, 6 et 8 ans au moment du départ, il ne pouvait en être autrement). Nous sommes partis remplis de rêves, pour notre grand voyage à vélo en famille sur les chemins du monde, prêts à se jeter dans l’inconnu. 

Douze mois que nous jonglons pour notre plus grand bonheur (et parfois avec quelques difficultés) avec les réalités familiales et la recherche constante d’équilibre entre passion et responsabilités.

Nous vivons chaque jour avec intensité. Quel bonheur que notre journée ne soit plus comprimée par le temps! Quel luxe de ne plus porter de montre et de vivre à notre rythme et à celui de la nature dans laquelle nous nous immergeons au fil des jours et des mois. 

Pour nous, le luxe se trouve dans le fait de vivre simplement. Se lever avec le soleil, s’arrêter près d’une rivière pour se baigner, dénicher un petit coin parfait pour manger ou bivouaquer, s’octroyer une longue pause pour jouer et se reposer (et faire les devoirs !), être avec les gens qu’on aime le plus au monde, et pouvoir les voir grandir, les câliner et les soutenir à chaque étape (de vélo et aussi, de leur vie).

Le stress et la pression nous semblent loin, nous ne sommes plus esclaves de la société de surconsommation dans laquelle acheter, c’est exister. Nous ne consommons presque rien, enfin si, beaucoup de nourriture ! Hormis cela, de l’air pur et de l’énergie pour pédaler et gravir les dénivelés (à notre rythme).

Les rencontres sont nombreuses, chaleureuses et imprévisibles. Elles nous remplissent encore un peu plus le cœur à chaque fois et nous rendent meilleures. Nos rencontres et l’accueil qui nous est réservés sont incroyables. Nous en sommes souvent très émus. On espère évidemment réussir à recevoir de cette manière à notre retour. Partager un repas convivial avec de nombreux fous rires, apprendre sur la culture et la façon de vivre des personnes qui nous reçoivent, savourer l’eau chaude à la douche et  se laisser tomber de fatigue dans de bons lits est notre luxe qui se répète plusieurs fois par mois. Quelle ouverture des portes et des cœurs incroyables, particulièrement en ces temps de repli sur soi et de division de la société. 

Nous commençons à entendre la question : quand est votre retour, et… après ? Notre retour de voyage est prévu en Octobre, nous ne souhaitons pas vivre en marge de la société ou exempts de tout engagement. Au contraire, nous souhaitons redevenir acteurs au sein de celle-ci pour nous réapproprier nos vies. Mais pour le moment, cela nous semble encore loin et même si tout est organisé pour le retour, nous comptons bien profiter pleinement de ces derniers mois de liberté.

Comme nous l’avons écrit à plusieurs reprises à des personnes voulant se lancer dans ce genre d’aventure : « Si vous avez besoin d’énergie positive, d’oser quelque chose de différent, de vivre intensément, d’apprendre chaque jour des choses sur vous-mêmes, sur votre environnement, sur les relations humaines, sur la capacité incroyable de chacun d’être bon, généreux, empathique, serviable et gentil, alors enfourchez votre vélo et n’oubliez pas que l’aventure commence déjà en franchissant le pas de votre porte. »

Merci d’être là et de nous soutenir, et que l’aventure continue !

On vous souhaite un bel été et de bonnes vacances.

Anna, Agathe, Antoine, Ju et Marion

De la Grèce à l’Italie

On s’active pour finir le programme scolaire. Au menu du jour : les différents types de langage. Essayons d’appliquer la leçon à notre article !

Langage courant pour la fin de notre trajet grec

Anna a fini son antibiothérapie. Nous pouvons donc reprendre la route, elle est en pleine forme. Le thermomètre extérieur est lui aussi un peu trop en forme à notre goût : il affiche entre 38 et 42 degrés… Hors de question de rouler sous ces températures. Nous décidons de prendre un bus (2h) entre Trikala et Ionina. Nous remplissons la moitié de la soute à nous seuls mais tout se passe bien, les Grecs nous aident de manière bienveillante. Nous recommençons à rouler sous 30 degrés dans les montagnes. Routes magnifiques (et bien pentues), spots de bivouacs de rêve et gens adorables. Le bonheur pour finir notre périple grec jusqu’à Igoumenista.

Langage soutenu pour notre traversée en ferry d’Igoumenista à Venise

Chers enfants, notre ferry appareillant aux aurores demain (4 a.m), nous sommes contraints de séjourner cette nuit à l’embarcadère. Vous nous voyez navrés de vous infliger ce désagrément, mais que diable ! cela serait de mauvais goût que de manquer notre navire. Les voyages forment la jeunesse. Nous lèverons le camp ce soir à 21h et cheminerons de nuit sur une piste cyclable éclairée pour votre sécurité. Nous nous arrêterons écouter un récital de plein air de musique traditionnelle. Puis vous l’aurez compris, nous sommeillerons quelques heures dans le hall du terminal avant de prendre nos quartiers dans notre cabine. 25h plus tard et une mer Adriatique traversée, nous mettrons pieds et roues en Italie pour de nouvelles et trépidantes aventures, à Venise.

Langage familier pour notre périple en Italie

Truc de fou, notre arrivée à Venise. Un accueil de dingue de la part d’Adriano et de toute sa famille. Nous stoppons 3 jours chez lui : visite de Venise. Bam ! enfin une ville sans bagnoles ! Et… sans vélo aussi. Ils ne sont pas parfaits, non plus, à Venise.

Italie oblige, c’est le grand retour du saucisson dans nos assiettes et 2 soirées remplies de fous rires (et 1 coupe de cheveux home made pour Agathe) avec pizzas et pâtes avec Adriano, Joshua, Sylvia, Lorenzo,…

Lors de notre journée à Venise, arrêt obligatoire au consulat pour nos procurations de vote. Comment expliquer aux drôles qu’on risque de rentrer dans un pays où l’extrême droite est représentée en nombre… alors que cela fait 1 an qu’ils rencontrent dans tous les pays traversés des gens accueillants et tolérants qui n’ont que faire de tes origines nationales, sociales ou religieuses. Alors, lors de l’attente au consulat, la discussion ressemble à celle-ci : « Vous vous rappelez les Américains ? Ils avaient pour la plupart peur des Mexicains et nous déconseillaient de nous rendre au Mexique. On a été accueilli par la chaleur humaine partout au Mexique…et les Mexicains nous ont souvent déconseillé le Guatemala. Pourtant dans ce pays aussi l’accueil a été merveilleux. Chaque peuple, chaque communauté, partout dans le monde a « son étranger » qu’elle ne connaît pas et qui peut lui faire peur. Mais rappelez vous que l’étranger est avant tout un ami que tu ne connais pas encore. »

Après ces premiers jours off en Italie, nous remontons sur nos vélos avec le smile jusqu’aux oreilles ! Nous empruntons la vélo route « Venise-Munich » que nous ne pouvons que vous conseiller. Route magnifique, une bonne partie en gravel, on retrouve un peu l’atmosphère de la Great Divide avec plus de cyclistes et moins d’ours. On est encouragé par des tas de « bravissimo » et « respect » toute la journée et nous rentrons dans les Dolomites après avoir quitté la plaine vénitienne. On fait des bivouacs de « ouf », émerveillés chaque soir par ces montagnes majestueuses ! Feu de camp de nouveau au programme. La pluie nous chassera un peu trop tôt des Dolomites nous empêchant de faire de la randonnée comme prévu mais on en a quand même pris plein les mirettes !

Désormais, direction l’Autriche puis la Slovénie. Bonne fin d’année scolaire à tous, on vous embrasse et merci encore pour vos nombreux messages !

Le coin des anecdotes

Nous sommes sur une vélo route assez populaire donc pas mal de vélos. Mais on est environ 5% à avoir des vélos non électriques. Nous sommes assez surpris, surtout lorsqu’on voit des enfants ou des jeunes sur des vélos électriques, mais à chacun ses raisons ! La très bonne nouvelle, c’est qu’il y a par conséquent des bornes rechargeables qui nous servent pour la recharge de nos téléphones, lampes frontales et tablettes ! Toujours voir le bon côté des choses !

Sur le parcours que nous effectuons se déroule la Veneto Trail. Nous croisons donc de nombreux bikepackers et nous nous encourageons mutuellement. 500 kms de trail VTT avec pas moins de 10 000 m de dénivelé pour eux. Antoine a évidemment des étoiles plein les yeux (on fera 5000 m de dénivelé sur la partie de vélo route Venise Munich que nous empruntons). Certains s’arrêtent à notre hauteur au moment de nos pauses. Quelle joie pour Antoine quand il se fait féliciter par un d’entre eux et que ce dernier lui offre cacahouètes et sandwich camenbert-jambon fumé. Deux minutes après, Antoine déclare : je ferais ce trail quand je serais plus grand. Cette envie a elle un rapport avec le sandwich ?!