Nos premiers jours d’itinérance

Waouh ! ce lot d’émotions depuis notre départ !

Départ de la première journée sous 36 degrés et arrivée avec la pluie, on a pu tester la crème solaire, les pares soleil de la remorque, les vêtements de pluie,… : test réussi avec 42 kms à la clef. Pas le choix pour sortir de Calgary… Une chance inouïe : Paul nous a accompagné et nous a servi de guide ; Antoine était à ses côtés et a avalé les kms. Une si belle rencontre ! Et ce ne sera pas la seule !

Le lendemain, le trafic routier trop important nous dévie de notre itinéraire prévu : on va couper par l’Est par une gravel road. Celle ci traverse une réserve indienne. Aller à la rencontre des natifs serait un beau cadeau de cette journée. Malheureusement lors de l’arrêt remplissage de gourdes chez un couple à la pause de midi, c’est la douche froide. « Vous ne devez pas avoir envie de rencontrer des indiens ! Ils sont ivres et dangereux ; ils peuvent vous menacer ou vous voler de l’argent ! » Le couple nous conseille même de prendre l’autoroute pour ne pas traverser la réserve. Les jugeant un poil conservateur et, pour notre part, plutôt confiants dans la nature humaine, nous tentons malgré tout la voie par la réserve. Hélas, la route est barrée avec interdiction de passer. Les gens croisés sur la route avant la barrière nous tiennent le même discours et confirment qu’il faut demander la permission pour rentrer sur une réserve. Les cicatrices des peuples premiers ne sont donc pas refermées et les deux communautés ne semblent pas vivre ensemble😪. Nous pouvons largement le comprendre au vu de l’histoire, mais on ne se doutait pas que la fracture était toujours si importante. Marion fait le parallèle avec la ghettoïsation des aborigènes d’Australie et l’anéantissement de leur mode de vie par l’homme blanc. Les enfants ne comprennent pas, engendrant environ 200 questions d’Antoine et Agathe à ce sujet.


Notre GPS ne connait pas l’histoire nord amérindienne ni les interdictions de passage… Il est 18h30 et là on découvre la réalité canadienne. Les propriétés sont fermées, sans sonnette, et il est interdit de planter la tente sur le bas côté. Tout cela nous est expliqué par un canadien ayant un pick-up. Nous réfléchissons à une solution de repli et là… il nous propose de nous charger dans le pick-up et de nous emmener au camping. Merci Hira ! Les enfants étaient fous de joie.

Nous sommes passés par Canmore où nous avons pu faire la connaissance de Marion pour le bonheur de chacun. Entre Paul et elle, nous avons pu comprendre la culture canadienne, monter notre itinéraire pour que notre début de voyage sur la great divide soit réalisable (réservation de camping, transport d’Antoine sur une section très difficile, réponses à nos questions sur leur vie quotidienne…).

Nous commençons donc la Great Divide Bike Moutain Road dans de superbes conditions.

Perdus dans la montagne, nous croisons Paulo, fan de photographie avec qui nous passons une journée de repos, encore une rencontre riche!

Nous sommes actuellement à Elkford après 15 jours d’itinérance.

Les enfants sont épatants, ils prennent tout avec le sourire. Les camions qui passaient à côté de nous en début de parcours sous la pluie:  » waouh cela fait des brumisateurs géants ». Ils rigolent encore à 20 h après avoir pris 5 orages sur la tête, monté des côtes à 20% et 600 m de dénivelé. Heureusement ce jour là, Anna avait décidé de dormir de longues heures.

Nous, adultes, sommes passés par beaucoup d’émotions : la joie de commencer enfin, la fatigue, un chargement très lourd, la bonheur et l’enrichissement des rencontres, la météo défavorable et la sensation de vivre au plus près de la nature et simplement. Bref un beau mélange d’émotions ! La chose la plus importante dans nos sacoches que nous avons pu apporter est l’humilité et l’adaptabilité.

Nous sommes en train de prendre nos marques à 5, avoir quelques automatismes du quotidien, et le sourire des enfants nous donne une si belle énergie! Nous sommes vraiment heureux d’avoir pu commencer cette Great Divide. Nous ne savons pas quand nous l’arrêterons, nous arrivons à transporter 5 jours de nourriture (merci à Paul pour ses recettes de cuisine nord américaines: on se régale !). À ce jour, les villes se font rares. Nous passons plusieurs jours sans voir aucune habitation ni commerce.

Nous avons osé y croire avec nos 3 enfants dont un pédalant seul et un bébé et… notre rêve se réalise.

Merci pour vos messages arrivant par différents biais, cela fait chaud au cœur.

Pour ceux qui veulent suivre de plus près notre parcours, voici ci-joint le lien avec le tracé de la Great Divide Moutain Bike Road, c’est le tracé violet et nous avons commencé de Morley :

https://www.adventurecycling.org/routes-and-maps/adventure-cycling-route-network/interactive-network-map/

A bientot quand nous capterons de nouveau !

Une belle étoile au-dessus de nos têtes

Bonjour à tous !

Le réseau Warmshowers nous a permis de faire connaissance avec Paul et Suzanne à notre arrivée à Calgary. Ce sont des amoureux de la nature et des espaces sauvages. Ils sont venus gentiment nous chercher en pick-up avec tout notre chargement à l’aéroport.

Nous avons partagé nos premiers jours sur le sol canadien en leur charmante compagnie et avec nos enfants surexcités entre un décalage horaire de 8h et tant de nouvelles choses à découvrir. 

Tous les vélos ont  été remontés en 1 bonne journée (la journée ayant commencé à 3h du matin avec le décalage horaire).

A Calgary, il y a le plus grand festival extérieur au monde durant 10 jours qui se nomme le Stampede. Il y a principalement une grande parade, des pancakes distribués dans toute la ville au petit-déjeuner, des shows avec des chevaux, des rodéos, des habitants déguisés en cowboys, …. Paul et Suzanne nous ont proposé de rester pour y aller et nous avons accepté avec plaisir. Sans aucun regret, c’était une superbe journée. Un petit bain de foule avant la solitude des montagnes dans quelques jours.

Anna est celle qui s’est le mieux adaptée au décalage horaire. Antoine et Agathe sont avides de parler anglais et apprennent de façon surprenante chaque jour.

Bon revenons à nos moutons, on est censé faire du vélo non???!!

Nous avons refait toutes nos sacoches et  partons sur les routes dimanche.. Paul est un excellent guide, il connait la région et les états unis par cœur. Julien et lui tracent l’itinéraire. 

Tout va bien, nous ne pouvions rêver meilleur accueil pour le démarrage. Nous leur laissons la parole dans cet audio et espérons les recroiser aux États-Unis en octobre. 

La vélosophie

Voyager à vélo, on sait faire.
Voyager à vélo avec 1 enfant, on sait faire.
Voyager à vélo avec 2 enfants, on sait faire.
Voyager à vélo avec 3 enfants, on apprend … direction la Dordogne pour un essai grandeur nature.

Compte tenu de notre futur itinéraire sur la Great Divide, on prend le parti de rouler sur les GR. Quelle bonne idée !

Dans nos têtes, nous allions être ralentis par les enfants. Ils allaient vouloir s’arrêter pour observer un papillon, boire, caresser le chien qui passe, changer la couche de la petite dernière, …
Bon, finalement, il faut bien se l’avouer, nous avons été ralentis, très ralentis par … notre chargement !

Antoine nous disait : « quand vous voulez, vous êtes à la traîne ! »
Et nous, haletants et transpirants, le regardions, un peu hébétés.

Au bout du 2ème jour, la décision est prise : nous restons 2 nuits dans 1 camping, on ouvre toutes les sacoches et on analyse : on se déchargera de 4 kgs de matériel. Antoine étant tout le temps devant et ayant assuré sur la route avec les voitures, nous nous délestons également des 5kg du Follow-me. Merci Doudou. L’arrivée d’Anna accroît donc notre philosophie minimaliste : si cela ne te tiens pas au sec, au chaud, que ça ne te nourrit pas (nutritionnellement ou intellectuellement) et que ça ne répare pas ton vélo : ça ne sert à rien.
Le tri est fait, on change également la disposition initiale de nos montures.

Bref, le troisième jour on fait nos 35 kms sur des routes et chemins, avec du dénivelé, beaucoup de dénivelé. Le poids de nos montures rend le passage sur les chemins non carrossables réellement physique. Il est clairement plus dur de faire 35km avec des vélos de voyage que 180km avec son VTT. Nous prenons conscience de notre relative lenteur pour la Great Divide tant rêvée et à venir et du défi physique à relever ! Mais nous quittons la Dordogne rassurés sur l’état d’esprit de toute la famille et sur notre capacité à affronter les obstacles (ceux qui ont déjà soufflé devant l’ascension ou les kms de trop comprendrons ☺)  qui se présenteront devant nous.

Au long de ces quelques jours, on s’est posé la question de l’assurance voyage. Merci au site A-contresens pour tous les détails.
L’assurance Chapka répond à toutes nos attentes.
Et ils s’associent à notre projet, merci à eux !

Nous avons pu également tester la disposition dans la tente, faire quelques devoirs, échanger en famille pour avoir les ressentis de chacun et passer du temps ensemble en pleine nature. 

Ces quelques jours nous ont conforté dans notre soif d’être au plus près de la nature et de voir aboutir notre projet.

Maintenant, 3 fois rien à faire pour ce dernier mois en France. Il nous reste simplement à déménager, finaliser quelques achats, faire de la mécanique sur les vélos, dire au revoir à tout le monde et s’élancer vers la liberté que procure ce chemin en itinérance.

Oh Pét.ART!

Faire participer les enfants au projet était une évidence. Chaque occasion est bonne à prendre. Cette fois ci, c’est par le biais du dessin avec Delphine (Ar’ôme Atelier d’Arts à Camblanes) qu’ils se sont exprimés. On leur a laissé le soin d’expliquer le pourquoi du comment de leurs coups de crayons.

Antoine

Agathe

Premières pistes audio des culottes courtes

« Prendre en compte la parole de l’enfant : un droit pour l’enfant, un devoir pour l’adulte »

Pour ne pas être hors la loi (Article 12 de la Convention Internationale des droits de l’enfant), nous avons créé le carnet des enfants 🙂

Dans cette rubrique, pas de place pour nos phrases répétées inlassablement auprès de nos loustics telles que :

« Viens ici, va pas là bas

Dis s’il te plaît !

J’ai dit quoi 

Tu ne m’écoutes pas

S’il se jette d’un pont est-ce que tu l’fais?

Attention, je vais me fâcher

T’en as pris trop recrache 

Avant d’avaler mâche

Qu’est-ce que j’ai dit ? Pas trop loin mon amour »

mais … une parole libre de nos enfants, avec leurs ressentis et émotions sous forme d’audios ou d’écrits.

Alors, « la vérité sort toujours de la bouche des enfants »? L’avenir nous le dira!

Un concentré de bonne humeur devrait être au rendez-vous!

Le voyage selon Agathe

L’itinéraire décrit par un enfant surmotivé : Antoine

Les préparatifs

Ecrit à 4 mains

La préparation de notre grand voyage de 13 mois est presqu’un voyage en lui-même : on y passe beaucoup de temps, on se pose des questions, on fatigue (parfois) et on relativise (beaucoup). Et surtout, on se sent pousser des ailes et on nage dans un état d’excitation et de bonheur presque permanent !

À chaque essai vélos avec tout notre équipement, chaque personne qui croise notre regard nous décroche un sourire, conscient sans doute que nous n’avons pas sorti les vélos pour aller chercher du pain. Ce voyage, c’est aussi une source de nombreuses questions pour les personnes qui s’intéressent à notre petite expédition. On répond aux principales dans cet article ! Et à toutes les autres lors de nos rencontres! N’hésitez pas à nous laisser un message si besoin, nous répondrons avec joie !


Cette idée de voyage germait depuis de longues années dans nos têtes (nous alimentons notre « PEL voyages » mois par mois depuis 9 ans déjà). Concrètement, nous nous sommes décidés fin décembre 2022, lorsque Antoine est rentré de l’école en nous disant qu’il avait déjà prévenu sa maîtresse que nous partions en voyage l’année prochaine. Nous avions bien parlé d’un tour du monde aux enfants, mais sans préciser de date ! Eh bien, finalement, merci Antoine d’avoir enclenché le compte à rebours.

Nous avons subdivisé toutes les choses auxquelles nous pensions en 4 grands thèmes : administratif, médical, itinéraire et matériel.

Pour le volet administratif, il faut penser à :

  • prévenir le travail et regarder comment nous absenter pendant 13 mois ;
  • prévenir l’école, préparer le CP d’Agathe et le CE2 d’Antoine. On en profite pour remercier Alice, la maîtresse d’Antoine pour son temps et ses précieux conseils 🙂 ;
  • choisir une bonne assurance-voyage ;
  • vérifier que tout est en ordre au niveau de nos cartes bancaires (date de validité, plafond, possibilité de retrait à l’étranger, adhésion à 2 banques en ligne, etc.) ;
  • résilier tous les contrats qui doivent l’être au moment de notre départ ;
  • louer notre maison ;
  • faire un scan de tous nos documents personnels (passeports, livret de famille, carnets de vaccination…).
  • faire un point sur les visas et autorisations d’entrée dans les différents pays.

Au niveau médical, nous avons constitué une trousse de pharmacie avec la pédiatre du centre de vaccination Santé-Voyages de St André, à laquelle nous avons ajouté quelques médicaments que nous utilisons régulièrement à la maison et que nous connaissons. Il y a eu aussi quelques vaccins, pour le plus grand bonheur des enfants (mordre dans un carambar au caramel à chaque piqûre s’est révélé efficace !)

En ce qui concerne l’itinéraire, ce ne furent que des heures et des heures de pur bonheur devant des cartes et sur des blogs de voyageurs ! Le choix de notre itinéraire (provisoire jusqu’à ce que nous le réalisions en temps voulu) est le résultat de plusieurs heures/semaines/mois à réfléchir à ce que nous recherchions vraiment. Paradoxalement le plus dur fut de choisir, car c’est bien connu « choisir c’est renoncer ». Il a donc fallu choisir entre tout ce que nous avions envie de faire et se décider sur les modes de transports utilisés : à vélo et en train en Europe ou alors prendre l’avion puis nos vélos si nous décidons de voyager sur plusieurs continents. Finalement, l’envie de découvrir d’autres cultures et l’appel des grands espaces sauvages américains et africains nous a fait retenir la deuxième option. L’Europe sera peut-être une terre pour une prochaine aventure 😉

La majorité du temps nous dormirons au milieu de nulle part, sous les étoiles, nous nous laverons dans la rivière et ferons une veillée au coin d’un feu de camp. Nous ferons certainement appel au réseau « warmshowers » pour rencontrer d’autres cyclo voyageurs et pouvoir bénéficier d’une douche chaude de temps en temps ;). Et puis, laissons faire le hasard, qui nous promettra de belles rencontres !

Nous partons sans prévoir nos étapes à l’avance, mais uniquement les grandes directions. Nous comptons rouler une moyenne de 30 km/jour (avec des jours et mêmes des semaines de « pause »), afin de pouvoir profiter pleinement de nos journées avec les enfants, leur permettre de se dégourdir les jambes, de faire l’école et de jouer, profiter tous ensemble des endroits que nous découvrirons et des gens que nous rencontrerons. Nos différentes expériences nous ont appris par le passé qu’il ne fallait pas prévoir de trop longues étapes car nos adorables têtes blondes (et nous aussi !) avions envie de pouvoir profiter du chemin et pas seulement de la destination à l’arrivée.

Un onglet sera consacré sur le blog à la partie matériel. Mais Julien aura passé des journées entières (et des nuits) à fabriquer des pièces, à en commander, à avoir des constructeurs au téléphone pour être sûr que le matériel tienne le choc sur notre parcours, en partie tout terrain) loin de tout magasin de vélo !

On va être dans les temps 🙂

La famille s’étant récemment agrandie, notre quincaillerie à transporter s’est récemment alourdie ! Et en plus des couches, nous devrons également transporter des manuels scolaires. Nous avons donc tenté de compenser ces « plus » par « des moins » (enlever ce qui sert à rien) et des mieux (plus léger et plus solide). Nous faisons régulièrement des essais.

Préambule

« Pile ou face,
Face, on reste, Pile, on se casse
Pile ou face,
On restera si c’est face,
Si on part ça sera bien,
Pile ou face,
On se débrouillera bien »

Les Ogres de Barback

Nous avons joué… Pile ou face … Pile ! Alors nous prenons la poudre d’escampette !
Nous souhaitons offrir à nos 3 enfants ce que nous avons de plus précieux : du temps !
Tous les 5, nous partons un an à vélo sur quelques chemins de notre vaste planète.
C’est le projet d’une famille ordinaire qui veut savourer le bonheur d’être ensemble. C’est  l’occasion de continuer à transmettre certaines valeurs à nos loulous : le respect de la nature (hormis nos vols en avion, arghhhh), la rencontre avec des cultures différentes et de se donner les moyens de créer la vie dont on se rêve.
Le voyage à vélo rend plus concret des vérités qui nous paraissent essentielles. Il nous offre au quotidien des leçons de vie, qui germeront tranquillement dans le cœur de nos enfants : vivre avec peu de choses matérielles, aller vers les autres, se dépasser physiquement et mentalement,…